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- 219 -

MONNAIES DE LA RENAISSANCE

543.

Denier tournois, type du Dauphiné, 1585,

Gre-

noble, Z sous le buste et rose dans le champ du revers, Z et

rose,119964 ex.,(Cu,17,5mm,8 h,0,97 g).(pd. th. 1,568 g,

taille 1/156 marc, 1 dt.).

A/

●HENRI●III●R●DE●FRA●ET[●●●] (Mm), (légende

commençant à 6 heures)

. (Henri III, roi de France et de

Pologne). Buste lauré de Henri III à droite, cuirassé, avec

le petit col plat ; lettre d’atelier sous le buste.

R/

[(Mm) D]ENIER● TOVRNOIS● 158[5]

. Un dauphin

et un lis ; au-dessous une rose.

M/

PF en fin de légende du droit = Jacques Pierrefort

(1582‑1586).

MG/

Soleil en début de légende du revers =

Monet Simonet (1576‑1590).

Cedeniertournoisestfrappésurunflanirrégulieretprésente

unesurfacegranuleuse.Rayuressur la têteduroi.Ledernier

chiffre du millésime est hors flan et illisible et la rose du

revers est peu lisible.

C.- - L. 997 - Dy. 1157 - Sb. 4118 (1 ex.) - CGKL. 144A.

RRR. TB

100 € / 180 €

Type particulier avec au revers, dauphin à gauche et

lis à droite.

L’atelierdeGrenoble frappacesdenierstournoisseulement

en 1585. Gérard Crépin ne recense que deux exemplaires

retrouvés pour ce type de deniers tournois, l’un dans la

collectionMarchéville, l’autreconservédansunecollection

particulière.

544.

Denier tournois, type d’Amiens, s.d.

,Amiens, X

souslebuste,X,(Cu,16,5mm,11 h,1,91 g).(pd. th. 1,568 g,

taille 1/156 marc, 1 dt.).

A/

●HENRI● II[I R D]E● FRAN● ET● POL, (légende

commençant à 6 heures)

. (Henri III, roi de France et de

Pologne). Buste de Henri III lauré et cuirassé à droite avec

le petit col plat ; au-dessous X.

R/

+● DENIER● TOVRNOIS (Mm)●

. Deux lis accotés.

Ce denier tournois est frappé sur un flan large et irrégulier.

Exemplairerecouvertd’unepatineverte.Depetitesfaiblesses

de frappe. Tache à gauche du lis du revers.

C.- - L.- - Dy. 1153A - Sb. 4006 (0 ex.) - CGKL. 8 (a 1).

RRR. TB / B+

130 € / 230 €

Ces deniers tournois furent frappés à Amiens de manière

sporadique en 1578-1579, 1583, 1587-1589.

HENRI IV LE GRAND 

(02/08/1589‑14/05/1610)

Roi après la mort tragique de Henri III, Henri de Bourbon, roi de

Navarre,descendaitdudernierfilsdesaintLouis,RobertdeClermont.

