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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
80.
Douzain aux deux C, 1
er
type, 1573,
Saint-André de
Villeneuve-lès-Avignon, R à la pointe de l’écu, R, 383367 ex.,
miseenboîtes :433,(Bill,Ø 25 mm,11 h,2,23 g).(pd. th. 2,399 g,
titre 280 ‰, taille 1/102 marc, 12 dt.3 d. 12 gr. A.R.).
A/
CAROLVS● IX● D● G● FRANCOR● R● 1573 (Mm) -
R, (légende commençant à 6 heures)
. (Charles IX, par la grâce
de Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné accosté de
deux C ; lettre d’atelier au-dessous.
R/
+● SIT● NOMEN● DOMINI BENEDIC●
. (Béni soit le
nom du Seigneur). Croix échancrée, cantonnée aux 1 et 4 d’un
lis, aux 2 et 3 d’une couronne.
M/
Papillon en fin de légende du droit = Jean Pumejean
(1571‑1582).
Ce douzain est frappé sur un flan irrégulier et large. Exemplaire
recouvert d’une jolie patine grise de médaillier et présentant des
reliefs plus nets au droit qu’au revers. Léger tréflage au revers.
C. 1386 -L. 918(2
e
type) -Dy. 1088(2
e
type) -Sb. 4390(195ex.).
TTB+ / TTB
70 € / 120 €
Exemplaire provenant de la vente Parsy du 11 avril 2012,
collection Baron Louis Chaurand, lot n° 447.
Les douzains du 1
er
type au nom de Charles IX ont été frappés
seulement à partir de 1572 et jusqu’à l’année 1575, soit au début
du règne d’Henri III. L’atelier de Villeneuve-Saint-André-lès-
Avignon frappa des douzains du 1
er
type en 1573, 1574 et 1575.
CHARLES IX (05/12/1560‑30/05/1574)
Né à Saint-Germain-en-Laye en 1550, fils de Henri II et de
Catherine de Médicis, Charles IX succéde à son frère François
II en 1560, à l’âge de dix ans. Sa mère exerce donc la régence,
et son cousin Antoine de Bourbon la lieutenance générale du
royaume. Son « règne » commence avec les États Généraux
réunis à Orléans en décembre 1560 - janvier 1561 et le colloque
de Poissy (octobre 1561), qui permet la confrontation des
idées catholiques et protestantes. En janvier 1562, l’édit de
Saint-Germain donne aux Réformés une quasi-liberté de culte
en dehors de villes closes. La guerre civile entre protestants et
catholiques commença par le massacre de Wassy (mars 1562),
où le duc de Guise fit périr des réformés réunis dans une grange.
En réplique, le prince de Condé prit les armes et s’empara de
plusieurs villes. Contrainte de prendre parti, Catherine se mit à la
tête des Catholiques. Les massacres répondirent aux massacres et
les Protestants profanèrent églises et tombeaux. Toute la France
fut bientôt ravagée par les troupes des uns et des autres. À la
bataille de Dreux (décembre 1562), Guise donna la victoire au
camp catholique, mais il fut assassiné quelques mois plus tard, en
février 1563. L’édit de pacification d’Amboise, en mars 1563, fut
négocié par Montmorency, pour les Catholiques, et Condé, pour
lesProtestants.Ildonnait la libertédeculteauxnoblesetdansune
ville par bailliage. Charles IX fut proclamé majeur en 1563 et sa
mère tenta dès lors de rétablir l’autorité royale. L’ordonnance de
Moulins (1566) diminua notamment le pouvoir des parlements et
des gouverneurs. Pour rétablir la concorde, la reine-mère fit faire
à son fils un long tour de France (1564) et mena une vie de cour
brillante. Mécontents du rapprochement du pouvoir royal avec
l’Espagne, mécontents de l’application des édits, les Protestants
projetèrent de se saisir de la personne du roi. La cour se réfugia
à Meaux puis se rendit à Paris (septembre 1567). Après un bref
répit, le désordre et les massacres reprirent de plus belle. Les
Protestants bloquèrent Paris et livrèrent la bataille indécise de
Saint-Denis (novembre 1567), oùMontmorency fut tué. Le second
fils de Catherine, Henri d’Anjou, prit alors le commandement
des armées royales. La paix fut signée à Longjumeau en mars
1568 : les dispositions de l’édit d’Amboise étaient rétablies.
Dans le contexte de la réaction tridentine, le parti catholique
commença alors de reprendre le dessus. Ordres mendiants et
jésuites diffusaient les mots d’ordres. Des confréries armées se
créaient. Le duc d’Anjou défit et tua Condé à Jarnac (mars 1569).
Malgré le secours des protestants d’Allemagne, les Protestants
furent vaincus une seconde fois à Moncontour (octobre 1569).
Un nouvel édit de pacification, signé à Saint-Germain, intervint
en août 1570 : les Protestants recevaient quatre villes de sûreté :
La Rochelle, Montauban, La Charité et Cognac. Les seigneurs
réformés reparurent à la Cour et Coligny devint le favori de
Charles IX. Jalouse de cette concurrence, Catherine résolut la
perte de l’amiral. À la faveur du mariage d’Henri de Navarre,
chef nominal du parti protestant, avec Marguerite de Valois, le
parti catholique profita du rassemblement à Paris de nombreux
chefs réformés : ce fut le massacre de la Saint-Barthélemy (24
août 1572). Le roi et sa mère s’étaient laissé entraîner dans
l’affaire, où la fureur collective fit le principal des deux mille
victimes. La guerre reprit, inexpiable. Le Midi s’était révolté,
avec la complicité de Montmorency-Damville, gouverneur de
Languedoc. L’édit de Boulogne (juillet 1573), qui donnait la
liberté de conscience et assurait la liberté de culte à La Rochelle
et Montauban, ne put mettre un terme à la guerre. Roi d’un
royaume déchiré, jouet des événements, Charles mourut sans
descendance mâle le 30 mai 1574, laissant la couronne à son
frère cadet, Henri, roi de Pologne.
79.
Sol parisis du Dauphiné, 1568,
Grenoble, Z en
cœur de la croix du revers et rose à cinq pétales initiale au
droit et au revers, Z et rose, 45360 ex., mise en boîtes : 63,
(Ar, Ø 21 mm, 3 h, 1,52 g). (pd. th. 1,631 g, titre 529 ‰,
taille 1/150 marc, 15 dt.6 d. 15 gr. A.R.).
A/
(rose) CAROLVS● 9● DEI● G● FRANCO●
REX● (Mm)●
. (Charles IX, par la grâce de Dieu, roi de
France). Écu couronné, écartelé aux 1 et 4 de France, aux
2 et 3 de Dauphiné.
R/
(rose) SIT● NOMEN● D● BENEDIC●
1568● (Mm)
. (Béni soit le nom du Seigneur). Croix
fleurdelisée formée de quatre C ; différent d’atelier en cœur.
M/
N en fin des légendes = Nicolas Deluan (1567‑1569).
Cesolestfrappésurunflan irrégulier.Exemplairerecouvert
d’unepatinegrise.PetittroutraversantsousleMdeNOMEN
en raison d’une oxydation.
C. 1382 - Mar.- - L. 914 - Dy. 1084 - Sb. 4464 (0 ex.).
INÉDIT. TB+
200 € / 380 €
ExemplaireprovenantdelaventeParsydu11avril2012,
collection Baron Louis Chaurand, lot n° 447.
Les sols parisis du Dauphiné furent frappés à Grenoble de
1565 à 1569. D’après Stéphan Sombart, le sol aumillésime
de 1568 n’a pas été retrouvé.