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MONNAIES DE LA RENAISSANCE
Sans disparaître, les institutions représentatives ne sont pas en
mesure d’inquiéter une monarchie qui semble pleine de vie et
de santé. Le règne de François I
er
apparaît donc en définitive
comme un premier âge de l’absolutisme.
515.
Écud’orausoleil,5
e
type,1519,21/07/1519
,Bourges,
Benfindes légendes,B,3
e
ém.,(Or,Ø 26,5 mm,9 h,3,42 g).
(pd. th. 3,439 g, titre 958 ‰, taille 1/71 1/6 marc23 kar.).
A/
+ FRANCISCVS●DEI: GRACIA: FRACORV●REX:
B:
. (François, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de
France couronné sous un soleil.
R/
+ XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS: IMPERAT:
B:
. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).
Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux
1 et 4 de d’une F, aux 2 et 3 d’un lis.
Cet écu est frappé sur un flan irrégulier présentant un
éclatement à 1 heure au droit. De petites faiblesses de frappe
et un léger tréflage au revers.
C. 1073‑1074 - L. 639 - Dy. 775.
RR. TTB+ / TTB
500 € / 950 €
L’atelier de Bourges frappa des écus d’or dès 1515 mais
de manière sporadique et toujours en petites quantités.
516.
Écud’orausoleil,5
e
type,21/07/1519,
Toulouse,Annelet5
e
audroitetaurevers,Annelet5
e
,3
e
ém.,(Or,Ø 26,5 mm,11 h,3,39 g).
(pd. th. 3,439 g, titre 958 ‰, taille 1/71 1/5 marc, 40 st.23 kar.).
A/
(Mm)FRANCISCVS:DEI:GRACIA:FRANCO:REX
. (Fran-
çois,parlagrâcedeDieu,roideFrance).ÉcudeFrancecouronné
sous un soleil.
R/
(Mm) XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS:
IMPERAT
. (Christ vainc, Christ règne, Christ commande).
Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux 1 et
4 d’une F, aux 2 et 3 d’un lis.
M/
Trèfle en début des légendes =Hugues Lamyer (1532‑1539).
Cet écu est frappé sur un flan assez large, irrégulier et légèrement
voilé. Quelques motifs apparaissent sur la face opposée.
C. 1073‑1074 - L. 639 - Dy. 775.
TTB
380 € / 580 €
Cesécussontclassésau4
e
typedans l’ouvragedeJeanLafaurie.
FRANÇOIS I
er
LE RESTAURATEUR DES
LETTRES - (01/01/1515‑31/03/1547)
L’avènementdeFrançoisI
er
marquetraditionnellementenFrance
le commencement de l’Ancien Régime, sans qu’on puisse bien
saisirenquoi ildiffèreduMoyenAge.L’èrenouvellesedistingue
essentiellement par l’exaltation de la personne même du roi, au
détriment de concepts plus abstraits (le Trône, la Couronne). La
religionmonarchiques’organisealorsautourd’uneincarnation :
héroïsé, identifié tantôt à César, tantôt à l’Hercule gaulois,
François I
er
s’impose comme guerrier et comme justicier, tout
à la fois roi de guerre, roi des arts et roi de gloire. Autour de lui,
se créent un premier embryon de Cour, une première étiquette.
C’est alors que naît ce « cérémonial d’État « dont les historiens
américains ont fait l’un de leurs principaux objets d’étude. Né à
Cognacen1494,FrançoisétaitlefilsdeCharlesdeValois,comte
d’Angoulême et de Louise de Savoie. Beau-fils de Louis XII, dont
il avait épousé la fille Claude de France, il lui succéda en 1515,
àdéfautd’héritiermâledirectdudéfunt.Lenouveauroicontinua
la politique italienne de son prédécesseur. La première année
du règne du règne fut marquée par une première descente dans
la Péninsule, avec la victoire de Marignan contre les Suisses et
la conquête du Milanais. L’année suivante, François concluait
avec le pape Léon X le concordat de Bologne, qui faisait du
roi le maître des nominations épiscopales dans son royaume,
et signait une paix perpétuelle avec les Suisses. En 1519, à la
mort de Maximilien I
er
, le roi de France brigua la couronne
impériale, mais celle-ci revint à celui qui allait être son grand
rival : Charles Quint. Ce prince réunit deux héritages : l’un,
« bourguignon » et impérial, lui vient de son père, Philippe le
Beau et de son grand-père, l’empereur Maximilien : ce sont
les restes des possessions de Charles le Téméraire (Flandres,
Franche-Comté), les domaines des Habsbourg (duchés autri-
chiens, Basse-Alsace) et la couronne impériale du Saint Empire
romain germanique ; le second, méditerranéen et espagnol, lui
vient de sa mère, Jeanne la Folle : ce sont la Castille, l’Aragon
et les « royaumes » ibériques qui leur sont rattachés, ce sont
les possessions italiennes (Milanais, royaume de Naples) ; ce
seront bientôt aussi les Indes, dont la conquête et l’organisation
se poursuivent sous le règne de l’empereur. Ayant échoué à
nouer une alliance avec le roi d’Angleterre Henri VIII (Camp
du drap d’or, 1520), trahi par le connétable de Bourbon, son
principal feudataire, François s’engagea dans une lutte difficile
contre les Impériaux, tout à la fois dans l’est de la France et en
Italie. En 1525, après avoir repris Milan, le roi était battu et
fait prisonnier devant Pavie. En son absence, Louise de Savoie
exerça la régence. Captif en Espagne, François y signa le traité
de Madrid (1526), qu’il renia dès sa libération. La guerre se
poursuivit,marquéeparlesacdeRomeparlesImpériaux(1527).
À la paix de Cambrai (1529), la France renonçait à l’Italie et
François épousait Éléonore d’Autriche, sœur de Charles Quint.
La guerre reprit en 1536, après que François eût noué des
alliances avec l’Angleterre, la Suède, les protestants allemands
et l’Empire ottoman. Trèves et batailles alternèrent jusqu’au
traité de Crespy (1544) avec l’Empereur et d’Ardres (1546)
avec l’Angleterre, qui avait changé de camp entre-temps. À ce
bilan indécis de sa politique extérieure, le roi pouvait opposer
celui, plus brillant, de sa gestion intérieure : protection donnée
aux arts et aux lettres, création du Collège de France (1529),
ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), instituant un état civil
et imposant l’usage du français dans les actes officiels. À la
différence d’autres monarchies européennes (celle des Tudors
par exemple), la monarchie française bénéficiait en ce début du
XVI
e
siècle d’une légitimité incontestée, ancrée dans le passé
le plus lointain. Princes autoritaires, François I
er
et son fils en
profitèrentpourrenforcerlepouvoirroyal.LeConseilcommença
à se structurer ; les secrétaires d’État firent leur apparition.