MONNAIES GAULOISES
NERVIENS (Belgique actuelle)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
es Nerviens appartiennent au grand groupe belge. Leur
territoire était très vaste et s’étendait sur le nord de
la Belgique actuelle, situé entre Escaut et Sambre. Ils
avaient pour voisins les Ménapiens, les Éburons, les Rèmes,
les Bellovaques, les Viromanduens et les Atrébates. Ils avaient
plusieurs peuples clients dont les Ceutrons et les Lévaques. En
57 avant J.‑C., ils fournirent un contingent de cinquante mille
hommes à la coalition belge, dirigée par les Bellovaques. César
les décrit comme « les plus farouches des Belges «. Ils furent
défaits à la bataille de la Sambre et décimés. Seuls cinq cents
guerriers auraient survécu sur les soixante mille engagés. Ils
se soumirent et reçurent la protection des Romains, ce qui ne
les empêcha pas, en 54 avant J.‑C., de rejoindre la sédition
d’Ambiorix, chef éburon qui se révolta contre César et assiégea
Quintus Cicéron, lequel fut finalement dégagé par son chef. Ils
se préparaient à la guerre quand César conduisit ses troupes
sur leur territoire et les écrasa en 53 avant J.‑C. Néanmoins,
ils fournirent encore un contingent de cinq mille hommes afin
de secourir Vercingétorix assiégé dans Alésia.
710
Potin dit « au rameau », cheval à gauche,
I
er
siècle avant J.‑C.
, (Pot, Ø 19 mm, 7,22 g).
A/
Anépigraphe
. Axe vertical, formé de sept
globules, accosté de quatre mèches ondulées de
part et d’autre ; bourrelet périphérique.
R/
Anépigraphe
. Cheval stylisé à gauche, divers
ornements mal venus (globules et croissants) entre
les jambes, devant la croupe et au-dessus du dos ;
bourrelet périphérique.
Potin avec un bel avers bien net mais un revers un peu
plus mou et confus. Flan particulièrement épais et lourd.
Patine sombre et légèrement poreuse.
LT. 8636 var. - DT. 631 - PK. 178 - Sch/GB. 681 -
BMCC. 519, S551-S560. - PC 26.02.
RRR. TTB+ / TB
280 € / 450 €
Cet exemplaire de la classe IIIb est intermédiaire entre
le 26.1 de style fin avec le cheval à gauche et le 26.3 d’un
style grossier avec le cheval à droite. Ce potin semble être
unepremièredégénérescencedu26.1,moinsprononcées
que sur les potins suivants et conserve les sens du cheval
du prototype. Ce potin est de loin le plus rare de cette
série « au rameau ». Si l’attribution traditionnelle est
aux Nerviens, les Atrébates ont aussi été proposés.
Poids particulièrement lourd !
Les avers de cette série de potins sont décrits comme
représentantunrameau ;ilsembleraitplutôtqu’ils’agisse
d’un umbo (bouclier ovale). Ce motif se retrouve en effet
surlesreprésentationsmonétairesdeboucliers,commeles
monnaies du type LT. 7713 ou LT. 8972 (cf. MONNAIES
XV, n° 1365). Pour une typologie des umbos de bouclier,
cf. «Guerre et armement chez les Gaulois » de Jean-Louis
Brunaux et Bernard Lambot, pages 130‑131, 161 et 206.
Ce potin est classé par S. Scheers comme appartenant à la
classeIV(outypeA) ;c’estlaclasselaplusreprésentéeavec
cent sept exemplaires répertoriés dans son Traité en 1977.
MORINS (Région littorale de la
Manche et de la Mer du Nord)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
L
es Morins, peuple de Gaule Belgique, se trouvaient
situés en bordure de mer entre Étaples et Bruges sur
les actuels départements du Pas-de-Calais et du Nord
pour la France et des régions de la Flandre maritime et de la
Zélande. Ils avaient pour voisins les Ambiens, les Atrébates
et les Ménapiens. Ils participèrent à la coalition des peuples
belges en 57 avant J.‑C., menée par les Bellovaques. Ils
fournirent un contingent de vingt cinq mille hommes. En
56 avant J.‑C., ils adhérèrent à la coalition maritime des
Vénètes. César mena une expédition contre les Morins et les
Ménapiens qui se solda par un échec. Cependant, c’est de
Portus Itius (Boulogne-sur-Mer), placée sur leur territoire,
que César embarqua pour aller envahir l’île de Bretagne.
Après 54 avant J.‑C., César imposa l’Atrébate Commios
comme roi aux Morins afin de le remercier de son aide et de
son soutien pendant les deux expéditions de Bretagne. En
52 avant J.‑C., les Morins fournirent un contingent de cinq
mille hommes à l’armée de secours. L’un de leurs oppida
semble avoir été Taruenna (Thérouanne).
709
Quart au bateau uniface, faux d’époque
en bronze, c. 70‑50 AC.
, classe 1, (Or,
Ø 9,5 mm, 0,76 g).
A/
Même description.
R/
Anépigraphe
.«Arbre»flanquédedeuxsymboles
ornementaux horizontaux ; au-dessous, ligne brisée
en forme de faucille avec deux symboles en forme
de croissant et de gamma minuscule.
Droit presque lisse associé à un très beau revers bien
centré et complet, bien que sur un flan court. Agréable
patine vert foncé, bien homogène.
LT. 8722 var. - DT. 261 var.
RRR. B / TTB
180 € / 350 €
Ce type de monnaie communément décrit « au
bateau » est décrit à « l’arbre et à la ligne brisée »
dans le Nouvel Atlas.
Avec ce type de droit, visiblement frappé avec un coin
lisse, il s’agit de la variété uniface en bronze !
AuXIX
e
siècle,cesquartsdestatèresétaientattribuésaux
Morins. Pendant un siècle, plusieurs autres attributions
ont été proposées en passant par les Ambiens, les
Atrébates, les Bellovaques, voire plus fantaisiste avant
de revenir aux Morins il y a maintenant une dizaine
d’années. Simone Scheers, dans le catalogue du Musée
de Lyon, op. cit., p. 132, ne rejette pas l’attribution aux
Atrébates comme pour le quart de statère au croissant
sans écarter une attribution possible aux Morins. Dans
le Traité de Gaule Belgique, elle avait déterminé six
classes pour des quarts de statère au bateau. Dans son
article en 1996, L.-P. Delestrée a affiné le classement
en déterminant trois séries et quatre classes avec deux
dérivées. Notre exemplaire appartient à la première série
et à la classe I. L’attribution retenue par les auteurs
du Nouvel Atlas est une attribution plus « générale »
à l’Ouest du Belgium dans le « Nouvel atlas ». Digeon
avait pourtant été retenu comme centre émetteur.
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