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- 208 -

MONNAIES DE LA RENAISSANCE

Sans disparaître, les institutions représentatives ne sont pas en

mesure d’inquiéter une monarchie qui semble pleine de vie et

de santé. Le règne de François I

er

apparaît donc en définitive

comme un premier âge de l’absolutisme.

515.

Écud’orausoleil,5

e

type,1519,21/07/1519

,Bourges,

Benfindes légendes,B,3

e

 ém.,(Or,Ø 26,5 mm,9 h,3,42 g).

(pd. th. 3,439 g, titre 958 ‰, taille 1/71 1/6 marc23 kar.).

A/

+ FRANCISCVS●DEI: GRACIA: FRACORV●REX:

B:

. (François, par la grâce de Dieu, roi des Francs). Écu de

France couronné sous un soleil.

R/

+ XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS: IMPERAT:

B:

. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).

Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux

1 et 4 de d’une F, aux 2 et 3 d’un lis.

Cet écu est frappé sur un flan irrégulier présentant un

éclatement à 1 heure au droit. De petites faiblesses de frappe

et un léger tréflage au revers.

C. 1073‑1074 - L. 639 - Dy. 775.

RR. TTB+  / TTB

500 € / 950 €

L’atelier de Bourges frappa des écus d’or dès 1515 mais

de manière sporadique et toujours en petites quantités.

516.

Écud’orausoleil,5

e

type,21/07/1519,

Toulouse,Annelet5

e

audroitetaurevers,Annelet5

e

,3

e

 ém.,(Or,Ø 26,5 mm,11 h,3,39 g).

(pd. th. 3,439 g, titre 958 ‰, taille 1/71 1/5 marc, 40 st.23 kar.).

A/

(Mm)FRANCISCVS:DEI:GRACIA:FRANCO:REX

. (Fran-

çois,parlagrâcedeDieu,roideFrance).ÉcudeFrancecouronné

sous un soleil.

R/

(Mm) XPS: VINCIT: XPS: REGNAT: XPS:

IMPERAT

. (Christ vainc, Christ règne, Christ commande).

Croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur, cantonnée aux 1 et

4 d’une F, aux 2 et 3 d’un lis.

M/

Trèfle en début des légendes =Hugues Lamyer (1532‑1539).

Cet écu est frappé sur un flan assez large, irrégulier et légèrement

voilé. Quelques motifs apparaissent sur la face opposée.

C. 1073‑1074 - L. 639 - Dy. 775.

TTB

380 € / 580 €

Cesécussontclassésau4

e

typedans l’ouvragedeJeanLafaurie.

FRANÇOIS I

er

LE RESTAURATEUR DES

LETTRES - (01/01/1515‑31/03/1547)

L’avènementdeFrançoisI

er

marquetraditionnellementenFrance

le commencement de l’Ancien Régime, sans qu’on puisse bien

saisirenquoi ildiffèreduMoyenAge.L’èrenouvellesedistingue

essentiellement par l’exaltation de la personne même du roi, au

détriment de concepts plus abstraits (le Trône, la Couronne). La

religionmonarchiques’organisealorsautourd’uneincarnation :

héroïsé, identifié tantôt à César, tantôt à l’Hercule gaulois,

François I

er

s’impose comme guerrier et comme justicier, tout

à la fois roi de guerre, roi des arts et roi de gloire. Autour de lui,

se créent un premier embryon de Cour, une première étiquette.

C’est alors que naît ce « cérémonial d’État « dont les historiens

américains ont fait l’un de leurs principaux objets d’étude. Né à

Cognacen1494,FrançoisétaitlefilsdeCharlesdeValois,comte

d’Angoulême et de Louise de Savoie. Beau-fils de Louis XII, dont

il avait épousé la fille Claude de France, il lui succéda en 1515,

àdéfautd’héritiermâledirectdudéfunt.Lenouveauroicontinua

la politique italienne de son prédécesseur. La première année

du règne du règne fut marquée par une première descente dans

la Péninsule, avec la victoire de Marignan contre les Suisses et

la conquête du Milanais. L’année suivante, François concluait

avec le pape Léon X le concordat de Bologne, qui faisait du

roi le maître des nominations épiscopales dans son royaume,

et signait une paix perpétuelle avec les Suisses. En 1519, à la

mort de Maximilien I

er

, le roi de France brigua la couronne

impériale, mais celle-ci revint à celui qui allait être son grand

rival : Charles Quint. Ce prince réunit deux héritages : l’un,

« bourguignon » et impérial, lui vient de son père, Philippe le

Beau et de son grand-père, l’empereur Maximilien : ce sont

les restes des possessions de Charles le Téméraire (Flandres,

Franche-Comté), les domaines des Habsbourg (duchés autri-

chiens, Basse-Alsace) et la couronne impériale du Saint Empire

romain germanique ; le second, méditerranéen et espagnol, lui

vient de sa mère, Jeanne la Folle : ce sont la Castille, l’Aragon

et les « royaumes » ibériques qui leur sont rattachés, ce sont

les possessions italiennes (Milanais, royaume de Naples) ; ce

seront bientôt aussi les Indes, dont la conquête et l’organisation

se poursuivent sous le règne de l’empereur. Ayant échoué à

nouer une alliance avec le roi d’Angleterre Henri VIII (Camp

du drap d’or, 1520), trahi par le connétable de Bourbon, son

principal feudataire, François s’engagea dans une lutte difficile

contre les Impériaux, tout à la fois dans l’est de la France et en

Italie. En 1525, après avoir repris Milan, le roi était battu et

fait prisonnier devant Pavie. En son absence, Louise de Savoie

exerça la régence. Captif en Espagne, François y signa le traité

de Madrid (1526), qu’il renia dès sa libération. La guerre se

poursuivit,marquéeparlesacdeRomeparlesImpériaux(1527).

À la paix de Cambrai (1529), la France renonçait à l’Italie et

François épousait Éléonore d’Autriche, sœur de Charles Quint.

La guerre reprit en 1536, après que François eût noué des

alliances avec l’Angleterre, la Suède, les protestants allemands

et l’Empire ottoman. Trèves et batailles alternèrent jusqu’au

traité de Crespy (1544) avec l’Empereur et d’Ardres (1546)

avec l’Angleterre, qui avait changé de camp entre-temps. À ce

bilan indécis de sa politique extérieure, le roi pouvait opposer

celui, plus brillant, de sa gestion intérieure : protection donnée

aux arts et aux lettres, création du Collège de France (1529),

ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), instituant un état civil

et imposant l’usage du français dans les actes officiels. À la

différence d’autres monarchies européennes (celle des Tudors

par exemple), la monarchie française bénéficiait en ce début du

XVI

e

siècle d’une légitimité incontestée, ancrée dans le passé

le plus lointain. Princes autoritaires, François I

er

et son fils en

profitèrentpourrenforcerlepouvoirroyal.LeConseilcommença

à se structurer ; les secrétaires d’État firent leur apparition.