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MONNAIES DE LA RENAISSANCE
510.
Écu d’or au soleil, 25/04/1498,
Lyon, Trèfle en fin des
légendes et point sous la 12
e
lettre des légendes, Trèfle et point
12
e
, (Or, Ø 26 mm, 7 h, 3,35 g). (pd. th. 3,496 g, titre 963 ‰,
taille 1/70 marc, 36 s. 3 dt.23 1/8 Kar.).
A/
[(lis couronné)] (Mm) LVDOVICVS: DEI: GRACIA:
FRANCORV: REX (trèfle), (ponctuation par deux annelets
superposés, N romaines)
. (Louis, par la grâce de Dieu, roi des
Francs). Écu de France couronné, sous un soleil.
R/
(lis couronné) (Mm) XPS:VINCIT: XPS[: R]EGNAT: XPS:
IMPERAT (trèfle), (ponctuation par deux annelets superpo-
sés)
. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).
Croix fleurdelisée, avec quadrilobe en cœur.
M/
Anneletendébutdeslégendes=JacquesPoulin(1508‑1513).
Cet écu d’or est frappé sur un flan assez large, légèrement
irrégulier et présentant un éclatement de flan. Faiblesse de
frappe à 12 heures au droit se retrouvant au revers.
C. 900 - L. 592 - Dy. 647.
TTB+
380 € / 580 €
Exemplaire acheté dans les années 1960 auprès de la
Maison Platt.
43.198 écus d’or ont été frappés à Lyon entre 1508 et 1511.
511.
Douzain ou grand blanc à la couronne, 1498,
25/04/1498
,Rouen,Point6
e
audroitetaureverset tourenfindes
légendes,Point17
e
,(Bill,Ø 25,5 mm,1 h,2,84 g).(pd. th. 2,846 g,
titre 359 ‰, taille 1/86 marc, 12 d.t.4 d. 12 gr. A.R.).
A/
(lis couronné) LVDOVICVS* FRAnCOR*
REX (Mm), (ponctuation par simple molette à 5
pointes)
. (Louis, roi des Francs). Écu de France couronné
et accosté de trois couronnes dans un double trilobe.
R/
(lis couronné) SIT* nOmEn* DnI* BEnEDIC-
TV (Mm) (ponctuationparsimplemoletteà5pointes)
. (Béni
soit le nom du seigneur). Croix cantonnée aux 1 et 4 d’un
lis, aux 2 et 3 d’une couronne, dans un double quadrilobe.
M/
Point en fin de légende du revers.
Ceblancestfrappésurunflanlargeetirrégulier.Exemplaire
présentant quelques faiblesses de frappe au niveau des
motifs centraux.
C. 928 - L. 605 - Dy. 664.
RR. TB+
75 € / 130 €
Le type monétaire du blanc à la couronne fut créé sous
Charles VII, le 28 janvier 1436. Ces monnaies connurent
plusieurs changements de titre et de poids. Louis XI fixa
leur titre à 359 millièmes et leur poids théorique à 2,846 g ;
ces caractéristiques seront reprises sous son successeur,
Charles VIII, puis par Louis XII.
LOUIS XII LE PÈRE DU
PEUPLE - (08/04/1498‑31/12/1514)
Né à Blois en 1462, Louis XII était le fils de Charles d’Orléans
et de Marie de Clèves. Comme duc d’Orléans, il avait dirigé
l’opposition aux Beaujeu. À son avènement au trône, Louis
XII était âgé de trente-six ans. Il prit pour principal conseiller
Georgesd’Amboise,archevêquedeRouen,qui, jusqu’àsamort
en 1510, resta à la tête des affaires. Le mariage du roi avec
Jeanne de France fut annulé pour non-consommation et Louis
se remaria avec Anne de Bretagne, afin de conserver le duché
à la monarchie (janvier 1499). La reine eut plus d’influence
dans ce second mariage que dans le premier et sut préserver
l’autonomie de la Bretagne.Aussitôt roi, Louis XII avait pris le
titre de duc de Milan, comme héritier de Valentine Visconti. Il
renouvelaletraitéd’Étaplesavecl’Angleterre,reçutl’hommage
de Philippe le Beau pour l’Artois et le Charolais (1499) et
conclut avec les cantons suisses un traité pour lever des troupes
sur le territoire de la Confédération. Le roi s’allia avec Venise
contre Ludovic le More. En 1499, le duché de Milan fut envahi
par une armée française, placée sous le commandement du
milanais Trivulce. D’abord réfugié auprès de Maximilien,
Ludovic reprit Milan en 1500. À Novare, en avril, les Suisses
trahirent le More, qui fut pris et demeura prisonnier jusqu’à
sa mort en 1508. À Milan, un Sénat mi-français, mi-italien fut
mis en place. La France aidait César Borgia à se tailler un
duché en Romagne, elle s’alliait avec la Pologne, la Bohême
et la Hongrie contre les Habsbourg et envoyait une flotte en
Orient pour secourir les chevaliers de Rhodes. En 1501, les
Français partirent de Milan pour reconquérir le royaume de
Naples. Frédéric fut détrôné, mais dès 1502, les hostilités
commencèrent contre les Espagnols. Malgré les prouesses des
chevaliers français, Naples était perdue dès 1504 (capitulation
de Gaète). Isabelle de Castille étant morte en 1504, Philippe
le Beau, mari de sa fille Jeanne, prit le titre de roi de Castille.
Le royaume de France allait se trouver pris en tenailles entre
l’Espagneetlesrestesdel’Étatbourguignon.Leroipoursuivait
cependant son rêve italien. L’armée française partit de Milan
en avril 1509. Elle défit les Vénitiens d’Agnadel sur l’Adda au
mois de mai. Jules II se retourna alors contre la France, forma
une Sainte Ligue pour la chasser de la Péninsule et fit entrer les
Suisses en Italie. La bataille des Français de Gaston de Foix,
duc de Nemours, contre les coalisés eut lieu devant Ravenne en
avril 1512. Les Français furent vainqueurs mais Gaston resta
sur le champ de bataille. Maximilien joignit la Sainte Ligue
l’année suivante. Les Suisses mirent Maximilien Sforza sur
le trône de Milan. Enfin, à Novare (juin 1513), ils écrasèrent
les Français. L’Italie était perdue une seconde fois. Au Nord,
Maximilien de Habsbourg et Henri VIII étaient vainqueurs à
Guinegatte (août 1513). Les Suisses atteignirent Dijon. Anne
de Bretagne morte, François d’Angoulême, héritier du trône,
épousa Claude de France, fille de Louis XII. Réconcilié avec
Henri VIII, le roi se remaria avec Marie d’Angleterre. Cette
seconde union ne fut point féconde et Louis XII mourut trois
mois plus tard, laissant le trône à son cousin d’Angoulême.
Échec politique, les expéditions italiennes de Charles VIII et
de Louis XII mirent cependant la France en contact avec la
Renaissance italienne. Pour un siècle, les nouveautés venues
de la Péninsule allaient stimuler la Renaissance française.