MONNAIES ROMAINES
GUERRES CIVILES (VINDEX) (03‑05/68)
C
aius Julius Vindex, propréteur de la Lyonnaise entra en rébellion contre Néron en mars 68. Les légions de Germanie
restèrent fidèles à l’Empereur et Verginius Rufus défit en mai les troupes gauloises. Avant de disparaître, Vindex
avait fait appel à Galba qui était en Espagne.
Caius Julius Vindex.
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Denier,68,mars -mai
,Vienne,(Ar,Ø 17 mm,
12 h, 2,79 g). (pd. th. 3,38 g, titre 800 ‰,
taille 1/96 L.).
A/
PACI P R
. « Paci Populus Romanus », (de la
paix du Peuple romain). Deux mains jointes tenant
un caducée.
R/
S PQR
. « Senatus Populus Que Romanus », (le
Sénat et le Peuple romain). Légende dans une
couronne de chêne.
Exemplaire de qualité exceptionnelle pour ce type de
denier sur un petit flan, légèrement décentré au droit
avec son grènetis visible, bien centré au revers. Très joli
droit inhabituel. Revers de style fin. Magnifique patine
gris foncé de collection ancienne avec des reflets dorés.
C.- - RIC.- - BMC/RE.- - BN/R.- - RCV.- - MRK.- -
ACIP. - Martin - - Nicolas - -.
INÉDIT. TTB+
4500 € / 10000 €
Poidsléger.Semblecomplètementinéditetnonrépertorié.
Manque à tous les ouvrages consultés. Semble de la plus
insigne rareté. C’est un nouveau type et un nouveau
numéro dans le RIC qui devrait s’insérer entre le RIC.
56 et 57. La légende « PACI P R » avec deux mains
jointes tenant un caducée, ne se rencontre normale-
ment que pour l’Espagne et l’atelier de Tarraco et se
trouve au revers associée à la légende de droit « BON
EVENT »avec une tête ou un buste de Bonus Eventus
(RIC. 4 à 7, BMC. 3 à 5, Benages 4 à 7 et ACIP. 4067,
4067a, 4068 et 4069). En revanche le revers SPQR dans
une couronne de chêne (RIC. 104‑106) n’appartient pas
aux émissions espagnoles car il s’agit d’une mauvaise
description de C. H. V. Sutherland dans le RIC. En fait,
il s’agit d’une couronne de laurier comme le montre
bien les exemplaires (ACIP. 4118, 4119 et 4120) et non
d’une couronne de chêne. En revanche, nous trouvons
bien ce type de légende en une ligne pour les deniers
attribués à la Gaule (Vienne, cf. BN/R. 39, pl. 2). Cette
dernière constatation impliquerait que le type PACI P
R, inconnu jusqu’à présent aurait aussi été utilisé en
Gaule. Notons la forme très particulière du S initial
formé de deux croissants entrecroisés. Notre exemplaire
est de même coin de revers que l’exemplaire reproduit
dans l’ouvrage de Peter Hugo Martin, Die anonymen
Münzen des Jahres 68 nach Christus, Mayence, 1974,
p. 79, n ° 78, pl. 7, n° 78K, exemplaire du musée de
Copenhague, 2,71). Cet exemplaire est aussi de même
coin de droit que les exemplaires de Dublin,(Martin
78D, pl. 7, 2,80 g) publié dans le NC. 1947, 151, pl. 7,
n° 1 et que l’exemplaire du Cabinet des médailles de la
BnF, (Martin 80P, pl. 7, 2,59 g = BN/R. 45, pl. 2) avec
le droit SALVS GENER(IS) HVMANI (RIC. 68 et 74)
et qui sont aujourd’hui attribués sans contestation à un
atelier gaulois, peut-être Vienne. Ce type complètement
nouveau de la plus grande importance viendrait ainsi
compléter le corpus des exemplaires gaulois qui n’est
malheureusement pas repris par J.-B. Giard dans son
inventaire des monnaies lyonnaises.
L’attribution de ce denier fut sujette à discussion.
Aujourd’hui rendue à Vindex, l’attribution géographique
de l’atelier ou des ateliers reste controversée. Vienne
semble acceptable puisque Lyon ne se rallia jamais à la
révolte. Le style de notre denier est excellent et indique
un graveur (scalptor) de talent que ne pouvait pas avoir
l’atelier de Vienne, excepté si du personnel de l’atelier
monétaire voisin de Lyon a travaillé pour la métropole
des Gaules. Le droit renvoie aux deniers républicains.
Vindex se voulait un restaurateur des institutions de la
République. Faut-il rappeler que Vindex descendait d’une
grande famille gauloise et que lui même était gouverneur
de la Gaule Lyonnaise quand la révolte survint.
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