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MONNAIES DU MOYEN-ÂGE
483.
Écu d’or à la couronne, n.d., 11/03/1385
, 1
re
ém.,
(Or, Ø 28 mm, 7 h, 3,96 g). (pd. th. 4,079 g, titre 1000 ‰,
taille 1/60 marc, 22 s. 6 d.t.24 kar.).
A/
+KAROLVSxDEIxGRACIAxFRAnCORVmxREX, (ponc-
tuation par deux sautoirs superposés)
. (Charles, par la grâce de
Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné.
R/
+XPC’*VINCIT*XPC’*REGHAT*XPC’*IMPERAT
. (Le
Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix
fleurdelisée et feuillue avec une rose à 5 pétale dans un losange
curviligne en cœur, le tout dans un quadrilobe cantonné de
quatre couronnes.
Cet écu d’or est frappé sur un flan irrégulier et assez large. Le
reversaétéfrappéavecuncoinprésentantdestracesd’oxydation.
C. 484 - L. 378 - Dy. 369.
SUP / TTB+
450 € / 750 €
L’écu d’or a aussi été frappé par le duc de Bourgogne et le
dauphin Charles entre 1418 et 1422. Si le titre a été peu modifié
de 24 à 22 carats, le poids a varié de 4,079 g à 3,599 g et le
coursestmontéde22sols tournoiset6deniers tournoisà40sols
tournois, la valeur du sol tournois évoluant de 0,181 g à 0,087 g.
La première émission est toujours sans point secret d’atelier.
484.
Écu d’or à la couronne, n.d., 11/03/1385
, 1
re
ém.,
(Or, Ø 30 mm, 1 h, 3,96 g). (pd. th. 4,079 g, titre 1000 ‰,
taille 1/60 marc, 22 s. 6 d.t.24 kar.).
A/
Même Description.
R/
+ XPC* VINCIT* XPC* REGHAT* XPC* INPERAT, (N
rétrogrades)
. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ com-
mande). Croix fleurdelisée et feuillue avec une étoile à 5 rais
dans un losange curviligne en cœur, le tout dans un quadrilobe
cantonné de quatre couronnes.
Cet écu d’or est frappé sur un flan large et régulier. Exemplaire
présentantdehautsreliefs.Quelquesmotifsdureversapparaissent
en négatif sur la face opposée.
C. 484 - L. 378 - Dy. 369.
TTB+
480 € / 780 €
CHARLES VI LE FOU OU LE BIEN
AIMÉ - (16/09/1380‑21/10/1422)
Né à Paris en 1368, Charles VI était le fils de Charles V et
de Jeanne de Bourbon. En 1380, Louis d’Anjou exerça la
régence, Bourgogne et Berry la tutelle des enfants royaux.
Les conseillers de Charles V étaient maintenus au pouvoir.
Mais Louis fit financer par les caisses royales son expédition
en Italie pour récupérer la succession desAngevins de Naples.
Une ère de troubles s’ouvrait : grand schisme d’Occident à
partir de 1378, révoltes urbaines en Languedoc, en Italie,
en Angleterre et en Allemagne, bientôt en Flandres, à Paris
et Rouen. À partir de 1383, le pouvoir royal reprit le dessus
et la répression fut terrible. En janvier 1383, la prévôté des
marchands fut unie à la prévôté de Paris et les juridictions
des métiers dissoutes. En 1382‑1384, Jean de Berry remettait
de l’ordre en Languedoc. En janvier 1384, Philippe le Hardi,
duc de Bourgogne, devenait comte de Flandre, à la mort de
son beau-père Louis de Male et mariait, en 1385, le jeune roi
à Isabeau de Bavière. En 1388, Charles VI congédia ses oncles
et rappela les conseillers de son père (Bureau de La Rivière,
Jean Le Mercier, Jean de Montagu), les « Marmousets » et
mit à la tête du conseil Louis II d’Anjou ou d’Orléans, fils de
Louis I
er
, mort en 1384, qui prenait le titre de roi de Jérusalem
et de Sicile. En août 1392, au cours d’une expédition contre
la Bretagne, Charles VI devint fou. Les Marmousets furent
chassés du Conseil. Louis d’Anjou et les oncles du roi, Berry et
Bourgogne,s’emparèrentdupouvoir.PhilippeleHardiconclutla
paix avec l’Angleterre et maria Richard II à Isabelle de France.
Mais, en 1399, le duc de Derby devenait roi d’Angleterre sous
le nom d’Henri IV : tout était à recommencer. À Philippe le
Hardi, mort en 1404, succéda son fils Jean sans peur, héros
de la croisade de Nicopolis, qui ne tarda pas à se heurter à
Louis d’Orléans. Le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans fut
assassiné au sortir de l’hôtel Barbette. Son fils Charles s’allia
avecdegrandsféodauxduMidi,leconnétableCharlesd’Albret
et le comte Bernard VIII d’Armagnac, formant le parti dit des
«Armagnacs ». En 1412, le duc de Bourgogne, qui s’était rallié
lesParisienspardesmesuresdémagogiques,fitsonentréedans
la capitale. Depuis 1411, les Bourguignons s’étaient alliés aux
Anglais, qui débarquèrent en Cotentin en 1412. En 1413, les
États généraux se réunirent à Paris, sous le contrôle du parti
bourguignon, pour préparer une ordonnance de réforme. Une
émeute parisienne, du parti dit des « Cabochiens » arrêta le
processus. En août, le duc de Bourgogne quittait à Paris et le
duc d’Orléans y rentrait. Cependant, Henri V, roi d’Angleterre
depuis 1413, débarqua à l’embouchure de la Seine. En octobre
1415, il décida de gagner Calais. L’armée de Charles VI lui
bloqua la route. La bataille eut lieu à Azincourt le 25 octobre
1415. La chevalerie française fut taillée en pièces ; les ducs
d’Orléans et de Bourbon tombèrent aux mains de Henri V. En
1417, la flotte française était détruite à La Hougue, en 1418
Henri V s’emparait de la Normandie. Le 29 mai 1418, Paris
retombait au pouvoir des Bourguignons. Le dauphin Louis
s’échappa avec peine. Le 10 septembre 1419 eut lieu une
entrevue de réconciliation entre Jean sans Peur et le dauphin ;
le duc de Bourgogne y fut poignardé. Le parti bourguignon se
tournait désormais définitivement vers l’Angleterre.Après des
négociations entre Franco-Bourguignons et Anglais, à Arras,
le traité de paix fut scellé à Troyes le 21 mai 1420 : Henri V
épousait la fille de Charles VI et d’Isabeau de Bavière, devenait
régent du royaume et le dauphin Charles était privé de ses
droits. En août 1422, Henri V décédait à Vincennes, Charles
VI le suivit dans la tombe au mois d’octobre suivant. Le duc
de Bedford devenait régent de France et d’Angleterre pour le
jeune roi Henri VI, tandis que le dauphin, réfugié à Bourges,
se proclamait roi sous le nom de Charles VII.