MONNAIES GAULOISES
ÉDUENS (BIBRACTE, région du
Mont-Beuvray) (II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
es Éduens (Aedui ), qui pourrait se traduire par
les « Ardents », étaient certainement, après les
Arvernes, le peuple le plus important de la Gaule.
eur territoire s’étendait entre Seine, Loire et Saône sur
les départements actuels de la Saône-et-Loire, la Nièvre,
une partie de la Côte-d’Or et de l’Allier. Ils occupaient une
position stratégique sur la ligne de séparation des eaux entre
la Méditerranée, l’Atlantique et la Manche. Les Éduens,
perpétuels rivaux des Arvernes, les avaient remplacés
après la fin de l’empire arverne et la défaite de 121 avant
J.‑C. Alliés fidèles des Romains dès le début de la deuxième
guerre Punique, lors du passage d’Hannibal en Gaule en
218 avant J.‑C., c’est grâce à leur alliance que Domitius
Ahenobarbus aurait pu justifier son intervention contre les
Allobroges en 121 avant J.‑C. Ils ne furent pas étrangers à
l’intervention romaine en Gaule et au déclenchement de la
Guerre. En 58 avant J.‑C., les Éduens firent appel à César
pour les protéger contre l’invasion suève d’Arioviste qui
menaçait leur territoire puis de nouveau pour contenir la
poussée helvète. Si le vergobret Liscus, magistrat principal
des Éduens, resta fidèle à l’alliance romaine, une partie de
l’oligarchie éduenne rallia le camp gaulois avecDumnorix et
Divitiacos. Les Éduens restèrent fidèles à l’alliance romaine
pendant la Guerre bien que César ait estimé à trente cinq
mille hommes les Éduens qui participèrent à la coalition
gauloise. César ne leur en tint pas rigueur et ils reçurent
directement la citoyenneté parce qu’ils étaient considérés
comme « frères consanguins des Romains ». Leur oppidum
était Bibracte (le Mont-Beuvray), mais ils l’abandonnèrent
en 15 avant J.‑C. pour aller fonder Augustodunum (Autun).
716
DenierANORBOS/DVBNO, c. 70‑50AC.
,
(Ar, Ø 13,5 mm, 12 h, 1,94 g).
A/
[ANORBO]
. Tête casquée à droite, le cou perlé.
R/
DVBNO
. Cheval bridé et sanglé galopant à
droite ; un annelet perlé au-dessus de la croupe.
Superbe exemplaire sur un flan large avec des types
complets mais la légende du droit hors flan. Frappe
vigoureuse avec de très beaux reliefs, surtout au revers.
Magnifique patine irisée de médaillier.
LT. 4972 - DT. 3221 - RIG. 30 - BN. 4945‑5025 -
Sch/L. 348 - Sch/SM.- - Sch/D. 117 - Z. 539‑540.
RR. SUP / SPL
500 € / 900 €
Cet exemplaire provient de la collection JorgMüller
qui l’avait acquis auprès de Monnaies et Médailles
le 14 août 1969.
Pour ce type de denier, il existe au moins deux types
différents, avec ou sans l’annelet entre les jambes du
cheval. Le poids de ces deniers semble particulièrement
régulier, la quasi-totalité des exemplaires pesant entre
1,90 et 1,96 grammes.
Cet exemplaire a été frappé avec les mêmes coins que
ceux qui ont permis une tentative de reconstitution du
coin de droit à empreintes multiples. Il vient donc en
compléter l’image !
L’avers semble un peu confus en raison d’une frappe
partiellement incuse sous la tête.
Ce monnayage est donné à Dumnorix qui fut un chef
éduen influent cité par César BG (I., 3‑5 ; V., 6‑7). Chef
delacavalerie,l’éduenfutotagedeCésar.Lemonnayage
est antérieur à la Guerre des Gaules puisque plusieurs
exemplaires ont été recueillis dans les fossés d’Alésia et
dans le trésor de la Villeneuve-au-Roi en Haute-Marne
(1174 exemplaires) et dans divers autres trésors comme
celui de Vernon (20 exemplaires). Ce serait une imitation
du denier au cavalier de la Vallée du Rhône.
717
Denier à la tête casquée, c. 80‑50 AC.
, (Ar,
Ø 14,5 mm, 10 h, 1,94 g).
A/
Anépigraphe
.Tête casquée à gauche ; derrière, croix
formée de quatre globules ; grènetis.
R/
Anépigraphe
. Cheval libre galopant à gauche ; un
annelet pointé au-dessus et un autre entre les jambes ;
un timon devant.
Très beau denier, frappé sur un flan un tout petit peu court,
avec un droit complet mais un revers légèrement décentré.
Agréable patine sombre de collection ancienne.
LT. 5138 et 5252 - DT. 3188 - ABT. 424 - Sch/D. 113 -
Sch/L. 335‑342 - Sch/SM. 167‑174 - Z. 555‑556.
SUP
220 € / 350 €
Denier avec une très belle tête au droit. Le revers est
completbienqu’unpeudécentré,avecunanneletau-dessus
du cheval et un autre, pointé entre ses jambes avec une
sorte de E grec.
S. Scheers remarque très justement que cette série comporte
«denombreusesvariantesàpeineétudiées».Lacroixderrière
la tête rappelle le X des deniers romains (10 as). Si la série
est classée aux Éduens, il n’est pas impossible que certaines
imitations aient été frappées par les peuples limitrophes ou
même plus éloignés. Le trésor de La Villeneuve-au-Roi en
Haute-Marne contenait à lui seul 2032 exemplaires variés
appartenant à cette série. S. Scheers précise que cette série
a été remplacée par la série à la lyre (MONNAIES XV
n°486‑488). A. Blanchet remarque que le « timon », encore
terminé par un cercle, paraît sur d’autres pièces et confirme
l’attribution aux Éduens. Il ajoute que les provenances ne
permettent guère de douter que l’origine des multiples
variétés de ce type soit la même. Les provenances sont
pourtant très dispersées.
n° 719 A/
432