- 135 -
MONNAIES ROMAINES
LES JULIO-CLAUDIENS
NÉRON (13/10/54‑9/06/68)
Néronestcertainementl’undesempereurslesplusconnus,grâce
à Tacite et à Suétone, mais aussi l’un des plus décriés. C’est
le dernier représentant de la dynastie Julio-Claudienne. Fils
d’Agrippine,lasecondefemmedeClaude,etdeCneiusDomitius
Ahenobarbus, il est né en 37. Il descend à la fois d’Auguste par
sa mère et de Julie par son grand-père maternel, Germanicus.
Après l’assassinat de Claude par Agrippine avec l’aide de
Locuste en 54, âgé de 17 ans, il commence son règne sous de
bons auspices. Aidé de Sénèque, son précepteur, et de Burrus,
préfet du Prétoire, il gouverne intelligemment avec le Sénat. Il
a épousé Octavie, la fille de Claude et de Messaline. Le frère
d’Octavie, Britannicus, meurt dans des conditions mystérieuses
en 55 après J.‑C. (empoisonné ?). Après le « quinquennum
aureum » (54‑59), l’empereur fait ou laisse assassiner sa mère.
Lesneufdernièresannéesdurègnevontdéstabiliserleprincipat.
Nero Claudius Cæsar Drusus Germanicus - Auguste -
(13/10/54‑9/06/68).
241.
Aureus, 58‑59
, Gaule, Lyon, (Or, Ø 20 mm, 3 h,
7,68 g). (pd. th. 7,55 g, titre 1000 ‰, taille 1/43 L.).
A/
NERO●CAESAR●AVG●IMP●
.«NeroCæsarAugustus
Imperator », (Néron césar auguste empereur). Tête nue de
Néron à droite (O°).
R/
PONTIF● MAX● - TR● P● V● P P● ; dans le champ
EX -SC
.«PontifexMaximusTribuniciaPotestateseptimum
Consulquartum,PaterPatriæ/ExSenatusConsulto», (Grand
pontife,revêtudelaseptièmepuissancetribunitienneconsul
pour la quatrième fois père de la patrie/ avec l’accord du
Sénat). Couronne de chêne.
Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un petit flan ovale
et irrégulier, bien centré des deux côtés avec les grènetis
visibles des deux côtés. Très beau portrait de haut relief,
bien venu à la frappe. Joli revers de style fin inhabituel.
Belle patine. Infime petit coup sur la tranche. Conserve
la plus grande partie de son brillant de frappe et de son
coupant d’origine.
C. 210 -RIC. 22(R2) -BMC/RE. 17 -BN/R. 23 -WCN. 8 -
Giard/L2. 16 (11 ex.) - RCV.- - Cal. 424.
RR. SPL
6200 € / 9500 €
Nous n’avons pas relevé d’identité de coin pertinente.
Début de cassure de coin perceptible au niveau du centre
de la légende au revers.
Ce monnayage est attribué par J.-B. Giard à Lyon dans
son catalogue du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque
Nationale. Ce type de revers commémore les victoires de
Corbulon enOrient, en particulier sur l’Arménie et Tigrane
après la prise de Tigranocerta en 59. Le bouclier pourrait
être votif, « clipeus virtutis ». Cet aureus est rare car frappé
avant la Réforme de 64 qui modifie la taille de l’aureus du
43
e
au 45
e
de livre (poids théorique 7,55 g contre 7,22 g).
CLAUDE et AGRIPPINE (50‑54)
Agrippine (15‑59) est la fille de Germanicus et d’Agrippine
l’ancienne, la sœur de Caligula. Elle a épousé Domitius
Ahenobarbus dont elle a Néron en 37. Après avoir épousé son
oncle en 50, elle réussit à faire adopter son fils par son mari
qui devient César. Il ne reste plus à Agrippine, pour assurer
le pouvoir à sa progéniture, que de se débarrasser de l’époux
devenu gênant. Claude est empoisonné, Britannicus écarté et
NéronsuccèdeàClaude.Agrippineestalorsétroitementassociée
au pouvoir. Cette présence devenue trop pressante, Néron finit
par accepter de faire périr sa mère en 59.
Agrippina.
240.
Denier,50‑51
,Lyon,(Argent,Ø 21 mm,9 h,3,65 g).
(pd. th. 3,87 g, titre 950 ‰, taille 1/84 L.).
A/
TI● CLAVD● CAESAR● AVG● GERM P● M●
TRIB● POT● P● P●
. « Tiberius Claudius CæsarAugustus
Germanicus Pontifex Maximus Tribunicia Potestas Pater
Patriæ», (Tibère Claude césar auguste germanique grand
pontiferevêtudelapuissancetribunitiennepèredelapatrie).
Tête laurée de Claude à droite (O*).
R/
AGRIPPINAEAVGVSTAE
.«AgrippinæAugustæ», (À
Agrippine augusta). Buste laurée et drapé d’Agrippine
jeune à droite (L*).
Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un flan large et
ovale, parfaitement centré des deux côtés avec les grènetis
complets. Portrait de Claude de toute beauté. Portrait
d’Agripine tout à fait extraordinaire. Très jolie patine de
médaillieravecdesrefletsmordorés.Conservelaplusgrande
partie de son brillant de frappe et de son coupant d’origine.
C. 4 (20f.) - RIC. 81 - BMC/RE. 75 - BN/R. 82 - Giard/
L2. 83 /5 -RCV. 1886(3600$) -MRK. 12 /9(5000€) -RSC. 4.
RR. SPL
2800 € / 4500 €
Cet exemplaire semble fourré. Dans son corpus sur
Lyon, J.-B. Giard a relevé douze exemplaires avec onze
coins de droit et onze coins de revers. C’est néanmoins
un monnayage rare et dynastique, frappé au moment de
l’adoption de Néron comme César. Nous n’avons pas
relevé de liaison de coin pertinente.
Dans son ouvrage sur l’atelier de Lyon, J.-B. Giard
démontre que l’atelier impérial qui a battu les monnaies
d’or et d’argent est toujours Lyon depuis Tibère, et que le
changement vers Rome ne s’effectue que lors de la grande
réforme de Néron en 64, et non pas sous Caligula comme
le pensait H. Mattingly.
n° 241 R/