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MONNAIES GAULOISES
AULERQUES DIABLINTES
(Région de Jublains)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Aulerques sont un très grand peuple qui se subdivise en
trois grandes tribus dont lesAulerci Diablintes qui se trouvaient
placés au nord-ouest des Aulerci Cénomans, sur le bassin de
la Mayenne. Des monnaies d’or leurs sont attribuées, de type
cénomansmaisavecunreversparticulier,ainsiquedesmonnaies
de billon faiblement représentées, connues par les recherches de
surface et les fouilles du sanctuaire tardif de Juvigné.
558.
Statère d’argent à la situle, I
er
siècle avant J.‑C.
,
(Ar, Ø 21,5 mm, 3 h, 5,19 g).
A/
Anépigraphe
.Têtelauréeàdroite,lachevelureenmèches
en croissant dont les deux inférieures sont prolongées par
le motif trilobé.
R/
Anépigraphe
. Androcéphale à droite, surmonté d’un
aurige stylisé brandissant un fouet et tenant un torque ; sous
le cheval, un personnage couché à droite, tenant une situle.
Statère sur un flan large aux types presque complets. Belle
têteavecunecheveluretrèsimportante.Reversavecl’aurige
en bord de flan et le personnage couché entièrement visible.
Fine patine grise avec un petit défaut de métal à signaler
sous le cheval au revers.
LT. 6493 (or pâle) - DT. 2169‑2170 - Sch/L. 935 - Z.- -
Sch/D.-. - Moneta 47, manque.
RR. TTB+
850 € / 1200 €
Monnaie d’un type très rare. Le cheval est clairement
androcéphale et l’aurige tient un torque.
Les quelques rares exemplaires de ce type avaient été
vendus lors de la dispersion de collections telle celle d’A.
Trampitsch chez Jean VINCHON.
La série dite «à la situle » offre un droit « rigoureusement
cénoman ». Les monnaies d’or à la situle sont classées aux
Diablintesdepuis leXIX
e
siècle«enraisond’unehomotypie
dereversdéceléesurderaresstatèresenargentalliétrouvés
soit en pays réputé diablinte, soit sur un territoire situé au
nord de la Sarthe et qu’aurait occupé le peuple des Esuii
cité par César », mais dont on ne sait pas grand chose...
Selon les auteurs du Nouvel Atlas, « en l’état, cette série
à la situle, dont les témoins en or sont en nombre infime,
paraît ressortir typologiquement à l’ensemble des Aulerci
CenomanietDiablintes,ettémoignepeutêtred’uneémission
locale et périphérique, en tout cas plus tardive.
CORIOSOLITES
(Région de Corseul, Cotes d’Armor)
(II
e
- I
er
siècle avant J.‑C.)
Les Coriosolites étaient un peuple armoricain, installé dans
l’actueldépartementdesCôtes-d’Armor.Ilsavaientpourvoisins
les Osismes, les Vénètes, les Namnètes et les Redons. C’était
un peuple de marins dont le principal port semble avoir été
Alet. Leur nom est encore aujourd’hui conservé dans celui de
Corseul. Ils jouèrent un rôle important dans le commerce avec la
Bretagneinsulaire,participèrentàlacampagnede57avantJ.‑C.
et furent soumis par Crassus. L’année suivante, ils participèrent
encore à la révolte desArmoricains sous la conduite des Vénètes
avec les Unelles et les Lexoviens, tous écrasés par César. En
52 avant J.‑C., les Coriosolites participèrent au contingent de
vingt mille hommes que les Armoricains envoyèrent afin de
dégager Vercingétorix, assiégé dans Alésia. César (BG. II, 34 ;
III, 7, 11 ; VII, 75). Pline (HN IV, 107) Kruta : 108, 355, 366.
557.
Statère de billon, classe I au nez droit, c. 80‑50AC.
,
classe I phase, (Bill, Ø 22,5 mm, 4 h, 6,12 g).
A/
Anépigraphe
. Tête humaine à droite, chevelure en trois
rouleaux, les cheveux divisés en grosses mèches en forme de
S, le nez réaliste, l’œil est en amande.
R/
Anépigraphe
.Chevalstylisé,àtêteaviforme,galopantàdroite,
devant deux volutes ; au-dessus, restes de la tête de l’aurige ;
entre les jambes, un sanglier à droite.
Statère sur un flan large et régulier avec les types de droit et de
revers complets et centrés. La tête est de frappe molle ou issue
d’un coin usé mais le revers est particulièrement net et détaillé.
Patine grise et brillante.
LT. 6634 -DT. 2337 -BN. 6626‑6634 -Sch/L. 913 -Sch/SM.- -
Sch/D.- - MCB. 834 - KG.p. 56. - Lambert II, 1864, pl. XI bis,
n° 9‑10 - S. Guidon, Les monnaies coriosolites du musée de la
société archéologique de Corseul, Mélanges offerts au docteur
J.-B. Colbert de Beaulieu, Paris 1987, p. 468, n° 1 - P. de Jersey,
Coinage in Iron Age Armorica, Oxford 1994, p. 95‑99, fig. 51.
R. TTB / SUP
480 € / 750 €
Bien de sortant d’un coin de droit usé, en bord de flan, on
distingue les petites boucles qui terminent les mèches. Le
revers est exceptionnellement complet et présente toutes les
caractéristiques de cette classe I !
LeDr.ColbertdeBeaulieuavaitétabli larépartitionen6classes
du monnayage coriosolite. Katherine Gruel, dans l’étude du
trésor de Trébry, s’est livrée à un reclassement typologique sans
remettre en cause celui réalisé au niveau charactéroscopique.
K. Gruel, op. cit. p.57‑59 a établi une chronologie relative et
comparée des monnayages des Vénètes et des Coriosolites.
D’après cet auteur, l’ordre des classes serait : VI, Vb, Va, IV, I,
III,II.Lesstatèresde laclasseVIdesCoriosolitesprésenteraient
une homotypie de contiguïté avec la classe III des Vénètes. La
classe V des Coriosolites serait frappée en même temps que les
classes V et VI du monnayage Vénète. Elle a aussi développé
l’idée que le monnayage coriosolite pourrait constituer un
numéraire confédéral, fabriqué au moment de la Guerre des
Gaules entre 57, date de la révolte des Armoricains et 51 avant
J.‑C., fin de la guerre des Gaules.