- 308 -
MONNAIES GAULOISES
NERVIENS (Belgique actuelle)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Nerviens appartiennent au grand groupe belge. Leur territoire
était très vaste et s’étendait sur le nord de la Belgique actuelle, situé
entre Escaut et Sambre. Ils avaient pour voisins les Ménapiens, les
Éburons,lesRèmes,lesBellovaques,lesViromanduensetlesAtrébates.
IlsavaientplusieurspeuplesclientsdontlesCeutronsetlesLévaques.
En 57 avant J.‑C., ils fournirent un contingent de cinquante mille
hommes à la coalition belge, dirigée par les Bellovaques. César les
décrit comme « les plus farouches des Belges «. Ils furent défaits
à la bataille de la Sambre et décimés. Seuls cinq cents guerriers
auraient survécu sur les soixante mille engagés. Ils se soumirent
et reçurent la protection des Romains, ce qui ne les empêcha pas,
en 54 avant J.‑C., de rejoindre la sédition d’Ambiorix, chef éburon
qui se révolta contre César et assiégea Quintus Cicéron, lequel
fut finalement dégagé par son chef. Ils se préparaient à la guerre
quand César conduisit ses troupes sur leur territoire et les écrasa
en 53 avant J.‑C. Néanmoins, ils fournirent encore un contingent
de cinq mille hommes afin de secourir Vercingétorix assiégé dans
Alésia. César (BG. II, 4, 15‑17, 19, 23, 28, 29, 32 ; V, 24, 38, 39, 41,
42, 45, 46, 48, 56, 58 ; VI, 2, 3, 29 ; VII, 75). Strabon (G. IV, 3, 4).
679.
Statère à l’epsilon, c. 60‑50 AC.,
(Or, Ø 17 mm,
5 h, 5,88 g).
A/
Anépigraphe
.Restedetêtedésarticuléàdroite.
R/
Anépigraphe
.
Cheval à encolure fourchue passant à droite ; au-dessus, une
roue avec moyeu central à neufs rayons ; une rosace centrée
d’un annelet devant le poitrail.
Statère frappé sur un flan un peu court, mais ovale et régulier.
Frappe un peu molle au droit mais vigoureuse au revers.
LT. 8746‑8760 var. - DT. 177A - ABT. 305 var. - Sch/GB. 218
série29 -Z. 298 -Sch/L. 1039 -Sch/D. 342var. -LelewelAtlas,
1840, pl. III, n° 38 - cf. MONNAIES V, n° 640.
R. TTB / TTB+
900 € / 1500 €
L’attribution aux Nerviens est attestée. Le monnayage est
contemporain de la Guerre des Gaules. Le monnayage d’or
est divisé en quatre classes dans le Traité de S. Scheers ; les
trois premières sont anépigraphes et sur la quatrième, VIROS
remplacelaroueau-dessusdel’animal.Lesprototypesoumodèles
de ce statère sont les statères bifaces ambiens et suessions. S.
Scheers fait remarquer «qu’il est intéressant de constater une
évolution parallèle, notamment l’apparition au droit du thème
de l’epsilon et le changement de style au revers dès l’apparition
de la légende, le droit restant dans la tradition ».
RÈMES (Région de Reims)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Rèmes étaient l’un des peuples les plus puissants de la
Gaule et les fidèles alliés des Romains. Le territoire des Rèmes
s’étendaitsurl’actuelleChampagne,lelongdel’Aisne.Ilsavaient
pour voisins les Atuatuques, les Trévires, les Médiomatriques,
les Lingons, les Suessions, les Bellovaques et les Nerviens. Ils
dénoncèrent à César la coalition des peuples belges de 57 avant
J.‑C. dont faisaient partie, les Suessions qui partageaient les
mêmes lois et les mêmes magistrats. Leur principal oppidum
était Bibrax. La capitale de la civitas à l’époque gallo-romaine
était Durocortorum (Reims). César (BG. II, 3‑5, 7, 12 ; III, 11 ;
V, 3, 24, 53, 54, 56 ; VI, 4, 12, 44 ; VII, 63, 90 ; VIII, 6, 11).
Strabon (G. IV, 3, 5). Kruta : 70, 313‑314, 366.
678.
Quart de statère «aux segments de cercles» en
bas électrum, c. 80‑50AC.,
(El, Ø 12,28 mm, 9 h, 1,28 g).
A/
Anépigraphe
. Trois segments de cercles bouletés ; une
ligne ondulée à gauche ; un annelet pointé et un petit arc
de cercle à droite.
R/
Anépigraphe
. Cheval libre passant à
gauche,àlacrinièreperlée ;unevirgulepointéeau-dessusde
lacroupe ;unastreentouréd’uncordonperléentrelesjambes.
Exemplairedequalitéexceptionnelle,pourcetypedemonnaies,
si souvent mal frappées et à peine identifiables dans le détail.
LT.- -BN.? -DT.cf.série30 -Sch/GB.- -Sch/L.- -Sch/D.-. -
J.-M. Doyen, Les subdivisions «aux segments de cercles»
du type BN. 8030 : état de la question, Mélanges Colbert
de Beaulieu, Paris 1987, n° VI 1.
RR. TTB+ / SUP
200 € / 350 €
Ce quart de statère provient de la vente Poinsignon de
novembre 1993, n° 6.
Cet exemplaire d’un style très fin contraste avec la grande
majoritédecesmonnaies,trèssouventmalfrappéesetd’unstyle
fruste.Audroit, la trace du bord du coin est nettement visible.
Jean-Marc Doyen s’est livré à une très importante étude
sur les subdivisions « aux segments de cercles » du type
BN 8030 : état de la question dans les Mélanges offerts au
Dr. Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, p. 315‑330. J.-M.
Doyen a en particulier isolé dix-neuf classes principales et
huit sous-variétés pour l’ensemble de ces quarts de statères
dont les exemplaires de la classe 1 portent la légende
VIROS/VIROS et sont donc bien à attribuer aux Rèmes. Ces
monnaies étaient au départ en bon électrum et vont finir en
cuivre recouvert d’une pellicule d’or. Vu le nombre de coins
et celui des classes, ce monnayage a dû être très important
sur le plan de la fabrication et de la durée de circulation.
Jean-Marc Doyen adopte une chronologie haute de 90‑80
avant J.‑C. Ce monnayage, qui a commencé bien avant
la guerre des Gaules, a continué à circuler pratiquement
jusqu’à la fin de l
’Indépendance.Auniveau de l’attribution,
si traditionnellement le monnayage était donné aux Rèmes,
aujourd’hui ce monnayage serait à répartir entre les
Nerviens, Atuatuques, Trévires, Suessions ou Sénons. Pour
J.-M. Doyen, les classes 5, 6, 7 et 17 seraient à donner aux
Rèmes. L.-P. Delestrée dans le «Nouvel atlas» signale les
carences du classement de J.-M. Doyen, mais n’en n’a pas
livré de plus satisfaisant se bornant simplement à signaler
quelques variétés photographiées. Le classement de cette
série aux appellations multiples et au nombre de classes
pléthoriques reste encore à faire, avis aux amateurs !