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constitua une superbe librairie et encouragea les savants. En
1373,CharlesVavaitporté lamajoritéroyaleàl’âgede treizeans.
481.
Franc à pied, 20/04/1365,
(Or, Ø 29 mm, 10 h, 3,80 g).
(pd. th. 3,824 g, titre 1000 ‰, taille 1/64 marc, 20 st.24 kar.).
A/
KAROLVS*DEI*GR -FRAnCORV*REX, (ponctuationpar
simple sautoir)
. (Charles, par la grâce de Dieu, roi des Francs).
Charles V, couronné, debout sous un dais gothique accosté de
lis, portant une cotte d’armes fleurdelisée par-dessus sa cotte de
mailles, tenant une épée de la main droite (un annelet à la garde)
et la main de justice de la gauche.
R/
+XPC*VINCIT*XPC*REGNAT*XPC*IMPERAT, (ponc-
tuationparuneétoileàcinqrais)
. (LeChristvainc,leChristrègne,
leChristcommande).Croixtréfléeavecquadrilobeangléencœur
contenant un point, cantonnée aux 1 et 4 d’une couronne, aux 2
et 3 d’un lis, dans un quadrilobe anglé accosté de lis.
Ce franc à pied est frappé sur un flan large, légèrement irrégulier
et voilé. Le revers est légèrement tréflé. Reliefs plus nets au
droit qu’au revers.
C. 457A - L. 371 - Dy. 360A.
R. TTB+ / TTB
480 € / 850 €
Exemplaire acheté auprès de la Maison Platt le 27 janvier
1962 et resté en collection depuis cette date.
Cettemonnaie portait dans les textes le nomde « denier d’or aux
fleursde lis »,mais lepeuple luisubstituaceluiplusévocateur de
« franc à pied » en contrepoint du « franc à cheval » de Jean II.
482.
Gros tournois, n.d., 03/08/1369
, 2
e
ém., (Ar, Ø 26 mm,
1 h, 2,52 g). (pd. th. 2,549 g, titre 958 ‰, taille 1/96 marc,
15 d.t.12 d. AR.).
A/
+KAROLVS (trèfle)REX ;légendeextérieure : +BnDICTV:
SIT:nOmE:DnI:nRI:DEI:IhV:XPI (ponctuationpartroispoints
superposés)
. (Charles roi ; béni soit le nom de notre seigneur
Jésus-Christ). Croix.
R/
TVRONVS*CIVIS, (Tannelé,Nromaineetrétrograde)
. (Cité
de Tours). Châtel tournois sommé d’une couronne. Bordure
extérieure de douze lis dans des oves.
Ce gros est frappé sur un flan légèrement irrégulier et voilé.
Exemplaire recouvert d’une jolie patine de médaillier.
C.- - L. 372a - Dy. 362a.
R. TTB+ / TTB
140 € / 220 €
L’émission du gros précède celle du franc à cheval. Pour le
gros, nous avons deux émissions : la première du 24 juillet
1364, la seconde du 3 août 1369 avec un léger affaiblissement,
passant du pied 21
e
à 24
e
. Notre exemplaire, d’un poids léger,
appartient probablement à la 2
e
émission dont le poids théorique
était de 2,549 g.
CHARLES V LE
SAGE - (08/04/1364‑16/09/1380)
Après les désastres de Philippe VI
et de Jean II, le règne de Charles V
est un bref moment de relèvement du
royaume de France. Né à Vincennes
en 1337, fils de Jean II le Bon et
de Bonne de Luxembourg, duc de
Normandie puis régent du royaume
pendant la captivité de son père,
CharlesVmontasurletrôneen1364
avec déjà une longue expérience du
gouvernement.Ildutmenerlaguerre
sur plusieurs fronts. En Bretagne, le
traité de Guérande (1365) reconnut
la victoire du parti de Montfort.
En Bourgogne, à l’extinction de la
vieille dynastie capétienne, le duché
passa au frère de Charles, Philippe
le Hardi. Enfin, à Cocherel, en mars
1364,DuGuesclindéfitlestroupesde
Charles de Navarre. Le même mois,
Charles V était sacré à Reims. En mars 1365, le Navarrais
fit sa paix avec le roi. Il fallut aussi lutter contre les grandes
compagnies qui ravageaient le royaume. On en éloigna un
certain nombre par l’expédition de Castille (1366‑1367),
où se continua la lutte franco-anglaise. Du Guesclin, fait
prisonnier en avril 1367, tomba entre les mains du prince Noir,
qui le libéra contre rançon l’année suivante. Cependant, les
villes d’Aquitaine, écrasées d’impôts, se révoltaient contre le
Prince Noir (1368). Le 30 novembre 1369, le roi de France
décidait la confiscation du duché. Aussitôt, Edouard III reprit
le titre de roi de France, abandonné en 1360. La reconquête
française fut puissamment facilitée par le système fiscal que
Charles avait mis en place durant la décennie précédente. La
marine fut reconstituée et des raids lancés contre les ports
anglais. Aux grandes chevauchées des capitaines anglais,
les Français opposent des fortifications et l’établissement de
garnisons. Connétable en 1370, Du Guesclin est mis à la tête
d’une armée de métier qui remplace l’ost féodal. L’artillerie
fait son apparition dans les sièges. Les trésoriers des guerres
assurent le paiement régulier des troupes. En 1369, Louis
d’AnjourepritleRouergue,leQuercyetunepartieduPérigord
et de l’Agenais. En 1370, le reste de ces provinces tombèrent
aux mains des Français. La chevauchée de Robert Knolles
dans le nord de la France demeura sans résultat, les troupes
royales refusant le combat. En 1372, Poitiers et Saintes furent
prises,AunisetAngoumoisfurentannexésaudomaineroyal,le
Poitou donné à Jean de Berry. En 1373, Édouard III chargeait
son fils Jean de Lancastre d’une grande chevauchée de Calais
à Bordeaux. Une trêve fut conclue en 1375. Le prince Noir
mourut en 1376, Édouard III en 1377. Son successeur Richard
II n’avait que douze ans. Il ne lui restait sur le continent
que Bordeaux, Bayonne et Calais. La France sortait donc
victorieuse de la confrontation : en janvier 1378, Charles V
recevait en grande pompe à Paris l’empereur Charles IV de
Luxembourg et son fils Wenceslas. Le royaume capétien était
confirmé dans son statut de première puissance de l’Occident.
Administrateur sage et prudent, Charles Vréorganisa l’armée
et l’administration des finances. Il établit fouages et aides,
impôts de fait permanents qui furent instaurés pour contribuer
à l’effort de guerre. L’armée royale était, elle aussi, devenue
permanente, formée de compagnies aux capitaines nommés
par le roi ; complétée par une artillerie à feu et une marine
de guerre. Grand bâtisseur, il fit construire l’hôtel Saint-Pol,
rebâtit le Louvre et le château de Vincennes. Prince lettré, il se
MONNAIES DU MOYEN-ÂGE