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MONNAIES ROMAINES

LES JULIO-CLAUDIENS

NÉRON (13/10/54‑9/06/68)

Néronestcertainementl’undesempereurslesplusconnus,grâce

à Tacite et à Suétone, mais aussi l’un des plus décriés. C’est

le dernier représentant de la dynastie Julio-Claudienne. Fils

d’Agrippine,lasecondefemmedeClaude,etdeCneiusDomitius

Ahenobarbus, il est né en 37. Il descend à la fois d’Auguste par

sa mère et de Julie par son grand-père maternel, Germanicus.

Après l’assassinat de Claude par Agrippine avec l’aide de

Locuste en 54, âgé de 17 ans, il commence son règne sous de

bons auspices. Aidé de Sénèque, son précepteur, et de Burrus,

préfet du Prétoire, il gouverne intelligemment avec le Sénat. Il

a épousé Octavie, la fille de Claude et de Messaline. Le frère

d’Octavie, Britannicus, meurt dans des conditions mystérieuses

en 55 après J.‑C. (empoisonné ?). Après le « quinquennum

aureum » (54‑59), l’empereur fait ou laisse assassiner sa mère.

Lesneufdernièresannéesdurègnevontdéstabiliserleprincipat.

Nero Claudius Cæsar Drusus Germanicus - Auguste -

(13/10/54‑9/06/68).

241.

Aureus, 58‑59

, Gaule, Lyon, (Or, Ø 20 mm, 3 h,

7,68 g). (pd. th. 7,55 g, titre 1000 ‰, taille 1/43 L.).

A/

NERO●CAESAR●AVG●IMP●

.«NeroCæsarAugustus

Imperator », (Néron césar auguste empereur). Tête nue de

Néron à droite (O°).

R/

PONTIF● MAX● - TR● P● V● P P● ; dans le champ

EX -SC

.«PontifexMaximusTribuniciaPotestateseptimum

Consulquartum,PaterPatriæ/ExSenatusConsulto», (Grand

pontife,revêtudelaseptièmepuissancetribunitienneconsul

pour la quatrième fois père de la patrie/ avec l’accord du

Sénat). Couronne de chêne.

Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un petit flan ovale

et irrégulier, bien centré des deux côtés avec les grènetis

visibles des deux côtés. Très beau portrait de haut relief,

bien venu à la frappe. Joli revers de style fin inhabituel.

Belle patine. Infime petit coup sur la tranche. Conserve

la plus grande partie de son brillant de frappe et de son

coupant d’origine.

C. 210 -RIC. 22(R2) -BMC/RE. 17 -BN/R. 23 -WCN. 8 -

Giard/L2. 16 (11 ex.) - RCV.- - Cal. 424.

RR. SPL

 6200 € / 9500 €

Nous n’avons pas relevé d’identité de coin pertinente.

Début de cassure de coin perceptible au niveau du centre

de la légende au revers.

Ce monnayage est attribué par J.-B. Giard à Lyon dans

son catalogue du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque

Nationale. Ce type de revers commémore les victoires de

Corbulon enOrient, en particulier sur l’Arménie et Tigrane

après la prise de Tigranocerta en 59. Le bouclier pourrait

être votif, « clipeus virtutis ». Cet aureus est rare car frappé

avant la Réforme de 64 qui modifie la taille de l’aureus du

43

e

au 45

e

de livre (poids théorique 7,55 g contre 7,22 g).

CLAUDE et AGRIPPINE (50‑54)

Agrippine (15‑59) est la fille de Germanicus et d’Agrippine

l’ancienne, la sœur de Caligula. Elle a épousé Domitius

Ahenobarbus dont elle a Néron en 37. Après avoir épousé son

oncle en 50, elle réussit à faire adopter son fils par son mari

qui devient César. Il ne reste plus à Agrippine, pour assurer

le pouvoir à sa progéniture, que de se débarrasser de l’époux

devenu gênant. Claude est empoisonné, Britannicus écarté et

NéronsuccèdeàClaude.Agrippineestalorsétroitementassociée

au pouvoir. Cette présence devenue trop pressante, Néron finit

par accepter de faire périr sa mère en 59.

Agrippina.

240.

Denier,50‑51

,Lyon,(Argent,Ø 21 mm,9 h,3,65 g).

(pd. th. 3,87 g, titre 950 ‰, taille 1/84 L.).

A/

TI● CLAVD● CAESAR● AVG● GERM P● M●

TRIB● POT● P● P●

. « Tiberius Claudius CæsarAugustus

Germanicus Pontifex Maximus Tribunicia Potestas Pater

Patriæ», (Tibère Claude césar auguste germanique grand

pontiferevêtudelapuissancetribunitiennepèredelapatrie).

Tête laurée de Claude à droite (O*).

R/

AGRIPPINAEAVGVSTAE

.«AgrippinæAugustæ», (À

Agrippine augusta). Buste laurée et drapé d’Agrippine

jeune à droite (L*).

Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un flan large et

ovale, parfaitement centré des deux côtés avec les grènetis

complets. Portrait de Claude de toute beauté. Portrait

d’Agripine tout à fait extraordinaire. Très jolie patine de

médaillieravecdesrefletsmordorés.Conservelaplusgrande

partie de son brillant de frappe et de son coupant d’origine.

C. 4 (20f.) - RIC. 81 - BMC/RE. 75 - BN/R. 82 - Giard/

L2. 83 /5 -RCV. 1886(3600$) -MRK. 12 /9(5000€) -RSC. 4.

RR. SPL

 2800 € / 4500 €

Cet exemplaire semble fourré. Dans son corpus sur

Lyon, J.-B. Giard a relevé douze exemplaires avec onze

coins de droit et onze coins de revers. C’est néanmoins

un monnayage rare et dynastique, frappé au moment de

l’adoption de Néron comme César. Nous n’avons pas

relevé de liaison de coin pertinente.

Dans son ouvrage sur l’atelier de Lyon, J.-B. Giard

démontre que l’atelier impérial qui a battu les monnaies

d’or et d’argent est toujours Lyon depuis Tibère, et que le

changement vers Rome ne s’effectue que lors de la grande

réforme de Néron en 64, et non pas sous Caligula comme

le pensait H. Mattingly.

n° 241 R/