Table of Contents Table of Contents
Previous Page  44 / 244 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 44 / 244 Next Page
Page Background

- 42 -

MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

R/

(moucheture d’hermine): DEVS: IN: ADIVTORIVM:

MEVM: INTENDE: R:, (ponctuation par deux annelets

superposés, et part deux points en début et fin de légende

du revers)

. (Que Dieume vienne en aide). Croix fleurdelisée

avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux 1 et 4 d’une F cou-

ronnée, aux 2 et 3 d’une moucheture d’hermine couronnée.

Exemplaire remarquablement bien frappé présentant de

hauts reliefs et cependant un coup de cisaille à 6 heures

au droit avec un petit manque de métal. Léger tréflage au

niveau du nom du roi.

C. 1088 -

L.cf

. 652 - Dy. 790.

RR. SUP

 1250 € / 2200 €

Exemplaireprovenantdelacollection«YvetteetHenri»

Ce type d’écu d’or, propre à la Bretagne, ne fut frappé que

dans les deux ateliers de Nantes et de Rennes.

FRANÇOIS I

er

LE RESTAURATEUR DES LETTRES (01/01/1515‑31/03/1547)

L

’avènement de François I

er

marque traditionnel-

lement en France le commencement de l’Ancien

Régime, sans qu’on puisse bien saisir en quoi il

diffère du Moyen Age. L’ère nouvelle se distingue

essentiellement par l’exaltation de la personne même du

roi, au détriment de concepts plus abstraits (le Trône, la

Couronne). La religion monarchique s’organise alors autour

d’une incarnation : héroïsé, identifié tantôt à César, tantôt à

l’Hercule gaulois, François I

er

s’impose comme guerrier et

comme justicier, tout à la fois roi de guerre, roi des arts et

roi de gloire. Autour de lui, se créent un premier embryon

de Cour, une première étiquette. C’est alors que naît ce

« cérémonial d’État » dont les historiens américains ont

fait l’un de leurs principaux objets d’étude. Né à Cognac

en 1494, François était le fils de Charles de Valois, comte

d’Angoulême et de Louise de Savoie. Beau-fils de Louis XII,

dont il avait épousé la fille Claude de France, il lui succéda

en 1515, à défaut d’héritier mâle direct du défunt. Le nouveau

roi continua la politique italienne de son prédécesseur.

La première année du règne du règne fut marquée par une

première descente dans la Péninsule, avec la victoire de

Marignan contre les Suisses et la conquête du Milanais.

L’année suivante, François concluait avec le pape Léon

X le concordat de Bologne, qui faisait du roi le maître des

nominations épiscopales dans son royaume, et signait une

paix perpétuelle avec les Suisses. En 1519, à la mort de

Maximilien I

er

, le roi de France brigua la couronne impériale,

mais celle-ci revint à celui qui allait être son grand rival :

Charles Quint. Ce prince réunit deux héritages : l’un,

« bourguignon » et impérial, lui vient de son père, Philippe le

Beau et de son grand-père, l’empereur Maximilien : ce sont

les restes des possessions de Charles le Téméraire (Flandres,

Franche-Comté), les domaines des Habsbourg (duchés

autrichiens, Basse-Alsace) et la couronne impériale du Saint

Empire romain germanique ; le second, méditerranéen et

espagnol, lui vient de sa mère, Jeanne la Folle : ce sont la

Castille, l’Aragon et les « royaumes » ibériques qui leur

sont rattachés, ce sont les possessions italiennes (Milanais,

royaume de Naples) ; ce seront bientôt aussi les Indes, dont

la conquête et l’organisation se poursuivent sous le règne de

l’empereur. Ayant échoué à nouer une alliance avec le roi

d’Angleterre Henri VIII (Camp du drap d’or, 1520), trahi

par le connétable de Bourbon, son principal feudataire,

François s’engagea dans une lutte difficile contre les

Impériaux, tout à la fois dans l’est de la France et en Italie.

En 1525, après avoir repris Milan, le roi était battu et fait

prisonnier devant Pavie. En son absence, Louise de Savoie

exerça la régence. Captif en Espagne, François y signa le

traité de Madrid (1526), qu’il renia dès sa libération. La

guerre se poursuivit, marquée par le sac de Rome par les

Impériaux (1527). À la paix de Cambrai (1529), la France

renonçait à l’Italie et François épousait Éléonore d’Autriche,

sœur de Charles Quint. La guerre reprit en 1536, après que

François eût noué des alliances avec l’Angleterre, la Suède,

les protestants allemands et l’Empire ottoman.

Trèvesetbataillesalternèrentjusqu’autraitédeCrespy(1544)

avec l’Empereur et d’Ardres (1546) avec l’Angleterre, qui

avait changé de camp entre-temps. À ce bilan indécis de sa

politiqueextérieure, leroipouvaitopposercelui,plusbrillant,

de sa gestion intérieure : protection donnée aux arts et aux

lettres, création du Collège de France (1529), ordonnance de

Villers-Cotterêts (1539), instituant un état civil et imposant

l’usage du français dans les actes officiels. À la différence

d’autres monarchies européennes (celle des Tudors par

exemple), la monarchie française bénéficiait en ce début du

XVI

e

siècle d’une légitimité incontestée, ancrée dans le passé

le plus lointain. Princes autoritaires, François I

er

et son fils

en profitèrent pour renforcer le pouvoir royal. Le Conseil

commença à se structurer ; les secrétaires d’État firent leur

apparition. Sans disparaître, les institutions représentatives

ne sont pas en mesure d’inquiéter une monarchie qui semble

pleine de vie et de santé. Le règne de François I

er

apparaît

donc en définitive comme un premier âge de l’absolutisme.

44.

Écu d’or au soleil de Bretagne, 2

e

type, n.d.

,

Rennes, R en fin de légende du revers, R, (Or, Ø 27 mm,

9 h, 3,35 g).

A/

(moucheture d’hermine): FRANCISCVS: D: G:

FRANCO[R]: REX: BRITANIE: DVX:, (ponctuation par

deuxanneletssuperposés)

. (François,parlagrâcedeDieu,roi

des Francs, duc de Bretagne). Écu de France couronné sous

un soleil, accosté d’une F couronnée et d’une moucheture

d’hermine couronnée ; un point à la base de l’écu.