MONNAIES GAULOISES
718
Denier à la tête casquée, fourré, c. 80‑50AC.
,
(Ar, Ø 14 mm, 4 h, 1,41 g).
A/
Anépigraphe
. Tête casquée à gauche ; (derrière,
croix formée de quatre globules).
R/
Anépigraphe
. Cheval libre galopant à gauche ; une
roue à quatre rayons au-dessus ; un timon devant ; un
annelet pointé au-dessous.
Très belle monnaie, bien centrée avec une frappe vigoureuse
et de très beaux reliefs complets des deux côtés, malheureuse-
ment sur un flan fourré. Patine irisée de collection ancienne.
LT. 5138 et 5252 - DT. 3188 - ABT. 424 - Sch/D. 113 -
Sch/L. 335‑342 - Sch/SM. 167‑174 - Z. 555‑556.
SUP
300 € / 500 €
Cet exemplaire provient de la collection Theodor Voltz,
Auctiones 25, 19‑21 juin 1995, n° 1189 et deMONNAIES
XV, n° 503.
Cette monnaie est fourrée, la tranche est essayée devant
le nez, ce qui laisse apparaître l’âme en cuivre rouge. Le
droit bien centré permet de voir le casque en prolongement
du nez. On distingue bien une rouelle à quatre rayons
au-dessus du cheval.
SÉNONS (région de Sens)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
esSénons,dont lenomsignifie lessagesou lesanciens,
contrôlaient un vaste territoire qui s’étendait entre
le sud de la Champagne et le nord de la Bourgogne.
eur principal oppidum était Agedincum (Sens) qui a
conservé encore aujourd’hui le nom de la civitas antique.
Ils possédaient plusieurs autres oppida comme Auxerre,
Tonnerre ou Avallon. Divona semble avoir été le principal
sanctuaire des Sénons. César avait fait hiverner six de ses
légions en 53 avant J.‑C. à Agedincum. Labienus, lieutenant
et légat de César, vint s’établir dans la région de Sens
entre Gergovie et Alésia afin de contrôler les routes et de
protéger les armées de César d’une attaque des Belges ou
des Germains.
719
Statère globulaire à la croix, c. 100‑80 AC.
,
(Or, Ø 12,5 mm, 7,04 g).
A/
Anépigraphe
. Lisse avec une grande croix en relief
avec les extrémités ornées.
R/
Anépigraphe
. Lisse.
Statère de qualité hors du commun, avec un décalage dans
l’ajustement des moules/coins de droit et de revers. La croix
du droit est particulièrement nette et vigoureuse. Agréable
patine avec une bonne partie du brillant de frappe.
LT.manque - DT. 2537 - Sch/GB. 128 - ABT.p. 476 -
Sch/L. 852 - Sch/D. 316 - Z. 707.
R. SPL
600 € / 900 €
Cet exemplaire a la particularité d’avoir une croix dont
les bras rejoignent le bord de la monnaie, alors que
d’autres monnaies de cette série n’ont qu’une petite
croix au centre du flan. Cette croix large aux extrémités
ornées semble correspondre à celle qui orne les rares
exemplaires au torque !
Ces statères, d’une typologie très simple, mais d’une
technologiecomplexe,ontmalheureusementfaitrécemment
parler d’eux, avec le vol du fameux trésor de Saint-Denis-
les-Sens en juin 2012.
D’unesimplificationextrême,cestatèremontreladifférence
entre notre conception moderne d’une belle monnaie et la
conception antique d’une monnaie de valeur ; ce statère
de 7,44 grammes d’or valait certainement plus qu’un beau
statère des Parisii mais enmoins bon or et plus léger ! Il est
d’ailleurs intéressant de noter que ce type était représenté
aux côtés des 53 statères parisii dans le trésor de Puteaux
découvert en 1950. J.-B. Colbert de Beaulieu proposait
ces statères globulaires à la croix comme « le premier
monnayage d’or des Parisii ?».
Ce type a été attribué successivement aux Sénons, aux
Carnutes, aux Parisii, aux Bellovaques et aux Suessions.
La carte de répartition est très vaste. Le Muret Chabouillet
signale, en 1889, que « cent trente-neuf statères en forme de
balles ont été trouvés au lieu dit « au-dessus de la Hayette »,
terroir de Sainte-Preuve, canton de Sissonnes (Aisne).
Ces monnaies, très rares jusqu’ici, provenaient pour la
plupart d’une vigne sise à Moinville, près Melun, où l’on en
trouve pour ainsi dire chaque année. Les autres avaient été
recueillies dans le pays des Carnutes.» Un très gros trésor
contenant au moins 240 statères à ce type a été découvert,
au début de l’année 1992, en construisant l’autoroute A5
qui relie Troyes à Melun Sénart, à Saint-Denis-les-Sens
(Yonne). L’attribution aux Sénons, déjà retenue dans le
Muret Chabouillet un siècle avant la découverte de ce trésor,
semble laplusautorisée.L’étudeentreprisepar leDr.Colbert
de Beaulieu en 1970 reste valable pour la typologie. B.
Fischer signale dans le RIG. un exemplaire épigraphe IVI,
conservé dans une collection privée. Elle faisait remarquer
qu’il « est impossible de déterminer avec sûreté le procédé
selon lequel ces globules ont été réalisés : coulée ou frappe
traditionnelle ». Une attribution aux Parisii est possible.
Ce monnayage serait antérieur à la Guerre des Gaules.
n° 718 R/
433