MONNAIES GRECQUES
ÎLE DE LESBOS - MYTILÈNE
(V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
L
’île de Lesbos est située en face de la côte occidentale
de l’Asie Mineure, à l’entrée du golfe d’Adramyteion
au débouché de l’Hellespont. Mytilène, située sur la
partieorientaledel’îlefaceaucontinent,enétaitlaprincipale
cité. Son important monnayage d’électrum débuterait à la
fin du VI
e
siècle ou dans les premières années du V
e
siècle
avant J.‑C. L’étalon utilisé est le phoçaïque avec un statère
de 16,32 g environ. Ce monnayage d’électrum cesse après
l’arrivée d’Alexandre le Grand en Asie Mineure vers 330
avant J.‑C..
23
Hecté, c. 469 AC., Éolide, Mytilène
, étalon
phoçaïque, 18
e
ém., 1
re
, (El, Ø 10 mm, 10 h,
2,49 g). (pd. th. 2,72 g).
A/
Anépigraphe
.Têtedebélieràdroite ;au-dessous,
un coq allongé, les ailes ouvertes.
R/
Anépigraphe
. Tête et cou de taureau en creux.
Exemplaire sur un flan ovale bien centré des deux côtés.
Joli droit de haut relief, un peu court sur le museau du
bélier. Revers inhabituel. Belle patine de collection
ancienne avec des reflets dorés.
Bod. 27 (A), pl. 52 (A/ a - R/ alpha) (6 ex.) - B.
traité2140 pl. 159/16 -Aulock 1689 - P.- - BMC. 13 pl.
31/16 - Cop.- - Rosen- - HGCS. 6/943 (R2).
RR. TTB+ / SUP
650 € / 950 €
Mêmes coins que l’exemplaire du musée de Boston
1670 (Bod. 27a1).
À Mytilène furent
surtout frappés des
hectés ou sixième
de statère. La série
archaïque en élec-
trum serait tardive
et succéderait à un
monnayage complet
de billon représen-
tant deux têtes de
bovidés affrontés.
La série avec des
revers incus serait
la plus ancienne et
daterait des années
500‑450 avant J.‑C. Ces monnaies constituent un
monnayage symmachique entre Mytilène et Phocée. La
fabrication des espèces devait être alternée de deux ans
en deux ans entre les deux cités et c’est Mytilène qui
commença à frapper les espèces. Souvent, la qualité
du métal est déficiente et altérée. La première série du
classement de Bodenstedt débute en 521 avant J.‑C.
pour se terminer en 478 avant J.‑C. La seconde série
débute en 477 pour prendre fin en 455 avant J.‑C. et
comprend les émissions 23 à 34 avec 52 hectés, dix-sept
coins de droit et vingt coins de revers, une période plus
courte et moins faste pour la cité. Pour la vingt-septième
émission, nous avons onze hectés avec trois coins de
droit et trois coins de revers. Pour notre combinaison
(A/ a - R/ alpha) nous avons six exemplaires dont les
poids sont proches entre 2,48 et 2,51 g.
MYRHINA (II
e
siècle avant J.‑C.)
M
yrhina, située au nord-est de Cymé, éclipsée par
sa puissante voisine n’apparaît qu’à l’époque
hellénistique. Le monnayage débuterait vers
300 avant J.‑C. La cité était réputée pour le culte rendu à
Apollon Grynion. Mais le symbole de la cité semble avoir
été l’amphore qui se trouve placée aux pieds d’Apollon.
22
Tétradrachme stéphanophore, c. 150‑140 AC.
,
Myrhina, Éolide, étalon attique réduit, 43
e
ém., (Ar,
Ø 34 mm, 12 h, 16,59 g). (pd. th. 17,00 g).
A/
Anépigraphe
. Tête d’Apollon Grynion laurée et
diadémée à droite, les cheveux longs tombant sur le cou.
R/
MURINAIWN/ (DIUE)/ (MQ)
. (de Myrhina).
Apollon marchant à droite, tenant de la main droite
un phiale, sacrifiant, et de la gauche une branche de
laurier à laquelle sont suspendues deux bandelettes ;
à ses pieds à droite, l’omphalos et une amphore ; dans
le champ à gauche, deux monogrammes ; le tout dans
une couronne de laurier.
Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un flan très
large, parfaitement centré des deux côtés, en particulier au
revers. Portrait magnifique avec le coin qui commence à se
détériorer. Revers de haut relief avec un plat de frappe sur
la tête d’Apollon. Jolie patine grise superficielle avec des
reflets dorés. Conserve la plus grande partie de son brillant
de frappe et de son coupant d’origine.
GC. 4216 var. - RQEMH. 217. - BMC.7 - K. S. Sacks, The
Wreathed Coins of Aeolian Myrhina, MN.30, New York
1985, p. 41, n° 43/83f, pl.20.
R. SPL
1200 € / 2200 €
Même coin de droit que l’exemplaire de la venteAuctiones
3 Basel, 4 décembre 1973, n° 172, Sacks 43/82. Même coin
de revers que l’exemplaire de la vente Peus 303, 20 octobre
1981, n° 152, Sacks 43/83f. C’est une nouvelle liaison de
coin au sein d’une même émission.
Droit et revers se rapportent au culte très important que
rendait la cité de Myrhina à Apollon. La cité était située
entre Grynion, centre du culte, et sa puissante voisine
Cymé. Le monnayage ne doit pas commencer avant la
paix d’Apamée qui consacre entre autre le recouvrement
de la Liberté des cités grecques d’Asie Mineure. Nous
avons là, un exemple d’union monétaire de plusieurs villes
qui émirent un monnayage civique avec le même étalon
monétaire ayant pour trait commun, la couronne du revers
(stéphanophore) qui indique une victoire. F. de Callataÿ
dans son étude générale, reprenant les conclusions de K.
Sacks, a relevé 415 tétradrachmes au total avec 97 coins de
droit. L’auteur faisait remarquer que 55 des 97 coins de droit
ne sont représentés que par moins de quatre exemplaires
ce qui constitue un indice charactéroscopique faible. Pour
l’émission n° 43, l’auteur a relevé trois coins de droit et six
coins de revers pour six exemplaires.
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