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MONNAIES DE LA RENAISSANCE
royaume déchiré, jouet des événements, Charles mourut sans
descendance mâle le 30 mai 1574, laissant la couronne à son
frère cadet, Henri, roi de Pologne.
532.
Écu d’or au soleil, 1
er
type, 1564,
Angers, F en
cœur de la croix du revers, F, 32449 ex., Mises en boîte :
26,(Or,Ø 24 mm,9 h,3,38 g).(pd. th. 3,375 g,titre 958 ‰,
taille 1/72 1/2 marc, 50 st.23 kar.).
A/
+ CAROLVS● VIIII● D G● FRANC● REX●
M●D●LXIIII (Mm)
. (Charles IX, par la grâce de Dieu,
roi des Francs). Écu de France couronné.
R/
+ CHRISTVS● VINC● REG● ET● IMP●
M●D●LXIIII
. (Le Christ vainc, règne et commande).
Croixfleurdeliséeavecunlosangeincurvéencœurcontenant
la lettre d’atelier.
M/
Sphère en fin de légende du revers = Philippe Varice
(1564‑1566).
Cet écu est frappé sur un flan irrégulier et voilé. Exemplaire
présentant des reliefs plus nets au revers qu’au droit. Léger
tréflage à 9 heures au droit et trace dans le coin du droit, à
gauche de l’écu de France.
C. 1343 - L. 890 - Dy. 1057 - Sb. 4904 (12 ex.).
RRR. TTB / TTB+
950 € / 1500 €
Rare variété avec lemillésime au droit comme au revers et
ne présentant pas de soleil mais une croix initiale au droit.
L’écu d’or créé par lettres patentes du 17 août 1561, avec
exécutoiredu30août,pèse63grainssoit3,346gtrébuchant.
Les chiffres de fabrication et de mise en boîte sont exprimés
en écus et comprennent une petite quantité de demi-écus
d’or au même type (Sb.4906, non retrouvé).Ace millésime,
il existe de rares demi-écus hybrides (Sb. 4914) associant
un droit de demi-teston d’argent avec un revers d’écu d’or.
CHARLES IX - (05/12/1560‑30/05/1574)
Né à Saint-Germain-en-Laye en 1550, fils de Henri II et de
Catherine de Médicis, Charles IX succéda à son frère François
II en 1560. Sa mère exerça la régence, et son cousin Antoine
de Bourbon la lieutenance générale du royaume. Les États
Généraux réunis à Orléans en décembre 1560 - janvier 1561
n’aboutirent sur aucun accord en matière de religion, mais
débouchèrent sur une grande ordonnance de réformation dite
ordonnance d’Orléans. De nouveaux États réunis à Pontoise
(août 1561) évoquèrent la confiscation des biens du clergé. La
Cour se contenta du contrat de Poissy (octobre 1561), par lequel
le clergé s’engageait à d’importants sacrifices financiers. Dans
le même temps, le colloque de Poissy, ouvert en présence du roi,
permit la confrontation des idées catholiques et protestantes.
La régente inclinait à la tolérance : en janvier 1562, l’édit de
Saint-Germain donna aux Réformés une quasi-liberté de culte
en dehors de villes closes. La guerre civile entre protestants et
catholiques commença par le massacre de Wassy (mars 1562),
où le duc de Guise fit périr des réformés réunis dans une grange.
En réplique, le prince de Condé prit les armes et s’empara
de plusieurs villes. Contrainte de prendre parti, Catherine se
mit à la tête des Catholiques. Les massacres répondirent aux
massacres et les Protestants profanèrent églises et tombeaux.
Toute la France fut bientôt ravagée par les troupes des uns et des
autres. À la bataille de Dreux (décembre 1562), Guise donna la
victoire au camp catholique, mais il fut assassiné quelques mois
plus tard, en février 1563. L’édit de pacification d’Amboise, en
mars 1563, fut négocié parMontmorency, pour les Catholiques,
et Condé, pour les Protestants. Il donnait la liberté de culte aux
nobles et dans une ville par bailliage. Charles IX fut proclamé
majeur en 1563 et sa mère tenta dès lors de rétablir l’autorité
royale. L’ordonnance de Moulins (1566) diminua notamment
le pouvoir des parlements et des gouverneurs. Pour rétablir
la concorde, la reine-mère fit faire à son fils un long tour de
France (1564) et mena une vie de cour brillante. Mécontents
du rapprochement du pouvoir royal avec l’Espagne, mécontents
de l’application des édits, les Protestants projetèrent de se saisir
de la personne du roi. La cour se réfugia à Meaux puis se rendit
à Paris (septembre 1567). Après un bref répit, le désordre et les
massacres reprirent de plus belle. Les Protestants bloquèrent
Paris et livrèrent la bataille indécise de Saint-Denis (novembre
1567),oùMontmorencyfuttué.LesecondfilsdeCatherine,Henri
d’Anjou, prit alors le commandement des armées royales. La
paix fut signée à Longjumeau en mars 1568 : les dispositions
de l’édit d’Amboise étaient rétablies. Dans le contexte de la
réaction tridentine, le parti catholique commença alors de
reprendre le dessus. Ordres mendiants et jésuites diffusaient
les mots d’ordres. Des confréries armées se créaient. Le duc
d’Anjou défit et tua Condé à Jarnac (mars 1569). Malgré le
secours des protestants d’Allemagne, les Protestants furent
vaincus une seconde fois à Moncontour (octobre 1569). Un
nouvel édit de pacification, signé à Saint-Germain, intervint en
août 1570 : les Protestants recevaient quatre villes de sûreté :
La Rochelle, Montauban, La Charité et Cognac. Les seigneurs
réformés reparurent à la Cour et Coligny devint le favori de
Charles IX. Jalouse de cette concurrence, Catherine résolut la
perte de l’amiral. À la faveur du mariage d’Henri de Navarre,
chef nominal du parti protestant, avec Marguerite de Valois, le
parti catholique profita du rassemblement à Paris de nombreux
chefs réformés : ce fut le massacre de la Saint-Barthélemy (24
août 1572). Le roi et sa mère s’étaient laissé entraîner dans
l’affaire, où la fureur collective fit le principal des deux mille
victimes. La guerre reprit, inexpiable. Le Midi s’était révolté,
avec la complicité de Montmorency-Damville, gouverneur de
Languedoc. L’édit de Boulogne (juillet 1573), qui donnait la
liberté de conscience et assurait la liberté de culte à La Rochelle
et Montauban, ne put mettre un terme à la guerre. Roi d’un
n° 532 A/