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MONNAIES GAULOISES
MASSALIA - MARSEILLE
(V
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Marseille, la « Massalia » des Grecs, fondée par les Phocéens en
600 avant J.‑C., est née de la volonté des Grecs de promouvoir des
comptoirs commerciaux afin de rivaliser avec les Carthaginois et
les Étrusques pour la domination de la Méditerranée occidentale.
Marseille n’est absolument pas une création celtique ou gauloise
et appartient au monde grec.
Entre le V
e
et le I
er
siècle avant notre ère, Marseille et son arrière-
pays connaissent un développement sans précédent.
La montée en puissance de Rome, à partir de la première guerre
Punique(268‑241avantJ.‑C.),et lechoixstratégiquedeMarseille,
qui joue Rome contre Carthage, vont redonner, dans la seconde
moitié du troisième siècle avant notre ère, un rôle prépondérant
à Massalia dans le commerce international de la Méditerranée
occidentale.
Le deuxième siècle avant notre ère marque le déclin de la cité
phocéenne.AlliéeprivilégiéedesRomains,Marseillea,grâceàeux,
réussi à imposer son pouvoir dans l’arrière-pays marseillais. Les
Romains, en arrêtant les Cimbres et les Teutons, ont sauvé le sud
de la Gaule des invasions. À partir de 118 avant J.‑C., la situation
changeetlaProvinciadevientuneprovinceromaine.Lesmarchands
marseillais entrent en concurrence avec les commerçants romains
en Espagne, en Corse, en Sardaigne et en Sicile. Néanmoins, ils
restent les alliés des Romains jusqu’au I
er
siècle avant notre ère.
C’est le début de la guerre civile qui oppose César à Pompée en
49 avant J.‑C. qui sera fatale à la cité. Marseille ne sut pas choisir
entre les deux protagonistes. César assiégea et prit la ville ne
pouvant souffrir que ses voies de communication entre la Gaule
et l’Italie puissent être coupées. La flotte de Marseille était encore
trop importante pour qu’elle puisse tomber entre les mains de
son mortel ennemi, Pompée. Conquise, la ville ne fut néanmoins
pas pillée et resta un port important au début de la domination
romaine. Restée hellénique, elle ne fut jamais réellement assimilée
à la Gaule romaine et garda une sorte de statut indépendant,
mêlée de cosmopolitisme où toutes les religions croisaient toutes
les peuples pour le plus grand bénéfice du commerce marseillais.
515.
Obole MA, tête à gauche, c. 121‑82 AC.
, étalon
campanien, groupe 4, série 21 phase, (Ar, Ø 9,5 mm, 12 h,
0,65 g). (pd. th. 0,63 g).
A/
Anépigraphe
. Tête juvénile à gauche du dieu fleuve (le
Lacydon ?), les traits stylisés.
R/
M-A dans les 3
e
et 4
e
cantons ; le M surmonté d’un globule
.
Roue à quatre rayons.
Agréable petite monnaie complète des deux côtés, avec une
épaisse patine sombre de médaillier.
LT.- -BN.- -Br/M.E10p.27 -Sch/L. 147p.31,n° 21 -MHM. 58.
R. TTB
120 € / 180 €
Petit flan, mais frappe centrée et types complets. Au droit, les
favorissontmarqués.Aurevers,leslettresMetAsontbouletées.
PourClaudeBrenot,lafabricationdesobolesseseraitinterrompue
vers 220 avant J.‑C. pour ne reprendre que vers 90 avant J.‑C..
D’aprèslanouvelleclassification,iln’yauraitpaseud’interruption
de frappe, mais ce type d’oboles appartiendrait aux émissions
postérieures à 121 avant J.‑C. et à la chute de l’empire arverne.
Cettesérieestladernièreenimportancedumonnayagemassaliote.
Dans son étude sur le monnayage hellénistique de Marseille,
G. Depeyrot a présenté des hypothèses de travail intéressantes,
reposant sur l’étude d’un matériel important, complètement
reclassé, en réfutant en particulier les thèses et les conclusions
513.
« Drachme lourde », imitation de Marseille,
III
e
-II
e
siècle avant J.‑C.
, (Ar, Ø 16 mm, 4 h, 3,24 g).
A/
Anépigraphe
.TêtedeDianeàdroite,laurée,avecpendants
d’oreille et un collier.
R/
Légende stylisée
.
[MASSLL]
. Lion à droite.
Flan large et un peu irrégulier, avec un éclatement de flan
à quatre heures. Les types de droit et de revers complets
et de frappe relativement centrée et vigoureuse. Agréable
patine de collection.
LT. 2126var. -Z. 989 -Sch/L. 9 -MIAMG.- -Wien. 129var.
RR. SUP / TTB+
180 € / 280 €
Avec ce poids de plus de trois grammes, cette monnaie est
plutôt une drachme lourde. Le style, particulièrement du
droit, correspond à celui des n° 29 et 30 de MONNAIES
X et du bga_238928 de CELTIC II.
Ce type, fabriqué dans les dernières années du III
e
siècle
avant J.‑C., serait, selon S. Scheers, à réattribuer aux Boii-
Cenomani plutôt qu’aux Ligures, alors que Pautaso, Allen
et Nash les attribuent aux Insubres, tribu appartenant tous
augroupe ligure.Cesmonnaiessontcopiéesd’abordsur les
« drachmes lourdes » deMarseille, fabriquées soixante-dix
ans plus tôt, puis sur les « drachmes légères » du même
monnayage. Ces drachmes se rencontrent dans le trésor
de Bellinzona (chef-lieu du canton du Tessin, Suisse). Le
visage est souvent stylisé, voire caricatural. Au revers, le
lion devient finalement désarticulé.
514.
« Drachme légère », VOIOIXVOX imitation
de Marseille, III
e
-II
e
siècle avant J.‑C.
, (Ar, Ø 14 mm,
7 h, 2,24 g).
A/
Même Description.
R/
Légende stylisée VOIOIXVOX
. Lion à droite.
Très bel exemplaire sur un flan un peu court et épais, avec
une frappe centrée et assez vigoureuse. Agréable patine
irisée de médaillier.
LT. 2171 var. - Z. 1023, 1041 - Sch/L. 3. - Pautasso 1966,
n° 267 et suivantes.
RRR. SUP / TTB+
300 € / 500 €
Cet exemplaire provient d’une ancienne collection
allemande (?), dispersée par Lanz.
Sur la quarantaine de drachmes celto-ligures que nous
avons eu à la vente, cet exemplaire est le second avec ce
type de légende qui diffère des monnaies plus classiques
à la légende MASSA.
Deux monnaies de ce type sont conservées à Zurich
(n° 1023 et 1041). La chevelure est traitée d’une façon
bien particulière. La légende est lue VOIOIXVOX par K.
Castelin est à peine visible, en bord de flan, comme sur le
bga_265225 de CELTIC III (vendu 580€).