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MONNAIES DE LA RENAISSANCE
envoyée par les princes protestants d’Allemagne fut défaite par
le duc de Guise. Le 12 mai 1588, ce dernier étant à Paris, la
ville se souleva contre le roi, qui dut s’enfuir. En juillet, Henri III
signaitunéditd’union(descatholiques) :l’hérésieétaitinterdite ;
Navarre exclut de la succession. Les États généraux, convoqués
à Blois, virent le triomphe de la Ligue : le roi renouvela l’édit
d’unionet lesÉtats luirefusèrent toutsubside.Pourreprendreen
main le pouvoir, le roi fit assassiner Guise (23 décembre 1588)
et son frère le cardinal de Guise (24 décembre). Les États furent
clos en janvier 1589. Paris entra en révolte ouverte contre le roi
et mit à sa tête un Conseil des Seize. Le duc de Mayenne, frère
de Guise, gouverneur de Bourgogne, arriva à Paris en février
1589 et fut nommé lieutenant général du royaume. La province
suivit. Ne restait àHenri III que le Dauphiné, Bordeaux,Angers,
Tours, Blois et Beaugency. Mayenne marchant sur Tours, le roi
dut s’allier à Henri de Navarre. Bientôt, Paris fut assiégé par
lesdeuxsouverains.C’estalorsqu’unreligieux jacobin,Jacques
Clément, assassina Henri III : c’était le premier régicide de
l’histoire de France. Avec Henri III finit la dynastie de Valois
qui gouvernait la France depuis 1328. La couronne passa à son
cousin éloigné Henri de Navarre.
536.
Teston 3
e
type, col fraisé, 1575,
Angers, F dans
la légende du droit, à 6 heures, F, 387396 ex., Mises en
boîte : 844, (Ar, Ø 30 mm, 7 h, 9,49 g). (pd. th. 9,598 g,
titre 898 ‰, taille 1/25 1/2 marc, 156 dt.11 d. 6 gr. A.R.).
A/
●HENRICVS● III● D● G● FRAN● ET● POLO●
REX● - 1575
. (Henri III, par la grâce de Dieu, roi des
Francs et des Polonais). Buste de Henri III à droite, lauré,
drapé et cuirassé avec le col fraisé.
R/
SIT● NOMEN● DOMINI[●] BENEDICTVM
[(Mm)], (légende commençant à 6 heures)
. (Béni soit le
nom du Seigneur). Écu de France couronné accosté de
deux H couronnées.
M/
Tête de lion après BENEDICTVM = Philippe Varice
(1567‑1576).
Ce teston est frappé sur un flan légèrement irrégulier
présentant un éclatement à 10 heures au droit. Exemplaire
recouvert d’une légère patine grise et présentant un tréflage
au niveau du front du roi.
C. 1414‑1415 - L. 966 - L. 1126 - Sb. 4654 (10 ex.).
RR. TB+
320 € / 550 €
Variété avec le millésime sous le buste et non pas après
BENEDICTVM.
Les chiffres de fabrication et de mise en boîte sont exprimés
en testons ; ils comprennent des demi-testons aumême type
(Sb.4654) ainsi que des testons et demi-testons du 10
e
type
au nom de Charles IX (Sb.4634 et Sb.4636) et des testons
et demi-testons du 4
e
type au nom de Henri III (Sb.4658
et Sb.4660). Pour Angers, ce type monétaire n’est connu
que pour 1575.
HENRI III - (30/05/1574‑2/08/1589)
Né à Fontainebleau en 1551, Henri III était le troisième fils de
Henri II et de Catherine de Médicis. D’abord duc d’Anjou, il
s’illustra par ses succès militaires contre les Huguenots et fut
choisi en 1573 comme roi par les Polonais pour remplacer le
dernier des Jagellons. En juin 1574, tandis que Catherine de
Médicisassuraitlarégence,HenriIIIs’enfuitdePologne.Ilpassa
par Venise pour regagner la France. En France, Catherine était
fort impopulaire, en raison des faveurs qui pleuvaient sur ses
créatures italiennes (Strozzi, Gonzague, Birague, Gondi). Le roi
etsamèreseretrouvèrentàLyonetréformèrentlegouvernement.
