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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

cet exemplaire, ont un lis initial sauf en Dauphiné (dauphin

initial) et à Dijon (coquille initiale). D’après nos recherches

aux archives nationales, le 14 juillet 1489, la Chambre des

monnaies enjoignit au maître de la Monnaie de Paris, Laurent

Surreau, de prendre un nouveau différent : « que ès fers qui

seroient faiz pour la Monnoye de Paris sera mis deux poincts

cloz en la fin des lettres, tant du cousté de la pille que devers

la croix » (Z1b 5 f° 197r° et Z1b 6 f° 44v°). Sur cet exemplaire,

ces deux points se retrouvent bien en fin des légendes.

CHARLES VIII (30/08/1483‑08/04/1498)

N

éen1470,filsdeLouisXIetdeCharlottedeSavoie,

Charlesceignit lacouronnesous lenomdeCharles

VIII. Le gouvernement revint d’abord à sa sœur

aînée Anne de Beaujeu, âgée de vingt-deux ans, et

à son époux, Pierre, qui en avait quarante-six. Les Beaujeu

durent faire des concessions à l’opinion : remises de taille,

licenciement d’une partie de l’armée, procès d’Olivier Le

Daim, convocation des États généraux. Ces derniers se

réunirent à Tours en 1484, sans donner de grands résultats.

Le pouvoir resta aux Beaujeu, les anciens conseillers de

Louis XI demeurèrent aux affaires. Une coalition féodale se

dressa bientôt contre les Beaujeu, sous la direction de Louis

d’Orléans, sous prétexte de la lourdeur des impôts. Cette

« guerre folle » de 1485 se réduisit à quelques promenades

militaires. Les féodaux bretons refusèrent de soutenir leur

duc François II dans l’aventure. Richard III, roi d’Angleterre,

soutien extérieur des rebelles, fut vaincu et tué à Bosworth

la même année.

Maximilien, élu roi des Romains en 1486, se joignit aux

mécontents et la guerre reprit. En juillet 1488, les troupes

de François II furent battues à Saint-Aubin-du-Cormier

et Louis d’Orléans fut fait prisonnier. Sa fille, Anne de

Bretagne, épousa d’abord par procurationMaximilien, mais

dut bientôt renoncer à cette union : c’est à Charles VIII

qu’elle se maria finalement en 1491. Charles ne commença

de régner qu’en 1492, à l’âge de 22 ans. C’est vers l’Italie

que se dirigèrent ses ambitions. Il songeait à la conquête du

royaume de Naples, où il reprenait les droits des Angevins,

prélude à une croisade contre Constantinople. Avant de

partir à l’assaut, il chercha à neutraliser ses adversaires

européens : traité d’Étaples de 1492, qui achetait le retrait

des Anglais, qui assiégeaient Boulogne, traité de Barcelone

de 1493, qui cédait Roussillon et Cerdagne à Ferdinand

le Catholique, traité de Senlis de la même année, qui

rendait à Maximilien Artois, Franche-Comté et Charolais.

Le prix du mirage italien était lourd avant même que les

Français eussent mis le pied dans la Péninsule. À la mort

de Ferdinand de Naples (1494), Charles VIII concentra

ses troupes à Lyon. Son armée traversa les États du duc

de Savoie et celles des autres princes d’Italie, impuissants

ou complices. En février 1495, le roi entrait dans Naples.

Le royaume fut conquis sans difficulté. En mars, le pape,

Venise, le duc de Milan, Maximilien, Ferdinand et Isabelle

formèrent la ligue de Venise. Charles quitta Naples en mai,

y laissant Montpensier comme vice-roi. Il rencontra les

Coalisés, commandés par François de Gonzague, à Fornoue,

en juin 1495. Les Français forcèrent le passage sans pour

autant les défaire. En octobre, Charles VIII avait regagné

la France. Le royaume de Naples se souleva peu après et la

dynastie aragonaise recouvra son trône dès 1497. Charles

préparait une seconde expédition lorsqu’il mourut en avril

1498, sans laisser d’héritier direct. La couronne passa à

son cousin, Louis d’Orléans.

39.

Écu d’or au soleil, n.d., 08/07/1494

, Paris, Point 18

e

au

droit et au revers, Point 18

e

, 2

e

 ém., 36 s. 3 dt., (Or, Ø 26 mm,

7 h, 3,32 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰, taille 1/70 marc,

23 1/8 kar.).

A/

(lis) KAROLVS° DEI° GRA° FRANCORVm°

REX (Mm), (ponctuation par deux annelets superpo-

sés)

. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de

France couronné sous un soleil.

R/

(lis) XPS° VInCIT° XPS° REGnAT° XPS° IMPE-

RAT (Mm), (ponctuation par deux annelets superposés)

. (Le

Christ règne, le Christ vainc, le Christ commande). Croix

fleurdelisée avec quadrilobe en cœur.

M/

Deux points en fin des légendes = Laurent Surreau

(1489‑1498).

Cet écu d’or est frappé sur un flan large, et légèrement irrégulier.

Petite trace de pliure. C. 794 et 796 - L. 554f - Dy. 575A.

R. TTB

   480 € / 780 €

Exemplaire provenant de la collection « Yvette et Henri »

Charles VIII fit frapper deux émissions d’écus d’or pendant

son règne qui sont de même poids, de même titre et de même

valeur. Les écus d’or de la première émission portent une

couronne initiale, ceux de la deuxième émission, comme

n° 39 A/