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MONNAIES MÉROVINGIENNES
LEMOVECAS - LIMOGES (Haute-Vienne)
(VII
e
-VIII
e
siècles)
Capitale des Lémovices, la cité est au carrefour de la « via
Agrippa » reliant Lugdunum (Lyon) à Mediolanum Santonum
(Saintes) et de la « via Avaricum Tolosa » reliant Toulouse à
Bourges. Du III
e
siècle à la fin du IV
e
siècle, Augustoritum est
progressivement abandonnée suite aux troubles et à l’insécurité
provoquésparlesinvasionsgermaniques.AudébutduVI
e
siècle,
Augustoritumdevient Limoges et un second pôle urbain (le futur
castellum Sanctis-Martialis) émerge autour d’une nécropole
située à proximité, au nord-ouest, qui conserve le tombeau de
Martial, le premier évêque. Les Francs s’emparent de la ville.
Ils la réinvestissent de façon brutale, au début du VIII
e
siècle,
une fois l’invasion musulmane stoppée à Poitiers par Charles
Martel. La nomination de l’orfèvre Eligius (futur saint Éloi),
notable local, comme proche collaborateur du roi mérovingien
Dagobert, adoucit la domination franque.
Source :
Wikipedia.org.612.
Denier ER, (VII
e
siècle)
, Limoges (87), (Ar,
Ø 12 mm, 12 h, 0,83 g).
A/
+ Légende indéterminée
. ER en plein champ avec
deux globules dans le E.
R/
+ T (●●●) ERT
. Petite croix ;
légende autour.
Petite monnaie très agréable, sur un flan un peu court avec
une encoche sur la tranche, avec une cassure ancienne ayant
été recollée, à peine perceptible au-dessus des lettres ER.
Frappe vigoureuse avec de beaux reliefs et une patine grise
de collection ancienne.
B.cf.3560‑3564 var. -
P.cf. 825
var. - MEC. 1/cf. 591‑592 var. - Bais. 135 var.
RRR. TTB+
580 € / 900 €
Les lettres ER signifieraient Ecclesiae Racio. Ces deniers
étaient classés de façon douteuse à Paris. D’Amécourt
signale que ces monnaies ont été trouvées dans les
dragages de la Loire.Aucune des monnaies publiées dans
les divers ouvrages ne présente cette légende au revers ;
son interprétation reste incertaine avec une partie de la
légende en bord de flan.
Cette série est désormais attribué à l’église de Limoges et
à Neuvic-d’Ussel (B. 6340). Ces monnaies sont rares et
leur classement reste limité (cf. Moneta p. 134).
ANGLO-SAXONS (VII
e
- VIII
e
siècles)
Si la frappe de ces monnaies est à situer au début du VIII
e
siècle,
en Grande Bretagne, il n’est pas exceptionnel de les retrouver
en Gaule. Elles y sont souvent confondues avec les monnaies
mérovingiennes en argent (cf. MONNAIES XIX, n° 503, sceattas
c. 680‑710, classé en denier mérovingien de Laon). Au cours du
VIII
e
siècle,lestyledecespiècesestdeplusenplusdégénéré,elles
sont souvent en billon ou fourrées. Ces piécettes disparaissent
de la circulation dans la seconde moitié du VIII
e
siècle.
613.
Sceat à l’oiseau posé surla croix, Série BI, c. 680‑710
,
Angleterre, (Ar, Ø 12,5 mm, 12 h, 1,18 g).
A/
Légendedégénérée
.Têteàdroitedansungrènetis,unbandeau
perlé dans les cheveux ; légende autour.
R/
Légende dégénérée
.
Croix entre deux annelets pointés, sommée d’un oiseau à droite;
le tout dans un grènetis ; légende autour et grènetis extérieur.
Denier sur un flan un peu court avec des types très légèrement
décentrés des deux côtés, mais bien identifiables. Patine grise
un peu plus sombre par endroits.
B. 6209‑6218 (Laon) sic. - Oxford.Vol. I, 99 - Sceattas.p.
49‑50 B390 - MEC. 1/683 - Spink. 776‑777 var. -
Bais.cf.
319 - Laf/L.-. - MONNAIES 41, n° 1658 var.
R. TTB+
300 € / 500 €
Ce type avec l’oiseau posé sur une croix, parfois confondu
avec des monnaies continentales, est assez commun ; il en
existe surtout un grand nombre de variantes.
Cet exemplaire, avec ces annelets et globules autour de la croix
au revers, correspond aux n° 97‑99 d’Oxford. Mais seul le
n° 99 n’a pas d’annelet devant le front au droit.
La légende du droit est difficile à interpréter, probablement
une dégénérescence géométrique (?).
Belfort recense plusieurs deniers avec tête au droit et oiseau sur
une croix au revers (Belfort, n° 6209‑6218). Un exemplaire de
mêmetypeétaitprésentdansletrésordeNice-Cimiez,n°
326.Enraison de la similitude de type avec un exemplaire présentant un
oiseausommantunecroix,etprésentantles légendesLAVDVNO
et CLOATO, les exemplaires de cette série sont attribués à Laon
(LugdunumClavati).Cf.articledeJeanLafaurie,«Lesmonnaies
attribuables à Laon (Aisne) à l’époque mérovingienne », BSFN,
juin 1998, p. 116‑121. Il est pourtant avéré que les monnaies
de ce type se trouvent principalement en Grande-Bretagne. Ce
type est très répandu et comporte de nombreuses variantes qui
peuventavoirlocalementservideprototype,àmoinsqu’ils’agisse
d’imitation à partir d’un prototype continental ?
614.
Sceatàlatêtecasquée,SérieD,type2c,c.710‑760
,
Frise, Domburg (Pays-Bas), (Ar, Ø 12 mm, 12 h, 1,15 g).
A/
Légende runique devant le visage
. Tête stylisée à droite,
unecouronneradiéesur la tête ; lesépaules cintrées formées
d’un rang de perles entre deux traits parallèles.
R/
Légendes géométriques
. Croix grecque bouletée,
cantonnée de quatre globules ; légende autour.
Exemplaire complet avec des types centrés, mais avec un
droitunpeumou,probablementissud’uncoinusé.Lerevers
n° 612 A/