Le conseil fut restreint en nombre : il se réduisit à la reine-mère,
Birague et Cheverny. Les pouvoirs des secrétaires d’Etat furent
amoindris. Sacré à Reims, ayant épousé Louise de Vaudémont,
Henri III tenta de calmer la guerre civile. À la cour, le parti du
roi affrontait celui de son frère, le duc d’Alençon. En septembre
1575, Alençon s’enfuit et se mit à la tête du parti protestant. En
mai 1576, Henri III dut signer l’édit de pacification de Beaulieu
ou paix deMonsieur. Les victimes de la Saint Barthélemy étaient
réhabilitées, le culte protestant autorisé partout hors à Paris
et dans les résidences de la Cour. Huit places de sûreté et des
chambresdejusticemi-partiesétaientaccordéesauxprotestants.
Damville garda le gouvernement du Languedoc et le duc
d’Alençon reçut en apanage Anjou, Touraine et Berry. Le roi de
Navarre, de retour dans ses États, abjura la religion catholique.
Le parti catholique était mécontent de cette paix. Une première
ligue catholique fut créée par le sieur d’Humières à Péronne,
la Picardie refusant de recevoir Condé comme Gouverneur.
Bientôt, Henri de Guise étendit cette Ligue à tout le royaume,
avec pour programme le rétablissement du pouvoir royal et la
réunion des États généraux. Pour contrer le Balafré, Henri III
se déclara chef de la Ligue. Les États Généraux furent réunis à
Blois en novembre 1576, sans représentation protestante. Les
États s’étant prononcés pour l’unité de religion, les Protestants
reprirent les armes. Les États prétendirent aussi établir un
contrôle du gouvernement et refusèrent à Henri III les subsides
qu’il demandait. Catherine rallia Damville et le duc d’Alençon,
devenu duc d’Anjou, héritier présomptif.Après quelques succès
catholiques,unenouvellepaix futsignée :cefut l’éditdePoitiers
de septembre 1577, qui mettait quelques restrictions à l’édit
de Beaulieu. La guerre reprit en 1580 avec la prise de Cahors
par le roi de Navarre : elle fut brève, les protestants aspirant
à la paix, qui fut conclue à Fleix en novembre 1580. Le duc
d’Anjou transporta ses ambitions à l’extérieur, cherchant à
épouser Élisabeth d’Angleterre puis mourut devant Anvers,
dont il cherchait à s’emparer (juin 1584). Entouré de mignons
et de favoris, Henri III s’efforça de renforcer le pouvoir royal
en groupant ses fidèles autour d’un trône dont il voulut relever
le prestige : c’est le sens de l’élévation de ses favoris, Épernon
et Joyeuse, du renforcement de l’étiquette et de la fondation, en
1578,del’ordreduSaint-Esprit.Grandlégislateur,ilstructurale
Conseil mais, très dépensier, échoua dans la réforme financière.
Après la mort du duc d’Anjou, Henri de Navarre était devenu
l’héritier présomptif. Henri III n’avait pas d’enfants, il était
discrédité. Les Guise se rallièrent derrière la candidature du
cardinal de Bourbon et le soutien en sous-main de Philippe III
et du pape Sixte-Quint. La Sainte Ligue fut formée par le traité
de Joinville (décembre 1584). Une ligue parisienne se forma,
où entrèrent bourgeois et parlementaires. Elbœuf, Aumale et
Mercœur soulevaient la province. Devant cette pression, le roi
dut signer, le 18 juillet 1585, un édit de proscription contre les
Protestants.Pendantcetemps,lepapedéclaraitHenrideNavarre
déchu de ses droits au trône. En octobre 1587, le duc de Joyeuse
fut vaincu et tué par Henri à Coutras. Mais l’armée de secours