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- 197 -

MONNAIES DU MOYEN-ÂGE

483.

Écu d’or à la couronne, n.d., 11/03/1385

, 1

re

 ém.,

(Or, Ø 28 mm, 7 h, 3,96 g). (pd. th. 4,079 g, titre 1000 ‰,

taille 1/60 marc, 22 s. 6 d.t.24 kar.).

A/

+KAROLVSxDEIxGRACIAxFRAnCORVmxREX, (ponc-

tuation par deux sautoirs superposés)

. (Charles, par la grâce de

Dieu, roi des Francs). Écu de France couronné.

R/

+XPC’*VINCIT*XPC’*REGHAT*XPC’*IMPERAT

. (Le

Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande). Croix

fleurdelisée et feuillue avec une rose à 5 pétale dans un losange

curviligne en cœur, le tout dans un quadrilobe cantonné de

quatre couronnes.

Cet écu d’or est frappé sur un flan irrégulier et assez large. Le

reversaétéfrappéavecuncoinprésentantdestracesd’oxydation.

C. 484 - L. 378 - Dy. 369.

SUP  / TTB+

450 € / 750 €

L’écu d’or a aussi été frappé par le duc de Bourgogne et le

dauphin Charles entre 1418 et 1422. Si le titre a été peu modifié

de 24 à 22 carats, le poids a varié de 4,079 g à 3,599 g et le

coursestmontéde22sols tournoiset6deniers tournoisà40sols

tournois, la valeur du sol tournois évoluant de 0,181 g à 0,087 g.

La première émission est toujours sans point secret d’atelier.

484.

Écu d’or à la couronne, n.d., 11/03/1385

, 1

re

 ém.,

(Or, Ø 30 mm, 1 h, 3,96 g). (pd. th. 4,079 g, titre 1000 ‰,

taille 1/60 marc, 22 s. 6 d.t.24 kar.).

A/

Même Description.

R/

+ XPC* VINCIT* XPC* REGHAT* XPC* INPERAT, (N

rétrogrades)

. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ com-

mande). Croix fleurdelisée et feuillue avec une étoile à 5 rais

dans un losange curviligne en cœur, le tout dans un quadrilobe

cantonné de quatre couronnes.

Cet écu d’or est frappé sur un flan large et régulier. Exemplaire

présentantdehautsreliefs.Quelquesmotifsdureversapparaissent

en négatif sur la face opposée.

C. 484 - L. 378 - Dy. 369.

TTB+

480 € / 780 €

CHARLES VI LE FOU OU LE BIEN

AIMÉ - (16/09/1380‑21/10/1422)

Né à Paris en 1368, Charles VI était le fils de Charles V et

de Jeanne de Bourbon. En 1380, Louis d’Anjou exerça la

régence, Bourgogne et Berry la tutelle des enfants royaux.

Les conseillers de Charles V étaient maintenus au pouvoir.

Mais Louis fit financer par les caisses royales son expédition

en Italie pour récupérer la succession desAngevins de Naples.

Une ère de troubles s’ouvrait : grand schisme d’Occident à

partir de 1378, révoltes urbaines en Languedoc, en Italie,

en Angleterre et en Allemagne, bientôt en Flandres, à Paris

et Rouen. À partir de 1383, le pouvoir royal reprit le dessus

et la répression fut terrible. En janvier 1383, la prévôté des

marchands fut unie à la prévôté de Paris et les juridictions

des métiers dissoutes. En 1382‑1384, Jean de Berry remettait

de l’ordre en Languedoc. En janvier 1384, Philippe le Hardi,

duc de Bourgogne, devenait comte de Flandre, à la mort de

son beau-père Louis de Male et mariait, en 1385, le jeune roi

à Isabeau de Bavière. En 1388, Charles VI congédia ses oncles

et rappela les conseillers de son père (Bureau de La Rivière,

Jean Le Mercier, Jean de Montagu), les « Marmousets » et

mit à la tête du conseil Louis II d’Anjou ou d’Orléans, fils de

Louis I

er

, mort en 1384, qui prenait le titre de roi de Jérusalem

et de Sicile. En août 1392, au cours d’une expédition contre

la Bretagne, Charles VI devint fou. Les Marmousets furent

chassés du Conseil. Louis d’Anjou et les oncles du roi, Berry et

Bourgogne,s’emparèrentdupouvoir.PhilippeleHardiconclutla

paix avec l’Angleterre et maria Richard II à Isabelle de France.

Mais, en 1399, le duc de Derby devenait roi d’Angleterre sous

le nom d’Henri IV : tout était à recommencer. À Philippe le

Hardi, mort en 1404, succéda son fils Jean sans peur, héros

de la croisade de Nicopolis, qui ne tarda pas à se heurter à

Louis d’Orléans. Le 23 novembre 1407, le duc d’Orléans fut

assassiné au sortir de l’hôtel Barbette. Son fils Charles s’allia

avecdegrandsféodauxduMidi,leconnétableCharlesd’Albret

et le comte Bernard VIII d’Armagnac, formant le parti dit des

«Armagnacs ». En 1412, le duc de Bourgogne, qui s’était rallié

lesParisienspardesmesuresdémagogiques,fitsonentréedans

la capitale. Depuis 1411, les Bourguignons s’étaient alliés aux

Anglais, qui débarquèrent en Cotentin en 1412. En 1413, les

États généraux se réunirent à Paris, sous le contrôle du parti

bourguignon, pour préparer une ordonnance de réforme. Une

émeute parisienne, du parti dit des « Cabochiens » arrêta le

processus. En août, le duc de Bourgogne quittait à Paris et le

duc d’Orléans y rentrait. Cependant, Henri V, roi d’Angleterre

depuis 1413, débarqua à l’embouchure de la Seine. En octobre

1415, il décida de gagner Calais. L’armée de Charles VI lui

bloqua la route. La bataille eut lieu à Azincourt le 25 octobre

1415. La chevalerie française fut taillée en pièces ; les ducs

d’Orléans et de Bourbon tombèrent aux mains de Henri V. En

1417, la flotte française était détruite à La Hougue, en 1418

Henri V s’emparait de la Normandie. Le 29 mai 1418, Paris

retombait au pouvoir des Bourguignons. Le dauphin Louis

s’échappa avec peine. Le 10 septembre 1419 eut lieu une

entrevue de réconciliation entre Jean sans Peur et le dauphin ;

le duc de Bourgogne y fut poignardé. Le parti bourguignon se

tournait désormais définitivement vers l’Angleterre.Après des

négociations entre Franco-Bourguignons et Anglais, à Arras,

le traité de paix fut scellé à Troyes le 21 mai 1420 : Henri V

épousait la fille de Charles VI et d’Isabeau de Bavière, devenait

régent du royaume et le dauphin Charles était privé de ses

droits. En août 1422, Henri V décédait à Vincennes, Charles

VI le suivit dans la tombe au mois d’octobre suivant. Le duc

de Bedford devenait régent de France et d’Angleterre pour le

jeune roi Henri VI, tandis que le dauphin, réfugié à Bourges,

se proclamait roi sous le nom de Charles VII.