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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

Polonais). Buste de Henri III à droite, lauré et cuirassé avec

col plat.

R/

+ SIT● NOMEN● DNI● BENEDICT (Mm)

1577 (Mg)

. (Béni soit le nom du Seigneur). Écu de France

couronné accosté de deux H couronnées.

M/

Soleilavant lemillésime=NicolasRinette(1574‑1578).

MG/

Oiseau en vol à droite en fin de légende du revers =

Jean Chesneau (1573‑1590).

Ce demi-teston est frappé sur un flan irrégulier et assez

large. Exemplaire recouvert d’une patine grise et présentant

un léger tréflage au droit.

C. 1418 - L. 967 - Dy. 1127A - Sb. 4660 (3 ex.).

RR. TB+  / TTB

 145 € / 230 €

Ce type de demi-teston est assez rare et ne fut frappés

qu’entre 1575 et 1577. Pour ce dernier millésime, seuls

des exemplaires de La Rochelle sont connus.

HENRI III (30/05/1574‑2/08/1589)

N

é à Fontainebleau en 1551, Henri III était le

troisième fils de Henri II et de Catherine de

Médicis. D’abord duc d’Anjou, il s’illustra par

ses succès militaires contre les Huguenots et fut

choisi en 1573 comme roi par les Polonais pour remplacer

le dernier des Jagellons. En juin 1574, tandis que Catherine

de Médicis assurait la régence, Henri III s’enfuit de Pologne.

Il passa par Venise pour regagner la France. En France,

Catherine était fort impopulaire, en raison des faveurs qui

pleuvaient sur ses créatures italiennes (Strozzi, Gonzague,

Birague, Gondi). Le roi et sa mère se retrouvèrent à Lyon

et réformèrent le gouvernement. Le conseil fut restreint en

nombre : il se réduisit à la reine-mère, Birague et Cheverny.

Les pouvoirs des secrétaires d’Etat furent amoindris. Sacré

à Reims, ayant épousé Louise de Vaudémont, Henri III

tenta de calmer la guerre civile. À la cour, le parti du roi

affrontait celui de son frère, le duc d’Alençon. En septembre

1575, Alençon s’enfuit et se mit à la tête du parti protestant.

En mai 1576, Henri III dut signer l’édit de pacification de

Beaulieu ou paix de Monsieur.

Les victimes de la Saint Barthélemy étaient réhabilitées, le

culte protestant autorisé partout hors à Paris et dans les

résidences de la Cour. Huit places de sûreté et des chambres

de justice mi-parties étaient accordées aux protestants.

Damville garda le gouvernement du Languedoc et le duc

d’Alençon reçut en apanage Anjou, Touraine et Berry. Le

roi de Navarre, de retour dans ses États, abjura la religion

catholique. Le parti catholique était mécontent de cette paix.

Unepremièreliguecatholiquefutcrééeparlesieurd’Humières

à Péronne, la Picardie refusant de recevoir Condé comme

Gouverneur. Bientôt, Henri de Guise étendit cette Ligue à

tout le royaume, avec pour programme le rétablissement du

pouvoir royal et la réunion des États généraux. Pour contrer

le Balafré, Henri III se déclara chef de la Ligue. Les États

Généraux furent réunis à Blois en novembre 1576, sans

représentation protestante. Les États s’étant prononcés pour

l’unité de religion, les Protestants reprirent les armes. Les

Étatsprétendirentaussiétabliruncontrôledugouvernementet

refusèrent à Henri III les subsides qu’il demandait. Catherine

rallia Damville et le duc d’Alençon, devenu duc d’Anjou,

héritier présomptif. Après quelques succès catholiques, une

nouvelle paix fut signée : ce fut l’édit de Poitiers de septembre

1577, qui mettait quelques restrictions à l’édit de Beaulieu.

La guerre reprit en 1580 avec la prise de Cahors par le

roi de Navarre : elle fut brève, les protestants aspirant à

la paix, qui fut conclue à Fleix en novembre 1580. Le duc

d’Anjou transporta ses ambitions à l’extérieur, cherchant à

épouser Élisabeth d’Angleterre puis mourut devant Anvers,

dont il cherchait à s’emparer (juin 1584). Après la mort

du duc d’Anjou, Henri de Navarre était devenu l’héritier

présomptif. Henri III n’avait pas d’enfants, il était discrédité.

Les Guise se rallièrent derrière la candidature du cardinal

de Bourbon et le soutien en sous-main de Philippe III et du

pape Sixte-Quint. La Sainte Ligue fut formée par le traité de

Joinville (décembre 1584). Une ligue parisienne se forma,

où entrèrent bourgeois et parlementaires. Elbœuf, Aumale

et Mercœur soulevaient la province. Devant cette pression,

le roi dut signer, le 18 juillet 1585, un édit de proscription

contre les Protestants. Pendant ce temps, le pape déclarait

Henri de Navarre déchu de ses droits au trône. En octobre

1587, le duc de Joyeuse fut vaincu et tué par Henri à Coutras.

Mais l’armée de secours envoyée par les princes protestants

d’Allemagne fut défaite par le duc de Guise.

Le 12 mai 1588, ce dernier étant à Paris, la ville se souleva

contre le roi, qui dut s’enfuir. En juillet, Henri III signait

un édit d’union (des catholiques) : l’hérésie était interdite ;

Navarreexclutdelasuccession.LesÉtatsgénéraux,convoqués

à Blois, virent le triomphe de la Ligue : le roi renouvela

l’édit d’union et les États lui refusèrent tout subside. Pour

reprendre en main le pouvoir, le roi fit assassiner Guise

(23 décembre 1588) et son frère le cardinal de Guise (24

décembre). Les États furent clos en janvier 1589. Paris entra

en révolte ouverte contre le roi et mit à sa tête un Conseil

des Seize. Le duc de Mayenne, frère de Guise, gouverneur

de Bourgogne, arriva à Paris en février 1589 et fut nommé

lieutenant général du royaume. La province suivit. Ne restait

à Henri III que le Dauphiné, Bordeaux, Angers, Tours, Blois

et Beaugency. Mayenne marchant sur Tours, le roi dut s’allier

à Henri de Navarre. Bientôt, Paris fut assiégé par les deux

souverains. C’est alors qu’un religieux jacobin, Jacques

Clément, assassina Henri III : c’était le premier régicide

de l’histoire de France. Avec Henri III finit la dynastie de

Valois qui gouvernait la France depuis 1328. La couronne

passa à son cousin éloigné Henri de Navarre.

58.

Demi-teston, 4

e

type, 1577

, La Rochelle, H sous le

buste,H,7s3dt.,(Ar,Ø 27 mm,1 h,4,69 g).(pd. th. 4,799 g,

titre 898 ‰, taille 1/51 marc, 11 d. 6 gr. A.R.).

A/

●HENRICVS● III●D●G● FRA● ET● POL●REX● -

H

. (Henri III, par la grâce de Dieu, roi des Francs et des