Avec lui commence la dynastie de Bourbon qui régna sur la France

jusqu’à la Révolution, s’éteignit en ligne directe en France avec le

comte de Chambord et subsiste encore, en France, dans sa branche

cadette d’Orléans et, hors de France, dans sa branche aînée, avec les

maisonsd’Espagne,deParmeetdeSicile.Par ladéclarationdu4août

1589,HenriIVpromit lemaintiende lareligioncatholiqueet laréunion

d’un concile national. L’heure était pourtant à la guerre civile. Le duc

de Mayenne fit proclamer roi le cardinal de Bourbon, alors prisonnier

d’Henri IV, sous le nom de Charles X. Le roi marcha sur la Normandie

etbattitMayenneprèsduchâteaud’Arques(21septembre1589),mais

ne put prendre Paris. Un Parlement loyaliste, présidé par Achille de

Harlay, fut installé à Tours.Après avoir reconquis toute la Normandie,

sauf Rouen, Henri mit le siège devant Dreux (février 1590). Avec les

renforts du duc de Parme, Mayenne se porta contre lui et le rencontra

à Ivry (mars 1590). Une nouvelle fois, les ligueurs furent défaits. Le

blocus de Paris, défendu par le duc de Mercœur, commença en mai

1590. Par l’édit de Mantes (juillet 1591), il rétablit le régime de l’édit

de Poitiers. À la mort de Charles X (1590), les Espagnols mirent en

avant lesdroitsde l’infanteClaire-Isabelle-Eugénie,filledePhilippeII

etd’ÉlisabethdeValois.Unegarnisonespagnoles’installadansParis.

Le duc de Savoie entra en Provence, les Espagnols en Languedoc. En

décembre 1592, Mayenne convoqua les États généraux à Paris. Ils

s’ouvrirent en janvier 1593 et présentèrent plusieurs revendications :

un roi catholique, périodicité des États, rétablissement des libertés

provinciales,réceptionduconciledeTrenteenFrance,maisrefusèrent

la candidature de l’Infante. Une trêve générale fut signée en juillet

1593 ; lemêmemois,àSaint-Denis,HenriIVabjura leprotestantisme.

La Ligue ne tarda pas à se désintégrer et le roi se fit sacrer à Chartres

en février 1594. Il entra dans Paris au mois de mars suivant. Il n’y eut

aucune formederépression.LaPicardieet leducdeGuisesesoumirent

à leur tour, et Clément VIII donna son absolution à Henri en septembre

1596. La guerre contre l’Espagne commença officiellement en janvier

1595. Battus à Fontaine-Française (juin 1595), les Espagnols durent

évacuer la Bourgogne et furent poursuivis jusqu’en Franche-Comté.

Mayenne se soumit en octobre, Joyeuse et Épernon suivirent. En

Bretagne, Mercœur continua une guerre de partisans jusqu’en 1598.

Les opérations contre les Espagnols ne furent guère favorables aux

Français en 1596 et 1597. Le traité de paix fut signé par les deux

monarchies épuisées en mai 1598 : ce traité de Vervins revenait aux

clauses du traité de Cateau-Cambrésis. Par l’édit de Nantes (avril

1598), déclaré perpétuel et irrévocable, la liberté de conscience fut

accordée partout aux protestants ; la liberté de culte subsistait là

où elle existait et était établie à la Cour. Des « chambres de l’édit «,

mi-parties, furent instituées pour régler les litiges entre catholiques et

protestants. Le parti recevait cent places de sûreté, dont Montpellier,

Montauban et La Rochelle. La paix revenue, la situation du royaume

n’en était pas moins désastreuse. Henri IV fit montre des plus grandes

qualitésd’hommed’État :oubliant lepassé, ils’entouradecatholiques

ardents,commeVilleroyet leprésidentJeannin,enmême tempsquede

huguenots fervents comme Sully, surintendant des Finances en 1601.

Habilement, il réduisit peu à peu la puissance des gouverneurs et des

parlements. En 1600, il épousa Marie de Médicis, qui lui donna un

dauphinen1601.En1602,ilfitexécuterlemaréchaldeBiron,gouverneur

deBourgogne,quiconspiraitpoursoulever lescatholiques.En1606, il

marcha contre Sedan, capitale du duc de Bouillon, qui s’était enfui du

royaume, et obtint sa soumission. L’hostilité persistait entre la France

et les Habsbourg. En 1601, par le traité de Lyon, le duc de Savoie céda

au roi de France la Bresse, le Bugey, le pays de Gex et le Valromey.

En Italie, cependant, l’influence française demeurait nulle. La France

soutenait lesProvinces-Uniesensous-main.Ducôtéde l’Empire,Henri

allait intervenir dans la succession de Clèves et de Juliers quand il fut

assassiné par Ravaillac, le 14 mai 1610.

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