Table of Contents Table of Contents
Previous Page  60 / 324 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 60 / 324 Next Page
Page Background

- 58 -

MONNAIES GRECQUES

ASIE ETAFRIQUE

PONT - ROYAUME DU PONT - MITHRIDATE VI LE GRAND (120‑63 avant J.‑C.)

À la mort de son père Mithridate V, Mithridate VI n’avait que onze ans. Très vite pourtant, il se constitua un vaste empire en

Asie Mineure, entra en conflit avec les Romains et lutta contre les royaumes de Bithynie et de Cappadoce. En 88, il ordonna le

massacre de tous les Romains et Italiens d’Asie Mineure, les massacres d’Éphèse, où plus de 80.000 victimes furent dénombrées.

Mithridate gagna ensuite Athènes où il fut archonte, mais sa flotte échoua devant Rhodes. En 86 avant J.‑C., après la reprise

d’Athènes par Sylla et les batailles de Chéronée et d’Orchomène, Mithridate signa la paix de Dardanus qui mettait fin à la

première Guerre Mithridatique.

81.

Hexadrachme (Tétradrachme d’or), 93AC., an 205,A, octobre

, étalon attique réduit, (Or, Ø 30 mm, 12 h, 25,43 g).

(pd. th. 25,20 g, 60 drachmes).

A/

Anépigraphe

. Tête diadémée de Mithridate VI à droite.

R/

BASILEWS/ MIQRADATOU// EUPATOROS// ES/ WNRK/ A

. Pégase paissant à gauche entre un croissant de lune

surmonté d’un astre à huit rais centré d’un globule (emblème luni-solaire) ; de chaque côté, un monogramme ; le tout, dans

une couronne de lierre.

Exemplaire sur un flan large et ovale, parfaitement centré des deux côtés. Très beau portrait de Mithridate. Revers magnifique

bien venu à la frappe. Jolie patine. Trace de monture ancienne. Conserve une partie de son coupant d’origine.

HGM.- (A/ 25) - RG. 119 (Avers) - de Callataÿ- - DCA. 688 /205. - François de Callataÿ, Un faux «tétradrachme en or» de

Mithritdate Eupator, GNS. 225, mars 2007, p. 3‑7.

UNIQUE. SUP

 7500 € / 12000 €

Cet exemplaire a été acquis anciennement par un bijoutier dans les années 1900

et provient

de MONNAIES 32, n° et de la

collection Claude Lainé (emblème luni-solaire).

Même coin de droit que l’exemplaire de la collection Brett (n° 35185 du musée de Boston, pl. 3) et que six exemplaires

du trésor de Délos (IGCH. 335) découvert en 1908 et enfoui vers 88 avant J.‑C. qui contenait six tétradrachmes d’argent

de même coin de droit sur 7 pièces de Mithridate et six tétradrachmes stéphanophores d’Athènes.

Ce monnayage a fait l’objet d’une étude approfondie de F. de Callataÿ, L’histoire des guerres mithridatiques vue par les

monnaies, Louvain-la-Neuve 1997, pour lequel l’auteur a relevé pour un total de 286 exemplaires avec 69 coins de droit et

179 coins de revers. Aucun exemplaire n’est signalé en or avec ce module et ce poids, et François de Callataÿ refuse de voir

dans cet objet un essai, une « présérie » ou un « schaumünze » offert dans l’entourage immédiat du roi.

Il reconnaît que certains types monétaires comparables existent pour les Séleucides avec des octodrachmes d’or frappés par

des coins d’argent. La pièce est frappée sans conteste. Ce monument est de même coin de droit (A/25) que cinq tétradrachmes

provenant du trésor de Délos (IGCH. 335) découvert en 1908 et un exemplaire du trésor de Thessalonique (IGCH. 645)

inventé avant 1888, conservé aujourd’hui au Cabinet des médailles de la BnF (RG. 119). Tous ces tétradrachmes sont datés

du premier mois de l’an 205 de l’ère pontique soit octobre 93. Notre exemplaire est aussi de même coin de droit que le

tétradrachme du musée de Boston, collection Brett 35185 provenant de la vente Naville 12, des 18‑23 octobre 1926, n° 1689.

Pour les pièces d’octobre 93 avant J.‑C., nous avons au total 10 tétradrachmes avec 3 coins de droit et 6 coins de revers dont

sept exemplaires avec notre coin de droit (A/25) et au moins quatre coins de revers, car un des exemplaires provenant du

trésor de Délos (IGCH. 335) n’a pu être identifié. Le coin de revers de notre « hexadrachme » est nouveau et non référencé

dans le corpus de François de Callataÿ.

Comme le fait remarquer très justement l’auteur : le coin de droit (A/25) ne peut être un coin de faussaire puisque utilisé par

plusieurs exemplaires provenant de trésors reconnus. À partir de là, François de Callataÿ n’envisage plus que le faux pour

ce monument numismatique en attirant l’attention du lecteur sur de minuscules protubérances perceptibles dans la chevelure

et au revers dans la couronne, invisibles à la loupe X 10. Pour les raisons précitées, l’auteur condamne irrémédiablement

l’exemplaire comme un faux frappé obtenu à partir de coins moulés.

Quelques arguments a contrario de cette brillante démonstration. Pourquoi un faussaire réaliserait-il un faux dans un module

et un type qui n’existe pas par ailleurs ? Il y aurait donc dans la « nature » un tétradrachme de Mithridate VI Eupator en

argent authentique avec nos coins et qui a échappé à la sagacité de l’auteur. Notre faussaire, connaisseur, puisqu’il a utilisé

une vraie pièce n’aurait alors frappé qu’un unique hexadrachme à partir de coins surmoulés ? Cette démonstration va à

l’encontre des monnaies fausses grecques ou romaines qui inondent actuellement les catalogues du monde entier. Pourquoi,

encore une fois, excepté si notre faussaire veut vendre son exemplaire au « prix fort » à un prince russe au XIX

e

ou au début

du XX

e

siècle irait-il copier une pièce en argent pour en faire l’unique hexadrachme en or retrouvé du monnayage d’or de

Mithridate VI Eupator ? Cet « hexadrachme » est désormais classé dans les faux pour l’Éternité. Il n’est pas dans les habitudes

du Comptoir Général Financier (CGF) de proposer des copies ou des faux à la vente, voilà l’exception qui confirme la règle !