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MONNAIES GRECQUES
EUROPE
attestée et acceptée. Si Margaret Thompson accepte que
l’atelier d’Aenos en Thrace ait fonctionné du vivant de
Lysimaque, ce type n’est pas repris dans son catalogue.
Ce type était aussi absent du trésor d’Armenak, enfoui
normalement à la fin du règne de Lysimaque ou juste après
sa mort. Il pourrait bien s’agir d’un type posthume, frappé
juste après la mort de Lysimaque en 281 avant J.‑C.
MACÉDOINE -
AMPHIPOLIS (410‑357 avant J.‑C.)
Amphipolis, colonie athénienne, a été fondée en 436 avant J.‑C.
pour protéger et exploiter les très importantes mines d’argent de
l’arrière pays à l’embouchure du Strymon. Pendant la guerre
du Péloponnèse, la ville fut assiégée et prise par Brasidas
qui trouva d’ailleurs la mort pendant la bataille, (Thucydide
V, chap. VI-XI). La ville recouvra son indépendance avec un
magnifique monnayage civique entre 410 et 357 représentant
au droit unmagnifiqueApollon jeune. Philippe II deMacédoine,
père d’Alexandre le Grand, s’empara de la ville et des mines
d’argent en 357 avant J.‑C. Pendant les deux siècles suivants,
Amphipolis fut le principal atelier des rois deMacédoine.Après
Cynoscéphales, l’atelier eut unmonnayage autonome, composé
de tétroboles.Ladernièrephasedemonnayagecommençaaprès
la défaite de Persée et l’organisation du royaume en quatre
provinces. Andriscus, qui se prétendait fils naturel de Persée se
souleva contre les Romains en 148 avant J.‑C. II fut finalement
vaincu par Publius Cornelius Scipio Nasica en 147 avant J.‑C.
L’année suivante, en 146 avant J.‑C., la Macédoine devint une
province romaine.
64.
Hemidrachme, c. 370‑369 AC.
, Amphipolis,
Macédoine, étalon Thraco-macédonien, (Ar, Ø 13 mm,
3 h, 1,78 g). (pd. th. 1,80 g).
A/
Anépigraphe
. Tête d’Apollon de trois quarts de face.
R/
AMF/IPO/LIT/EWN
. Torche de course allumée dans
un carré linéaire.
Exemplaire sur un petit flan, parfaitement centré des deux
côtés.Trèsbeauportraitàl’usurerégulière.Jolireversdestyle
fin.Bellepatinedecollectionancienneavecdesrefletsdorés.
BMC. 9 -ANS. 81 -Cop. 39 -B.traité1099e,pl.CCXX/19. -
C.Lorber,Amphipolis,TheCivicCoinageinsilverandgold,
Los Angeles 1990, p. 150‑151, n° 65, pl. 30.
RRR. TTB
750 € / 1500 €
Cet exemplaire provient d’une vieille collection des
années 1940.
Mêmes coins que les vingt-huit exemplaires répertoriés
dont celui de l’American Numismatic Society (ANS. 81).
Une petite contremarque au revers à 9 heures.
Le monnayage civique d’Amphipolis est l’un des plus
spectaculaires du monnayage macédonien. La ville connut
cinquanted’uneintenseactivitéentrelafindeladomination
athénienne et la prise de la ville par Philippe deMacédoine.
Le type avec la tête d’Apollon au droit et la torche de course
au revers était réputé dans toute la région. C’est le seul
type d’Hémidrachme qui ait été frappé, le rare monnayage
d’Amphipolisétantnormalementconstituédetétradrachmes.
ROYAUME DE THRACE - LYSIMAQUE
(323‑301‑281 avant J.‑C.)
Lysimaque (c. 360‑281 avant J.‑C.) était l’un des principaux
généraux d’Alexandre. Après la mort du génial conquérant
le 14 juin 323 avant J.‑C., un combat fratricide opposa les
Diadoques, ses successeurs. Lysimaque, d’abord favorable
à la survie de l’Empire, soutient Antipater avant de devenir
indépendant en 315 avant J.‑C., recevant l’administration de la
Thrace. En 306 avant J.‑C., après la bataille navale de Salamine
de Chypre, Lysimaque, imitant Antigone le Borgne, son ennemi
irréductible, prend le titre de roi (Basileos), tous deux suivis par
Démétrius, Ptolémée, Séleucus et Cassandre. Allié à Ptolémée,
ils écrasent Antigone qui meurt à la bataille d’Ipsos en 301
avant J.‑C. C’est la naissance du royaume de Thrace et le début
du monnayage personnel de Lysimaque. Il doit lutter contre
Démétrius en Macédoine et en Thrace. Après 288 avant J.‑C.,
il reste le plus puissant des monarques régnant sur l’Europe et
l’Asie Mineure. Lysimaque, âgé de 80 ans, trouve la mort à la
bataille de Couroupédion, en 281 avant J.‑C.
Monnayage au nom et au type de Lysimaque - (297‑281
avant J.‑C.).
63.
Tétradrachme, c. 280 AC.
, Aenos, Thrace, étalon
attique, (Ar, Ø 29,5 mm, 6 h, 17,05 g). (pd. th. 17,28 g).
A/
Anépigraphe
. Tête imberbe d’Alexandre le Grand sous
les traits de Zeus-Ammon, cornu et diadémé à droite.
R/
BASILEWS/LUSIMACOU/ (DW), (BsilewsLusima-
cou)
. (duroiLysimaque).Athénanicéphoreassiseàgauche
sur un trône, tenant une petite Niké de la main droite qui
couronne le nomde Lysimaque et le coude gauche reposant
surunbouclierornéd’unumbocentraldécoréavecunmotif
géométrique ; dans le champ à gauche, une idole d’Hermès
sur un trône ; à l’exergue, une tête de bouc tournée à gauche.
Exemplaire sur un flan large et ovale, parfaitement centré
des deux côtés. Portrait de toute beauté, bien venu à la
frappe, de haut relief où tous les détails sont visibles. Très
joli revers, finement détaillé, de frappe un peu molle sur
Athéna. Très belle patine de collection ancienne avec des
reflets mordorés.
M. 117 - Th. Armenak- - Gülnar 2/-. - M. Thompson, The
Mints of Lysimachus, Essays Robinson, p.163‑182, -.
RR. SPL / SUP
950 € / 1500 €
Tétradrachme posthume, frappé après la mort du roi qui
n’est pas repris dans le catalogue deMargaret Thompson.
Ce type avec la tête de bouc à l’exergue semble beaucoup
plus rare. Portrait idéalisé de toute beauté.
La frappe de ces monnaies ne commencerait pas avant 288
avant J.‑C. et la chute de Démétrius Poliorcète qui avait
chassé Lysimaque d’Asie Mineure. La mort de Lysimaque
laissaainsiSéleucusseulhéritierdirectd’Alexandre,maître
de l’Asie. Lysimachia, l’ancienne Cardia, était la capitale
du royaume thrace de Lysimaque. L’attribution à cet atelier
repose sur l’ouvrage de Müller. Mais l’attribution est bien