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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
sés)
. (Louis, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de
France couronné sommé d’un soleil.
R/
(couronne) XPS: VInCIT: [XPS]: RE[G]NAT: XPS:
ImPERAT [(Mm):, (ponctuation par deux annelets superpo-
sés)
. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).
Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur.
M/
Rose en fin des légendes = maître inconnu (1474‑1476).
Cet écu d’or est frappé sur un flan large, légèrement irrégulier
et présentant des éclatements. Tréflage au revers. Exemplaire
présentant des reliefs plus nets au droit qu’au revers.
C. 745 - L. 529 - Dy. 544.
R. TTB+ / TTB
580 € / 900 €
Exemplaire provenant de la collection « Yvette et Henri »
Dans les documents d’archives, ces monnaies sont dénommées
«écu au soleil », «écu au soulcy » ou «écu sol » (Lafaurie
p. 115).
LOUIS XI LE PRUDENT (22/07/1461‑30/08/1483)
N
é à Bourges en 1423, Louis XI vécut ses premières
années à Loches. Dès 1439, Charles VII l’associa
au pouvoir. La première rupture avec son père
intervint en 1440, lors de la Praguerie.Après quoi,
Louis guerroya contre lesAnglais et lesArmagnacs. Nouvelle
révolte en 1446 : Louis tenta de s’emparer de l’Agenais, et,
l’année suivante, son père l’exila en Dauphiné. Le dauphin
gouverna cette province avec sagesse et érigea en 1453 le
Conseil delphinal en Parlement. Toujours intriguant contre
son père, il épousa Charlotte de Savoie en 1451. En 1456,
il se réfugia auprès de Philippe le Bon, le puissant duc de
Bourgogne. La mort de Charles VII prévint une guerre entre
le roi et son puissant vassal. C’est accompagné de Philippe
que Louis XI fit son entrée à Reims pour y être sacré en août
1461. Après avoir gagné ensemble Paris, ils se séparèrent
et Louis s’établit en Touraine. Agé de trente-huit ans, le
nouveau roi était aussi rusé et économe que le duc était
fastueux et sans malice.
Il destitua les conseillers de son père et les remplaça par
ses créatures (le bâtard d’Armagnac, Pierre de Morvilliers).
« Universelle aragne », le roi se constitua un puissant réseau
de fidèles. Très vite, Louis XI se heurta aux féodaux, ses
anciens alliés. La « guerre du Bien Public », en 1465, réunit
plusieurs vassaux sous la conduite de Charles de Berry, frère
du roi. Par le traité de Conflans et de Saint-Maur (octobre
1465). Louis dut céder la Normandie à son frère, les villes de
la Somme à Charles le Téméraire, fils du duc de Bourgogne,
et donner la lieutenance générale des provinces centrales à
Louis de Bourbon. Le roi reprit bientôt l’avantage, profitant
des troubles qui suivirent la mort de Philippe le Bon (1467).
Un instant prisonnier du Téméraire lors de l’entrevue de
Péronne (octobre 1468), Louis XI dut faire sortir la Flandre
du ressort du Parlement de Paris et assister à la prise de
Liège,dontilavaitsoutenularévoltecontrelesBourguignons.
Charles de France reçut la Guyenne, mais mourut en 1472.
La guerre avec Charles le Téméraire avait repris de plus
belle. Une trêve fut conclue en 1472. Jean V d’Armagnac
fut vaincu et tué à Lectoure (1473). Le duc d’Alençon,
arrêté, mourut en 1476. La période des grandes coalitions
féodales était finie. La lutte contre la maison de Bourgogne,
qui tentait d’ériger un État centralisé, indépendant de la
France et de l’Empire, une nouvelle Lotharingie, reprit en
sous-main dès 1473. En 1474, les Alsaciens vainquaient et
tuaient le grand bailli du Téméraire, Pierre de Hagenbach.
En 1474, les Suisses et le duc de Bourgogne entrèrent en
guerre : menacé d’encerclement par les cantons et les
Français, Charles obtint une descente sur le continent du
roi d’Angleterre, Edouard IV. Louis XI arrêta ce danger par
la paix de Picquigny (août 1475) et poursuivit la liquidation
des féodaux : le connétable de Saint-Pol (1475), le duc
de Nemours (1477). Après avoir conclu une trêve avec la
France, Charles le Téméraire s’empara de la Lorraine et
voulut prendre sa revanche contre les Suisses, dont Louis
continuait de financer les armées : il fut battu à Grandson
(mars 1476) et Morat (juin 1476). Luttant contre la Lorraine
révoltée, le duc de Bourgogne fut battu et tué devant Nancy
le 5 janvier 1477. Sa fille Marie dut affronter les troubles des
Pays-Bas, tandis que Louis XI annexait les deux Bourgognes,
la Picardie, le Boulonnais et l’Artois. En 1477, la fille du
Téméraire épousa Maximilien d’Autriche. Elle mourut en
1482, laissant son époux comme tuteur de leur fils et héritier
Philippe le Beau.
Un traité de paix fut signé avec la France en décembre 1482.
En 1480, à la mort du roi René, Louis avait annexé Anjou
et Bar. En 1481, à la mort de Charles du Maine, le Maine
et la Provence. Le gouvernement intérieur de Louis XI est
demeuré célèbre pour son autoritarisme. Les États généraux
ne firent plus que voter l’impôt sans discuter. Trois parlements
furent créés à Bordeaux (1462), Perpignan (1463) et Dijon
(1477). Pour vaincre l’opposition du Parlement de Paris,
Louis XI évoqua nombre de procès politiques au Conseil et
les remit à des commissions extraordinaires. La pression
fiscale augmenta considérablement pour financer une guerre
incessante. En 1472, un concordat fut conclu avec le Saint
Siège ; mais l’église de France était toute entière dans la
main du roi. Retiré à Montil-lès-Tours après 1479, Louis XI
se livra à une dévotion superstitieuse, où le culte des reliques
avait la plus grande place. Il mourut le 30 août 1483 et fut
enterré àNotre-Dame de Cléry. Marié àMarguerite d’Écosse
puis à Charlotte de Savoie, Louis XI eut de cette dernière
trois enfants qui lui survécurent : Anne, mariée à Pierre de
Beaujeu, Jeanne, qui épousa Louis d’Orléans et Charles,
enfant maladif, qui lui succéda.
38.
Écu d’or au soleil, 02/11/1475
, Limoges, Point
sous la 10
e
lettre du droit et du revers, Point 10
e
, 33 st.,
(Or, Ø 27,5 mm, 6 h, 3,39 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰,
taille 1/70 marc, 23 1/8 Kar.).
A/
(couronne) LVDOVICVS: DEI: GRA: FRANCORVm:
REX (Mm), (ponctuation par deux annelets superpo-