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MONNAIES GAULOISES
PARISII, Incertaines (Région de Paris)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
LesParisiiformaientunpeuplepetitmaispuissantdontl’oppidum
était Lutèce. Apparentés aux Sénons, les Parisii et la cité se
seraient émancipés de leur tutelle, relativement tardivement,
aprèsladéfaitearvernede121avantJ.‑C.LarichessedesParisii
reposait sur le contrôle fluvial de la Seine et des confluents avec
la Marne, la Bièvre, l’Ourcq et l’Oise. César choisit Lutèce, en
53 avant J.‑C. pour convoquer l’assemblée des peuples gaulois.
Les Parisii furent parmi les premiers à répondre à l’appel de
Vercingétorix,l’annéesuivante,en52avantJ.‑C.etilsfournirent
un contingent de huit mille hommes pour l’armée de secours.
Surveillé par Labienus, ami et légat de César, le territoire
des Parisii fut le théâtre des derniers combats qui opposèrent
Gaulois et Romains. Finalement, le chef aulerque Camulogène
fut vaincu et tué près de Lutèce. César (BG. VI, 3 ; VII, 4, 34,
57, 75). Kruta : 36, 40 46, 68, 365, 368.
667.
Drachme au cheval androcéphale, LT. 7858, c.
60‑52 AC.,
(Ar, Ø 17 mm, 6 h, 2,59 g).
A/
Anépigraphe
. Tête stylisée à gauche ; la chevelure en
longues mèches ornées d’esses et de croissants.
R/
Anépigraphe
. Cheval
androcéphaleàgaucheentre
deuxrouellesàhuitrayons ;
restes du vexillum devant
le poitrail.
Très rare monnaie homo-
gène, bien frappée et com-
plète sur un flan large. Le
métal est malheureusement
cristallisé avec une torsion
devant le visage, visible
au revers devant et sous le
cheval. Patine grise et granuleuse.
LT. 7858 - DT. 670 -
Parisii.cf. page 121 - NC5. 16 (5
ex.) - Sch/L.- - Sch/D.- - Z.-.
RRR. TTB+ / TTB+
1800 € / 3500 €
Cette monnaie est rarissime ; c’est la première que nous
proposonsàlavente.TraditionnellementclasséeauxParisii,
dans le LA TOUR II, nous avions été plus prudents en
indiquant Région parisienne. Les auteurs duNouvelAtlas
illustrent un exemplaire sur flan court mais avec une lyre
devant le visage au droit. Le classement qui y est proposé
va au Vexin français, sud-ouest de la Région Parisienne.
Ils évoquent un peuple limitrophe des Parisii, tels que les
Durocasses (peuple à qui sont parfois attribuées le rare
statère LT. 7816 et les quarts LT. 7804).
Ce type de drachme est exceptionnel ! Selon leMONETA,
seulement cinq exemplaires sont recensés ; le DT. 670 en
collection privée, un seul exemplaire à la BN, deux exem-
plaires trouvés à Bû (Eure-et-Loir) et le seul exemplaire
passéenvente,celuidelaventeBarondu27/11/2000,n° 2.
Dans son ouvrage « Les monnaies gauloises des Parisii »,
J.-B. Colbert de Beaulieumentionne la rare drachme LT.
7858 représentée par cet unique exemplaire en 1970. Il
faisait remarquer un style armoricain.
GROUPE DE NORMANDIE, Indéterminées
(III
e
- II
e
siècle avant J.‑C.)
Les émissions d’or du III
e
siècles et du début du II
e
sont variées
mais assez mal connues, avec un petit nombre d’exemplaire et
peu de provenances certaines. Néanmoins, l’aire de circulation
semble concentrée sur la Normandie, regroupant ainsi des
peuples comme les Baïocasses, les Unelles ou les Léxoviens.
Ces peuples n’avaient probablement pas la même réalité au
III
e
siècle qu’à l’époque de la Guerre des Gaules, lorsque Jules
César les mentionne !
Certainsn’hésitentpasàregroupercesmonnaiesen«Léxoviens
du 3
e
siècle » (MONETA) alors que d’autres, plus prudents, les
regroupent sous l’appellation « Groupe de Normandie », daté
du III
e
siècle et de la première moitié du II
e
siècle avant J.‑C.»
(Nouvel Atlas).
666.
Quart de statère uniface au cheval et à l’aurige,
III
e
siècle - début II
e
avant J.‑C.,
(Or, Ø 11 mm, 1,57 g).
A/
Lisse.
R/
Anépigraphe
. Cheval bondissant à droite, conduit par un
aurige ; trois globules en triangle entre les jambes ; ligne
d’exergue avec une pseudo-légende.
Très belle petite monnaie, avec un superbe revers mais un
avers lisse. Agréable patine de collection, avec le contour
des reliefs un peu rougeâtre.
LT.- - DT.S2663C - NC8.-.
RRR. TTB+
900 € / 1500 €
Cet exemplaire provient du stock J. CREUZY.
Ce type de quart de statère semblait complètement inédit.
Aucun revers n’y correspond avec ce beau cheval conduit
par l’aurige, les trois globules posés en triangle entre les
jambes et cette pseudo-légende à l’exergue.
Il nous semble pourtant possible d’insérer cette monnaie
dans le « Groupe de Normandie » dont l’hémistatère
est la monnaie de référence. Les quarts de statères sont
nettement plus rares.
L’exergue correspond à peu près à celle des monnaies à
la rouelle, par exemple de Bordeaux-Saint-Clair, mais
sans la rouelle !
Une monnaie comparable a pourtant été publiée dans
le supplément du Nouvel Atlas, mais elle nous semble
classée de façon erronée. Le DT. S2563C est associé à
la série « au décor bouleté» des Durocasses, alors que le
style, le flan... rien n’y correspond !
L’exemplaire était de mauvaise qualité, sur un flan
court, ce qui a pu tromper les auteurs. Il provenait de
Fermaincourt (Eure).
Les émissions d’or du III
e
siècles et du début du II
e
sont
variées mais assez mal connues, avec un petit nombre
d’exemplairesetpeudeprovenancescertaines.Néanmoins,
l’aire de circulation semble concentrée sur la Normandie,
regroupant ainsi des peuples comme les Baïocasses, les
UnellesoulesLéxoviens.Cespeuplesn’avaientprobablement
pas lamême réalité au III
e
siècle qu’à l’époque de laGuerre
des Gaules, lorsque Jules César les mentionne !
Certains n’hésitent pas à regrouper ces monnaies en
« Léxoviens du 3
e
siècle » (MONETA) alors que d’autres,
plus prudents, les regroupent sous l’appellation « Groupe
de Normandie », daté du III
e
siècle et de la première moitié
du II
e
siècle avant J.‑C.» (Nouvel Atlas).