TRÉSOR D'APAMÉE SUR L'ORONTE
LETRÉSORDEMONNAIESBYZANTINESD'APAMÉESURL'ORONTE
Introduction
Aucun trésorde monnaies byzantines ne semble avoir été découvert
à
Apamée sur l'Oronte. En
recherchant dans la bibliographie, nous avons retrouvé la publication de Cécile Morrisson en 1972
dans la Revue Belge de Numismatique concernant les 534 pièces d'or du trésor de Nikertai.(I) Ce trésor
fut trouvé sur le plateau qui s'étend au nord
de la cité syrienne d'Apamée sur !'Oronte
lors des fouilles de 1968-1969. L'étude du
trésor de Nikertai nous a permis d'établir de
nombreuses comparaisons avec notre dépôt.
Circonstances de la découverte
Le trésor d'Apamée a été découvert dans ce
qui constituait le mandat français de Syrie
après 1920 et le traité de Sèvres. Nous n'avons
aucune information sur les circonstances de
la découverte, le contexte archéologique, la
date de la découverte.
JI
semble être resté
entier, mais nous ignorons à quelle époque
le trésor a été rapatrié en Europe,
apparemment
à
la fin de la deuxième guerre
mondiale, en Angleterre.
Composition de la trouvaille
Le trésor est composé de cent neuf solidi
(n° 1
à
109) dont trois solidi légers de 23
siliques (n° 70-72 du trésor). Le trésor
d'Apamée ne comprend donc que des solidi,
mais le cas n'est pas exceptionnel. Le nombre
de pièces, 109 n'est pas négligeable, même
s'il a du mal
à
supporter la comparaison
avec les deux grands dépôts de la région :
Nikertai avec 534 pièces dont 512 solidi ou
le trésor de Set She'an qui contenait 751
solidi.<?> Un troisième trésor, encore inédit,
celui de Jordanie du sud qui sera publié
ultérieurement par C. Morrisson vient confirmer cette vision.1
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La première question qui se pose pour un trésor de ce type. Publié, si longtemps après avoir ete
découvert, le trésor d'Apamée est-il bien resté complet
?
Est-il cohérent avec les autres découvertes
du même
type
provenant du site de l'ancienne Apamée
?
La comparaison avec les trois gros dépôts de Nikertai, de Set She'an et de Jordanie du sud nous pousse
à
croire que Je trésor est complet et a été abandonné pour les mêmes raisons que ces trois
«
grands
frères
»
et nous verrons pourquoi
!
Ces quatre trésors, donc celui d'Apamée, nous permettent de
travailler sur un échantillon de 1624 pièces d'or dont 1612 sol.idi.
L'étendue chronologique
Les pièces les plus anciennes sont des solidi de Phocas frappés entre 607 et 610 (BC. 620-621 ; n° 1
à
8 du trésor). Le solidus le plus récent est une pièce de Constantin IV, associé
à
ses frères Héraclius et
Tibère (BC. 1154 ; n° 109 du trésor), frappé entre 674 et 681.
Pour pouvoir étudier le trésor d'Apamée nous avons suivi le découpage en période mis en place par
Bellinger et Grierson pour la publication de la Dumbarton Oaks Collection.<4>
Phocas (n°
140)
etConstantin IV (n°246)
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