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MONNAIES ANTIQUES D’AFRIQUE DU NORD

CYRÈNE - SATRAPE PTOLÉMÉE

(323‑306 avant J.‑C.)

C

yrène, ville portuaire située en Cyrénaïque fut

fondée par des colons doriens venant de l’île de

Théra vers 630 avant J.‑C. Ils avaient à leur tête

Battus, ancêtre mythique des Battides qui régnèrent deux

siècles sur Cyrène. La ville était réputée pour la culture et

la récolte du silphium, l’une des plantes médicinales les

plus recherchées de l’antiquité, aujourd’hui disparue. La

cité, bien qu’indépendante, était dans l’orbite égyptienne.

Lorsque Alexandre s’empara de l’Égypte en 332/331 avant

J.‑C., il signa un traité de paix avec Cyrène lui garantissant

une autonomie relative. Après la mort du conquérant, la

région de Cyrène tomba sous la domination lagide. En 322

avant J.‑C., les Cyrénéens firent appel à Ptolémée pour les

débarrasser du tyran Tibron. Le satrape envoya son général

Ophellas qui conquit le pays, mit le tyran à mort et s’installa

comme stratège à Cyrène. Ophellas fut à son tour renversé

en 313 avant J.‑C. Ptolémée récupéra Cyrène en 308 avant

J.‑C. et y installa son gendre Magas (308‑277 AC.).

146

Litra, 322‑313 AC.

, Cyrène, Cyrénaïque,

étalon attique, (Or, Ø 8 mm, 9 h, 0,85 g).

(pd. th. 0,86 g).

A/

Anépigraphe

. Tête barbue et cornue de Zeus-

Ammon à gauche ; grènetis linéaire.

R/

KU

. (Cyrène). Tête féminine (Cyrène) avec

pendants d’oreille et collier.

Exemplaire sur un petit flan ovale bien centré des deux

côtés. Beaux portraits de Zeus Ammon et de Cyrène.

BMC. 159 pl. XV/29 - GC. 6305 (250£) - B. 1872 pl.

CCLXVI/5 - Naville 125 pl. V.

RR. TTB+

   650 € / 950 €

Cet exemplaire provient du stock de la Banque

Populaire du Nord (Yves Cellard) en 1981 et de la

collection du docteur Thierry de Craeker.

Mêmes coins que les exemplaires du British Museum

(BMC. 159 et 160, pl. XV, n° 29 et 30).

Danslesystèmemonétairecyrénéen,outrelestatère,nous

avons la drachme et l’hémidrachme d’or accompagnées

du dixième de statère. Vers 310 avant J.‑C., une réforme

monétaire intervient et le poids du dixième de statère est

abaissé d’environ 10%. Notre pièce est frappée avant

cette date. Le dixième de statère correspond à la litra.

Pour notre série qui couvre la période 322 à 313, nous

avons douze combinaisons pour quatre coins de droit

et huit coins de revers pour un total de 96 exemplaires

soit un excellent indice charactéroscopique de 24 !

Pour notre exemplaire, notre coin de droit est lié aux

numéros Naville (121‑125) pour un total de vingt-trois

exemplaires. Le coin de revers n’est pas réutilisé. Nous

avons sept exemplaires pour notre combinaison.

145

Litra, 331‑322 AC.

, Cyrène, Cyrénaïque,

étalon attique, (Or, Ø 8,5 mm, 6 h, 0,86 g).

(pd. th. 0,86 g).

A/

Anépigraphe

.

KU.

 (Cydis). Tête juvénile et

cornue de Karneios à gauche.

R/

Anépigraphe

. Tête féminine (Cyrène) à droite,

les cheveux retenus dans un cécryphale.

Exemplaire sur un flan ovale et irrégulier, bien centré

des deux côtés. Très beaux portraits de Karneios et de

Cyrène. Jolie patine de collection ancienne.

BMC. 149 pl. XV/19 - GC. 6294 var. (250£) - B. 1876

pl. CCLXVI/9 - Naville 59 pl. II.

RR. SUP

   780 € / 1300 €

Cet exemplaire a été acquis en 2010 et provient de la

collection du docteur Thierry de Craeker.

Mêmes coins que l’exemplaire du British Museum

(BMC. 149, pl. XV, n° 19). Petit bourrelet derrière la

tête de Cyrène au droit.

Dans le système monétaire cyrénéen, outre le statère

décalitre, nous avons aussi le tetralitre (4), le dilitre (2)

et la litra. Au droit, nous avons une tête de Karneios

qui est une forme d’Apollon cornu d’origine dorienne,

importéeduPéloponnèseetquis’estretrouvéàCyrèneet

par extension dans l’ensemble des colonies grecques de

la Cyrénaïque. Au revers, nous avons une tête féminine

que Lucien Naville identifie avec la personnification

de Cyrène, représentée sous les traits d’une nymphe.

Au droit derrière la tête de Karneios, nous avons deux

lettres rétrogrades KY qui ne sont pas pour Cyrène, mais

sont les initiales d’un graveur ou d’un magistrat Cydis,

Naville évoque un monnayeur. Au total, nous avons les

initiales de sept personnages regroupés en cinq groupes

qui ont officié entre 331 et 322. Pour Cydis, nous avons

desstatèresdécalitre,desdrachmespentalitreetdeslitra.

Pour Cydis, Lucien Naville a recensé sept combinaisons

avec trois coins de droit et sept coins de revers pour un

total de 73 exemplaires ce qui donne un excellent indice

charactéroscopique. Pour notre type, le même auteur a

recensé un coin de droit et trois coins de revers pour un

total de 29 litra. Notre type présente aussi une liaison

de coin de revers avec le type précédent (Naville 58)

recensé à deux exemplaires pour un autre personnage

Theupheidès. Pour notre numéro (Naville 59) nous avons

neuf exemplaires répertoriés au total.

n° 145 R/

111