MONNAIES GAULOISES
RÈMES (Région de Reims)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
es Rèmes étaient l’un des peuples les plus puissants de
la Gaule et les fidèles alliés des Romains. Le territoire
des Rèmes s’étendait sur l’actuelle Champagne, le
long de l’Aisne. Ils avaient pour voisins les Atuatuques, les
Trévires, les Médiomatriques, les Lingons, les Suessions,
les Bellovaques et les Nerviens. Ils dénoncèrent à César la
coalition des peuples belges de 57 avant J.‑C. dont faisaient
partie, les Suessions qui partageaient les mêmes lois et les
mêmes magistrats. Leur principal oppidum était Bibrax.
La capitale de la civitas à l’époque gallo-romaine était
Durocortorum (Reims).
712
Denier ATEVLA / VLATOS, classe Ib,
c. 60‑30 AC.
, classe 1b, (Ar, Ø 16 mm,
6 h, 1,66 g).
A/
[AT]EVLA
. Buste ailé de face, la tête
chevelue tournée à gauche ; les pectoraux
développés, un torque au cou ; légende devant
le visage, grènetis.
R/
VLATOS
. Taureau tourné à droite, relevant
la tête, sur une ligne d’exergue ; une esse au-
dessus du dos et une rosace quadrilobée entre
les pattes ; un épi de blé à droite, sous la ligne
d’exergue ; légende devant l’animal, grènetis.
Superbe exemplaire, avec des types complets et
particulièrement bien venus à la frappe. Patine de
collection ancienne.
LT. 7187‑7186 - DT. 641 - RIG. 54 var. 1 - Sch/
GB. 306 -Sch/SM. 818 -Sch/L. 1125 -Sch/D.- -Z. 302.
RR. SUP / TTB+
500 € / 900 €
Cet exemplaire provient de la vente Parsy du 15
avril 2008, n° 251.
La classe I b avec un épi de blé à droite sous la
ligne d’exergue et une rosace quadrilobée au-dessus
semble être plus rare que la classe Ia. Ces motifs
sont particulièrement bien venus sur cet exemplaire.
Ce denier est une imitation de deux monnaies gauloises
(LT. 8084 et 8085). Michel Hourlier, CN. 124, p.19‑21
pense que le prototype de ces monnaies pourrait être
l’aureus de César de Lucius Plancus frappé en 45
avant J.‑C.(RRC. 475/1). Ce modèle tardif nous pose un
problème car le trésor de Vernon, enfoui vers 45 avant
J.‑C., en comportait quatorze exemplaires.
La diffusion de cette monnaie est très importante le long
de la Seine et de la Saône. L’attribution aux Rèmes est
néanmoins valide. Le modèle typologique pourrait être
tout simplement le denier de Caius Valerius Flaccus,
frappé à Marseille en 82 avant J.‑C. et, d’après les
travaux de Claude Brenot, imité directement sur une
drachme de Marseille. L.-P. Delestrée privilégie
« l’hypothèse d’un monnayage d’appoint destiné aux
unités auxiliaires de l’armée romaine, qui circula, grâce
aux vecteurs militaires en Gaule du nord, pendant la 2
e
moitié du I
er
siècle avant J.‑C.».
HAUTE ET MOYENNE SEINE
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
S
ous ce vocable sont réunis deux grands groupes
distincts, mais homogènes, et un potin isolé. Il y a
quelques années, l’ensemble de ces monnaies aurait
été attribué aux Leuques sans l’ombre d’une hésitation.
C’est le reclassement systématique des émissions qui permet
aujourd’hui de fournir une hypothèse différente.
711
Potin au guerrier courant ou au danseur, I
er
siècle avant J.‑C.
, (Pot, Ø 21 mm, 12 h, 3,34 g).
A/
Anépigraphe
. Tête casquée à gauche, fleuron
devant la bouche.
R/
Anépigraphe
. Personnage très géométrique, courant
à gauche, les bras levés de face.
Potin sur un flan irrégulier à cause du penon de coulée. Le
droit est un peu mou et confus mais le revers est de toute
beauté, avec une agréable patine sombre et brillante.
LT.manque -DT. 230 -PK. 50 -Sch/D.- -Sch/SM.- -Sch/L.-.
R. TB+ / SUP
180 € / 300 €
Le droit est du même type que les potins dits au taureau et
au lis, mais souvent un peu plus stylisé, alors que le revers
est d’un type et d’un style très différent !
Pour L.-P. Delestrée, ce potin appartient comme le précédent
à la série « au profil casqué», qu’il date de la fin du II
e
et
de la première moitié du I
er
siècle avant J.‑C. et l’attribue
aux Leuques. Il fait remarquer que, bien que beaucoup plus
rare, cette variété se trouve en compagnie de la précédente
(MONNAIES XV, n° 996‑1001) sur les mêmes sites. On peut
remarquerunefrappantesimilitudeentrecesdroits.S.Scheers
illustre ce potin sous le n° 796 dans son Traité (exemplaire
de l’ANS). Pour A. Gäumann, la provenance de ce potin
serait le Plateau de Langres, avec une éventuelle attribution
aux Lingons. L’exemplaire proposé dans MONNAIES II,
n° 452 avait un droit qui pouvait faire penser au revers du
potin LT. 2935 dit « à l’hippocampe ».
n° 712 R/
429