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MONNAIES GAULOISES
EMPORION et imitations du Sud-Ouest
de la Gaule (III
e
- II
e
siècle avant J.‑C.)
La notion de peuple ou de tribu semble s’effacer au regard
de certaines attributions quand on examine les monnayages
d’imitations d’Emporion ou de Rhodè. Si les prototypes sont
frappés au-delà des Pyrénées, les imitations ont été émises des
deux cotés de la chaîne montagneuse. La disparition précoce
de R. Boudet (1958‑1995) n’a pas permis à ce dernier d’établir
un corpus de ces monnaies. Les trouvailles ne se limitent pas à
l’Aquitaine, mais se répartissent sur le grand Ouest entre Loire
et Pyrénées, soit près du tiers du territoire de la Gaule antique.
Les trouvailles d’imitations de la drachme d’Emporion, qui
semble avoir connu une diffusion plus large, sont nombreuses
et se répartissent sur l’ensemble de l’aire géographique : de
Charnizaydansl’Indre-et-LoireouIssoudundansl’Indrejusqu’à
Ruscino dans les Pyrénées-Orientales.
508.
Drachme au pégase, Emporia, c. 240‑212 AC.
,
étalon attique, (Ar, Ø 19 mm, 2 h, 4,21 g).
A/
Anépigraphe
. Tête diadémée de Perséphone à droite,
les cheveux tirés en arrière, avec boucles d’oreilles ; deux
dauphins devant le visage et un autre derrière le cou.
R/
EMPORITWN
.Pégasevolantàdroite,lesailesdéployées,
légende entre la queue et les pattes arrières ; listel.
Drachme parfaitement identifiable, avec un droit complet
mais un peu mou et un revers de grande qualité. Patine
sombre de collection ancienne.
LT.manque - CNH. 77 p. 28. - L. VILLARONGA, Les
dracmes ibèriques i llurs divisors, SCEN 3, p. 203‑206.
RR. TTB+ / SUP
750 € / 1200 €
Cet exemplaire provient d’une importante collection
espagnole.
Typologiquement, cette drachme est complète, tant au
droit qu’au revers. La légende EMPORITWN est entière
et particulièrement nette, avec de toutes petites lettres. Le
pégase est d’une rare qualité !
Cettedrachmeservitdeprototypeàdenombreusesmonnaies
lourdes du sud-ouest de la Gaule.
Pour Leandre Villaronga, la fabrication des drachmes
d’AmpuriasouEmporionnedébuteraitpasavantledébutdu
III
e
siècle avant J.‑C. Les monnaies avec un pégase normal
sont datées de la seconde moitié du III
e
siècle avant J.‑C.
Les imitations gauloises de la drachme commenceraient
vers 240 avant J.‑C. d’après D. Nash, et plutôt 218, puis
212 avant J.‑C. pour L. Villaronga. Ces imitations ont été
frappées des deux côtés des Pyrénées. Actuellement, les
monnaies se rencontrent sur les départements de l’Aude,
de l’Hérault, du Gard ou de l’Ariège. Les prototypes sont
lourds, basés sur le poids de la drachme attique (4,32 g).
Pour L. Villaronga, Ampurias adopterait l’étalon romain à
partir de 212 avant J.‑C., basé sur le denier de 4 scrupules
(4,50 g). Le poids moyen des drachmes s’établit à 4,25 g
sur un ensemble important de pièces.
MALAGA (II
e
siècle avant J.‑C.)
509.
Unité de bronze à la tête barbue, II
e
siècle avant
J.‑C.
, (Ae, Ø 24 mm, 12 h, 12,65 g).
A/
Inscription néo-punique MLK
. Tête barbue et casquée
de Vulcain à droite ; légende derrière la tête.
R/
Anépigraphe
. Buste d’Hélios radié de face, très stylisé.
Bronze très intéressant avec un superbe revers. Le droit est
trèssimplifiéetconfusalorsquelereversestparticulièrement
net.Patinesombreetbrillante,unpeuhétérogèneparendroits.
CNH. 9 p. 100. - cf. MONNAIES 28, n° 481 (revers au
temple).
RRR. TB+ / TTB+
180 € / 280 €
Ce type est classé en R4 avec 14 exemplaires recensés. De
récentes ventes espagnoles ont proposé plusieurs bronzes
de ce type, dans le cadre de la dispersion de collections
de Malaga.
L’aversdenotreexemplaireest trèsstyliséetsimplifiédans
legraphisme ;ilcontrasteaveclebusted’Héliosdurevers!
Selon L. Villaronga, la colonie phénicienne de Malaga a
frappé des monnaies dès la fin du III
e
siècle avant J.‑C. et
ce jusqu’au I
er
siècle avant J.‑C. Les légendes inscrites sur
ses monnaies sont en néo-punique.
HISPANIA - BARSKUNES / BENKOTA
(Province de Navarre) (II
e
siècle avant J.‑C.)
Les monnaies à la légende Barskunes/Benkota ont été frappées
sur le territoire de l’actuelle Navarre.
510.
Denier au cavalier, c. 150‑120 AC.
, Barskunes, (Ar,
Ø 18 mm, 1 h, 3,82 g). (pd. th. 3,86 g).
A/
Légende ibérique, BENKOTA derrière la tête
. Tête nue et
barbue à droite.
R/
LégendeibériqueBARSKUNESàl’exergue
.Cavaliergalopant
à droite, brandissant une épée de la main droite.
Très bel exemplaire, bien centré et de frappe vigoureuse, sur
un flan assez large pour avoir presque tout le grènetis au droit
et le listel au revers. Fine patine grise et irisée, avec de petits
défauts de surface.
H. 2 pl. 20 (5f.) - CNH. 12 p. 251 (R2) - Calico. 121.
R. TTB+
150 € / 200 €
Ce denier est dans un excellent état de conservation avec une
légende particulièrement nette au droit comme au revers.
Léandre Villaronga, le spécialiste incontesté du monnayage
celtibère,alégèrementremontécettechronologieetsituelafrappe
de ces deniers dans la seconde moitié du II
e
siècle avant J.‑C.