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MONNAIES GAULOISES
SUESSIONS (région de Soissons)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Suessions étaient un peuple important des Belges, cantonnés
sur l’Aisne dans le territoire de la province du Soissonnais. Ils
avaient pour voisin les Rèmes, les Lingons, les Sénons, les Parisii,
les Bellovaques et les Ambiens. D’après César, les deux peuples
Rèmes et Suessions, avant la Guerre des Gaules, avaient les mêmes
lois et les mêmes chefs. Ils avaient pour clients les Meldes, les
SilvanectesetlesViromanduens.Diviciacos,l’undeleursrois,aurait
régné jusque sur la Bretagne. Galba, son successeur, commanda la
coalitiondesBelgesrévoltésen57avantJ.‑C.avecuncontingentde
cinquante mille hommes. Les Suessions et leurs alliés Bellovaques
furentvaincus.Galbadut livrersesdeuxfilsenotagesauxRomains.
Ils fournirent un contingent de cinq mille hommes pour l’armée de
secoursen52avantJ.‑C.Ils furentplacéssous l’autoritédesRèmes
aprèscettedate.En51avantJ.‑C., lesmembresde lacoalitionbelge
devaient s’attaquer d’abord aux Suessions. Dirigée par Corréos
et Commios, les peuples belges furent finalement écrasés par les
Romains. Leur principal oppidum était Noviodunum (Soissons).
466.
Bronze à la tête janiforme, classe III, c. 50‑40
AC.
, classe 3, (Ae, Ø 17 mm, 1 h, 2,92 g).
A/
Anépigraphe
. Tête janiforme barbue et casquée, deux
esses au-dessous et annelets devant la bouche, listel.
R/
Anépigraphe
. Lion debout à gauche, la queue retombant
entre les pattes ; trois annelets au-dessus du lion entre deux
gouttes et trois autres autour des pattes ; listel.
Bronze complet, avec les penons de coulée bien nets. Droit
de frappe centréemais un peumolle. Revers assez net, mais
très légèrement décentré.Agréable patine vert foncé, lisse et
brillante au revers mais un peu poreuse au droit.
LT.manque -DT.manque -Sch/GB.- -Sch/L.- -Z.- -Sch/D.-.
RRR. TB / TTB+
250 € / 500 €
Cetexemplaireappartientprobablementà laplusrareclassede
bronzeàlatêtejaniforme.LedroitcorrespondàlaclasseII,mais
le revers a deux annelets pointés en plus (devant et derrière le
lion) et deux sortes de gouttes de chaque côté des trois annelets
pointés au-dessus du lion. Ce type manque au Nouvel Atlas
et c’est le premier exemplaire que nous proposons à la vente.
Cette série se divise en au moins deux classes ; la classe I a
un droit avec seulement la tête janiforme et un revers avec un
anneletpointéentourédepetitsglobules.LaclasseIIaundroit
avec la tête janiforme surmontant deux esses bouletées et/ou
des annelets (pointés ou non) devant la bouche ; au revers, il y
a troisanneletspointésau-dessusdu lionetunannelet(pointés
ou non) au-dessous. Le lion de la classe II (debout à l’arrêt,
avec la queue retombant entre les pattes) est beaucoup plus
stylisé ou « raide » que celui de la classe I (bondissant, avec
la queue enroulée au-dessus du dos). On peut remarquer que
les exemplaires de la classe I ont un grènetis au revers alors
que ceux de la classe II semblent avoir un listel. L’exemplaire
n°85duBritishMuseumpourrait illustrerune troisièmeclasse
qui ne semble pas avoir été distinguée. Ce monnayage était
précédemment donné aux Bellovaques. Une attribution, au
regard de la carte de répartition des exemplaires, est possible
aux Suessions. L’atelier d’origine de ce type serait localisé
sur le site de Pommiers dans l’Aisne. Ce type de pièces se
rencontre aussi sur l’oppidum de Villeneuve-Saint-Germain.
MELDES (Région de Meaux)
(I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Meldes ne sont cités qu’une seule fois dans l’œuvre de
César. Ce petit peuple habitait entre la Seine et laMarne dans la
plaine de la Brie avec Meaux pour capitale. Les Meldes se sont
émancipés tardivement de la tutelle des Suessions et des Rèmes
au moment de la Guerre des Gaules. Devenus indépendants en
57 avant J.‑C., les Meldes choisirent de s’allier aux Romains.
César fit construire soixante navires chez les Meldes, en 55
avant J.‑C., pour l’expédition de Bretagne.
465.
Bronze ROVECA, classe IIIb, c. 60‑40 AC.
,
classe 3b, (Ae, Ø 16 mm, 9 h, 2,33 g).
A/
[RO]VECA
.Grossetêteàgauche,lachevelureengrosses
mèches torsadées, un torque et un pli de vêtement sur le cou.
R/
[POOYIKA]
. Cheval bondissant à gauche, trois annelets
pointés au-dessus du cheval et un autre entre les jambes.
Superbe bronze, sur un flan un peu trop court pour l’avers,
maisavecuntrèsbeaureverscompletetdefrappevigoureuse.
Agréable patine verte et brillante.
LT.manque - DT. 580 - RIG. 242 - Sch/GB. 207C série 28 -
BN. 7700A, 10343 série 67 - Sch/L. 1003 - Sch/D.- - Sch/
SM.- - BMCC.manque.
RR. TTB+
280 € / 400 €
S. Scheers ne répertoriait que sept exemplaires (deux à la
BN, quatre à Lumigny et un à Lyon). Les poids varient de
1,55 à 4,40 grammes.
Cet exemplaire a une grosse tête d’un style caractéristique
pour cette série. Avec ce flan un peu court, les types sont
bien venus, mais la légende ROVECA est incomplète en
bord de flan au droit et POOYIKA hors flan au revers.
La var. b de cette classe III est la plus rare avec la var. c,
à égalité avec sept monnaies répertoriées par S. Scheers
en 1977. Les descriptions des variétés dans cette classe
III semblent ne se baser que sur le type de chevelure ; il y
a pourtant une nette différence de revers, avec un cheval
au pas ou bondissant ! Seuls les exemplaires de la variété
c ont un cheval au pas. L’idée selon laquelle les Gaulois
faisaientvenirde très loindesétalonsderaceestrépandue ;
l’archéologie montre pourtant que les chevaux gaulois
étaient plutôt petits et ne dépassaient pas 1,20 mètre au
garrot(cf.J.-P.Picot,Dictionnairehistoriquede laGaule.»
n° 465 R/