MONNAIES ROMAINES
Les deux Césars faisaient partie des collèges mineurs. Il
est possible que le groupe du revers soit identifiable avec
un groupe sculpté qui devait orner la Basilique Julienne,
détruite par un incendie et dont la reconstruction débuta
en 12 avant J.‑C., sous le nom des petits-fils d’Auguste.
AUGUSTE (+ 19 août 14)
A
uguste est mort le 19 août 14 après J.‑C. à Nola. Il
est immédiatement divinisé par le Sénat. Tibère tout
au long de son règne va faire frapper un important
monnayage de consécration utilisant l’image de son père
adoptif et beau-père afin d’asseoir son pouvoir.
Consécration de Tibère.
331
As, 22/23‑30 ou 31‑37
, Rome, (Ae, Ø 27 mm,
12 h, 10,94 g). (pd. th. 10,82 g, taille 1/30 L.).
A/
DIVVS●AVGVSTVS● PATER
. « DivusAugustus
Pater », (le divinAuguste père). Tête radiée d’Auguste
à gauche (O1).
R/
PROVIDENT à l’exergue/ S|C
.
« Providentia », (la Providence). Autel.
Exemplaire sur un flan ovale, large et bien centré avec les
grènetis visibles. Joli portrait de beau style et beau revers
bien venu à la frappe. Patine marron foncé de collection
ancienne avec le métal légèrement piqué.
C. 228 (5f.) - RIC. 81 - BMC/RE. 146 - BN/R. 132 -
MAR. 106 - RCV. 1789 (600$) - MRK. 2/144 (500€).
R. TTB
175 € / 280 €
Un seul ruban visible. Portrait de très beau style provenant
de l’atelier de Rome. Revers historiquement important.
« L’Ara ProvidentiæAugusti » fut érigé par Tibère peut-être
sur le Champ de Mars (Campus Martius, Regio IX). Cet
autel était dédié à la Providence d’Auguste. Bien que la
tête d’Auguste soit radiée, il s’agit d’un as. L’autel est
représenté sous la forme d’un petit monument avec deux
portes fermées. Cette série est datée par J.-B. Giard entre
31 et 37 et prendrait place après la suppression de la
conjuration de Séjan (31). Le monnayage de consécration
au nom d’Auguste fut important et diversifié.
AUGUSTE, CAIUS et LUCIUS
(2 avant J.‑C. - 4 après J.‑C.)
C
aius et Lucius, nés en 20 et 17 avant J.‑C., étaient
les enfants d’Agrippa (+ 12 avant J.‑C.) et de Julie,
les petits-fils d’Auguste qui les avaient adoptés dans
la gens Julia. Auguste avait supervisé leur éducation et
les destinait à l’Empire. Ils reçurent les titres de « prince
de la jeunesse » et de « césars » ainsi que la toge virile.
Ils étaient consuls désignés et devaient succéder à leur
grand-père. Malheureusement, Lucius mourut en 2 de
notre ère à Marseille et son frère en 4 à Limyra en Lycie.
Ils ne régnèrent jamais. Auguste en souffrit beaucoup. On
accusa sa femme Livie de les avoir assassinés pour offrir
la succession à Tibère (selon Suétone).
Augustus, Caius et Lucius Cæsares.
330
Denier,2AC. -AD.12
,Lyon,(Ar,Ø 21 mm,3 h,
3,94 g).(pd. th. 3,96 g,titre 900 ‰,taille 1/82 L.).
A/
CAESAR[AVGVSTVS] -DIVIFPATERPATRIAE
.
« Cæsar Augustus Divi Filius Pater Patriæ», (César
Auguste fils du divin Jules, père de la patrie). Tête
laurée d’Auguste à droite (O*).
R/
C● L● CAESARES à l’exergue/ AVGVSTI F
COS DESIG [PRINC IVVENT]
. « Caius et Lucius
Cæsares/ Augusti filii consules designati Principes
Iuventutis » (Caius et Lucius Césars, fils d’Auguste,
consuls désignés, princes de la jeunesse). Caius et
Lucius Césars debout de face, vêtus de la toge, tenant
chacun un bouclier rond et une haste ; simpulum à
gauche, le lituus à droite.
Exemplaire sur un flan ovale, bien centré des deux côtés,
mais un peu court sur les légendes avec une usure régulière.
Belle tête d’Auguste malgré la contremarque. Revers de
style fin. Belle patine gris foncé de collection ancienne.
C. 43 (6f.) - RIC. 208 - BN/R. 1660 - Giard/L1. 82 /1a -
RCV. 1597 (440$) - MAR. 133 p. 75 - BMC/RR.- -
CMDRR. 23 (1000€) - MRK. 2 /50 (250€).
R. TTB / TTB+
145 € / 250 €
Cetexemplaireprovientdustockd’Antika(Lyon)en1981.
Contremarque NI sur le visage d’Auguste. C’est l’un
des deniers les plus courants de l’atelier de Lyon. C’est
aussi l’une des pièces qui se rencontre le plus souvent
en Gaule. C’est encore l’un des deniers qui ont été le
plus imités aussi bien dans les limites de l’Empire qu’en
dehors du limes. Le denier représentant les deux petits-fils
d’Auguste eut un succès considérable en Gaule. Nous
devons modifier notre vision de la circulation monétaire
entre la fin de la guerre des Gaules et la mort de Néron en
68 après J.‑C. Monnaies gauloises en argent, en bronze
et en potin circulèrent conjointement avec les monnaies
romaines qui se répandirent largement en dehors de la
Narbonnaise. Il faut évoquer le néologisme de circulation
« romano-gauloise » plutôt que gallo-romaine.
Ce denier a été frappé à Lyon après le 5 février 2 avant
J.‑C., date à laquelle Auguste reçut le titre de « Père de la
Patrie ». Au revers entre les césars figurent deux objets
cultuels de la religion romaine : le simpulum ou coupe
servant aux libations et le lituus ou « bâton d’augure ».
n° 3
33 R/214