- 49 -
MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
Polonais). Buste de Henri III à droite, lauré et cuirassé avec
col plat.
R/
+ SIT● NOMEN● DNI● BENEDICT (Mm)
1577 (Mg)
. (Béni soit le nom du Seigneur). Écu de France
couronné accosté de deux H couronnées.
M/
Soleilavant lemillésime=NicolasRinette(1574‑1578).
MG/
Oiseau en vol à droite en fin de légende du revers =
Jean Chesneau (1573‑1590).
Ce demi-teston est frappé sur un flan irrégulier et assez
large. Exemplaire recouvert d’une patine grise et présentant
un léger tréflage au droit.
C. 1418 - L. 967 - Dy. 1127A - Sb. 4660 (3 ex.).
RR. TB+ / TTB
145 € / 230 €
Ce type de demi-teston est assez rare et ne fut frappés
qu’entre 1575 et 1577. Pour ce dernier millésime, seuls
des exemplaires de La Rochelle sont connus.
HENRI III (30/05/1574‑2/08/1589)
N
é à Fontainebleau en 1551, Henri III était le
troisième fils de Henri II et de Catherine de
Médicis. D’abord duc d’Anjou, il s’illustra par
ses succès militaires contre les Huguenots et fut
choisi en 1573 comme roi par les Polonais pour remplacer
le dernier des Jagellons. En juin 1574, tandis que Catherine
de Médicis assurait la régence, Henri III s’enfuit de Pologne.
Il passa par Venise pour regagner la France. En France,
Catherine était fort impopulaire, en raison des faveurs qui
pleuvaient sur ses créatures italiennes (Strozzi, Gonzague,
Birague, Gondi). Le roi et sa mère se retrouvèrent à Lyon
et réformèrent le gouvernement. Le conseil fut restreint en
nombre : il se réduisit à la reine-mère, Birague et Cheverny.
Les pouvoirs des secrétaires d’Etat furent amoindris. Sacré
à Reims, ayant épousé Louise de Vaudémont, Henri III
tenta de calmer la guerre civile. À la cour, le parti du roi
affrontait celui de son frère, le duc d’Alençon. En septembre
1575, Alençon s’enfuit et se mit à la tête du parti protestant.
En mai 1576, Henri III dut signer l’édit de pacification de
Beaulieu ou paix de Monsieur.
Les victimes de la Saint Barthélemy étaient réhabilitées, le
culte protestant autorisé partout hors à Paris et dans les
résidences de la Cour. Huit places de sûreté et des chambres
de justice mi-parties étaient accordées aux protestants.
Damville garda le gouvernement du Languedoc et le duc
d’Alençon reçut en apanage Anjou, Touraine et Berry. Le
roi de Navarre, de retour dans ses États, abjura la religion
catholique. Le parti catholique était mécontent de cette paix.
Unepremièreliguecatholiquefutcrééeparlesieurd’Humières
à Péronne, la Picardie refusant de recevoir Condé comme
Gouverneur. Bientôt, Henri de Guise étendit cette Ligue à
tout le royaume, avec pour programme le rétablissement du
pouvoir royal et la réunion des États généraux. Pour contrer
le Balafré, Henri III se déclara chef de la Ligue. Les États
Généraux furent réunis à Blois en novembre 1576, sans
représentation protestante. Les États s’étant prononcés pour
l’unité de religion, les Protestants reprirent les armes. Les
Étatsprétendirentaussiétabliruncontrôledugouvernementet
refusèrent à Henri III les subsides qu’il demandait. Catherine
rallia Damville et le duc d’Alençon, devenu duc d’Anjou,
héritier présomptif. Après quelques succès catholiques, une
nouvelle paix fut signée : ce fut l’édit de Poitiers de septembre
1577, qui mettait quelques restrictions à l’édit de Beaulieu.
La guerre reprit en 1580 avec la prise de Cahors par le
roi de Navarre : elle fut brève, les protestants aspirant à
la paix, qui fut conclue à Fleix en novembre 1580. Le duc
d’Anjou transporta ses ambitions à l’extérieur, cherchant à
épouser Élisabeth d’Angleterre puis mourut devant Anvers,
dont il cherchait à s’emparer (juin 1584). Après la mort
du duc d’Anjou, Henri de Navarre était devenu l’héritier
présomptif. Henri III n’avait pas d’enfants, il était discrédité.
Les Guise se rallièrent derrière la candidature du cardinal
de Bourbon et le soutien en sous-main de Philippe III et du
pape Sixte-Quint. La Sainte Ligue fut formée par le traité de
Joinville (décembre 1584). Une ligue parisienne se forma,
où entrèrent bourgeois et parlementaires. Elbœuf, Aumale
et Mercœur soulevaient la province. Devant cette pression,
le roi dut signer, le 18 juillet 1585, un édit de proscription
contre les Protestants. Pendant ce temps, le pape déclarait
Henri de Navarre déchu de ses droits au trône. En octobre
1587, le duc de Joyeuse fut vaincu et tué par Henri à Coutras.
Mais l’armée de secours envoyée par les princes protestants
d’Allemagne fut défaite par le duc de Guise.
Le 12 mai 1588, ce dernier étant à Paris, la ville se souleva
contre le roi, qui dut s’enfuir. En juillet, Henri III signait
un édit d’union (des catholiques) : l’hérésie était interdite ;
Navarreexclutdelasuccession.LesÉtatsgénéraux,convoqués
à Blois, virent le triomphe de la Ligue : le roi renouvela
l’édit d’union et les États lui refusèrent tout subside. Pour
reprendre en main le pouvoir, le roi fit assassiner Guise
(23 décembre 1588) et son frère le cardinal de Guise (24
décembre). Les États furent clos en janvier 1589. Paris entra
en révolte ouverte contre le roi et mit à sa tête un Conseil
des Seize. Le duc de Mayenne, frère de Guise, gouverneur
de Bourgogne, arriva à Paris en février 1589 et fut nommé
lieutenant général du royaume. La province suivit. Ne restait
à Henri III que le Dauphiné, Bordeaux, Angers, Tours, Blois
et Beaugency. Mayenne marchant sur Tours, le roi dut s’allier
à Henri de Navarre. Bientôt, Paris fut assiégé par les deux
souverains. C’est alors qu’un religieux jacobin, Jacques
Clément, assassina Henri III : c’était le premier régicide
de l’histoire de France. Avec Henri III finit la dynastie de
Valois qui gouvernait la France depuis 1328. La couronne
passa à son cousin éloigné Henri de Navarre.
58.
Demi-teston, 4
e
type, 1577
, La Rochelle, H sous le
buste,H,7s3dt.,(Ar,Ø 27 mm,1 h,4,69 g).(pd. th. 4,799 g,
titre 898 ‰, taille 1/51 marc, 11 d. 6 gr. A.R.).
A/
●HENRICVS● III●D●G● FRA● ET● POL●REX● -
H
. (Henri III, par la grâce de Dieu, roi des Francs et des