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MONNAIES GAULOISES
ATRÉBATES (Région d’Arras)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Atrébates étaient un peuple important de la Gaule Belgique,
occupant le territoire de l’Artois médiéval, sur les actuels
départements de la Somme et du Pas-de-Calais. Ils avaient pour
voisins les Ambiens, les Ménapiens et les Morins. Leur oppidum
principal était Nemetocenne (Arras). Une partie des Atrébates
continentauxs’étaient installésauII
e
siècledans l’îledeBretagne.
Ilsréalisaientainsidepuischaquecôtéde laManchedeséchanges
commerciauxetpolitiquesimportants.Commios,imposécommeroi
desAtrébatesparCésar,luifutd’uneaideconsidérablependantles
deux campagnes successives de Bretagne en 55 et 54 avant J.‑C.
En particulier, il négocia la paix avec Cassivellaunos. L’année
suivante, il fut chargé de surveiller les Ménapiens. Néanmoins,
Commios trahit la confiance des Romains et fournit un contingent
de quatre mille hommes pour l’armée de secours destinée àAlésia
en52avantJ.‑C.L’annéesuivanteen51avantJ.‑C.,avecCorréos,
il prit la tête de la coalition des peuples belges, dirigée contre les
Romains et fut battu. Il trouva d’abord refuge en Germanie puis
il aurait finit par se soumettre à Marc Antoine. Finalement, il se
retira en Bretagne où il devint roi chez les Atrébates.
476.
Quart de statère en orau croissant, c. 80‑50AC.
,
classe 1a, (Or, Ø 12,5 mm, 12 h, 1,91 g).
A/
Anépigraphe
. Lisse avec des restes de tête humaine (?)
avecl’œilencreux.
R/
Anépigraphe
.Chevalpassantàdroite ;
au-dessus, un croissant orné d’un globule.
Droit presque lisse, avec la trace du bord du coin. Revers
bien identifiable avec des reliefs assez nets. Or jaune avec
un bel aspect.
LT. 8590 var. - DT. 41 - BN. 8590‑8591 - Sch/L. 976 - Sch/
SM.- - Sch/D. 302 - Sch/GB. 111. - MONNAIES 31,
n° 870 - Lelewel Atlas, 1840, pl. III, n° 18.
RR. TB / TTB
350 € / 550 €
Cemonnayageesttypiqueavecuncoindedroituséoumal
frappé. Le DT. 40 a une belle tête, mais ne s’agit-il pas de
deux types différents, celui-ci appartenant à une série qui
pourrait être vraiment une série uniface (?). Si le droit est
confus, le revers est particulièrement net pour ce type !
Cemonnayage comprend des statères, un hémistatère et des
quarts de statère. Pour les quarts, nous avons deux variétés.
Pour notre variété, S. Scheers avait répertorié vingt-deux
exemplaires dans le Traité en 1977. Elle signalait que la
plupart des exemplaires étaient très usés, « de sorte que les
typesétaientpresquecomplètementeffacés.Lepoidsmoyen
de la série était normalement très élevé, compris entre 1,90
et 2,00 g. L’usure importante des exemplaires rend l’étude
charactéroscopiquedifficile.Uneétudeportantsurvingt-cinq
quarts de statère avait permis d’isoler vingt-et-un coins de
droit et dix-neuf coins de revers. Les liaisons de coins sont
doncpeunombreusescequitendraitàprouverquel’émission
et la circulation de ce numéraire fut importante. La frappe
est antérieure à la Guerre des Gaules. Les trouvailles peu
nombreuses, réparties sur les départements du Nord, du
Pas-de-Calais ou de la Flandre, semblent confirmer une
attributionauxAtrébates.Cependant,L.-P.Delestréemodule
ce jugement et signale une trouvaille d’un quart de statère
dans l’Aube, dans la région d’Arcis-sur-Aube, et propose
une attribution au sud-est le la Gaule Belgique.
RÈMES (Région de Reims)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Rèmes étaient l’un des peuples les plus puissants de la
Gaule et les fidèles alliés des Romains. Le territoire des Rèmes
s’étendaitsurl’actuelleChampagne,lelongdel’Aisne.Ilsavaient
pour voisins les Atuatuques, les Trévires, les Médiomatriques,
les Lingons, les Suessions, les Bellovaques et les Nerviens. Ils
dénoncèrent à César la coalition des peuples belges de 57 avant
J.‑C. dont faisaient partie, les Suessions qui partageaient les
mêmes lois et les mêmes magistrats. Leur principal oppidum
était Bibrax. La capitale de la civitas à l’époque gallo-romaine
était Durocortorum (Reims).
477.
Quart de statère « aux segments de cercles » en
électrum, c. 80‑50 AC.
, (El, Ø 10,5 mm, 12 h, 1,495 g).
A/
Anépigraphe
. Presque lisse avec les restes des trois segments
rectilignes bouletés parallèles.
R/
Anépigraphe
. Cheval libre passant à droite ; la crinière perlée
est devenue un croissant au-dessus de la tête du cheval ; deux
globules entre les jambes.
Exemplaire sur un flan un peu court et concave au revers, en
assez bon or. Droit issu d’un coin usé, mais revers de qualitéavec
un cheval très détaillé.Agréable patine dorée, surtout au revers.
LT. 8030 var. - DT. 182 var. - BN. 10305 - Sch/GB. 533 série
152 - Sch/L.- - Sch/D.-. - J.-M. Doyen, Les subdivisions « aux
segments de cercles » du type BN. 8030 : état de la question,
Mélanges Colbert de Beaulieu, Paris 1987, p. 315‑330, p. 328.
R. TB / SUP
150 € / 250 €
Ces quarts sont très nombreux et variés ; sur cet exemplaire la
crinière en croissant est très caractéristique, de même que les
globules sous le cheval. Il semblerait que ce quart se rapproche
de la classeXI, mais ila trop deglobules par rapportaux autres
monnaies de cette classe. Le métal semble assez bon, l’alliage
utilisé pour ces monnaies est le plus souvent très cuivreux !
Jean-Marc Doyen s’est livré à une très importante étude sur les
subdivisions « aux segments de cercles » du type BN 8030 : état
de la question dans les Mélanges offerts au Dr. Jean-Baptiste
Colbert de Beaulieu, p. 315‑330. J.-M. Doyen a en particulier
isolé dix-neuf classes principales et huit sous-variétés pour
l’ensemble de ces quarts de statères dont les exemplaires de la
classe 1 portent la légende VIROS/VIROS. Ces monnaies étaient
au départ en bon électrum et vont finir en cuivre recouvert d’une
pellicule d’or. Vu le nombre de coins et celui des classes, ce
monnayage a dû être très important sur le plan de la fabrication
et de la durée de circulation. Jean-Marc Doyen adopte une
chronologie haute de 90‑80 avant J.‑C. Ce monnayage, qui a
commencébienavantlaGuerredesGaules,acontinuéàcirculer
pratiquement jusqu’à la fin de l’Indépendance. Au niveau de
l’attribution, si traditionnellement le monnayage était donné
aux Rèmes, aujourd’hui ce monnayage serait à répartir entre les
Nerviens,Atuatuques,Trévires,SuessionsouSénons.PourJ.-M.
Doyen, les classes 5, 6, 7 et 17 seraient à donner aux Rèmes.
L.-P. Delestrée dans le « Nouvel atlas » signale les carences
du classement de J.-M. Doyen, mais n’en n’a pas livré de plus
satisfaisant se bornant simplement à signaler quelques variétés
photographiées. Le classement de cette série aux appellations
multiples et au nombre de classes pléthoriques reste encore à
faire, avis aux amateurs !