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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

PHILIPPE I

er

(4/08/1060‑29/07/1108)

Monté sur le trône à l’âge de huit ans, Philippe I

er

assista en

spectateur à la naissance d’un danger mortel : la monarchie

anglo-normande.Laconquêtedel’Angleterre,en1066,fitduduc

de Normandie, Guillaume, le maître d’une double monarchie,

sans que le roi de France, alors placé sous la tutelle de Baudoin

V, comte de Flandre, pût rien tenter pour s’y opposer. Mais

quand Guillaume eut pacifié l’Angleterre, Philippe limita son

expansion sur le continent, en Bretagne et en Vexin, favorisa

les rébellions des barons vassaux du duc de Normandie et celle

de son fils Robert Courte-Heuse. Après la mort de Guillaume,

blessé au siège de Mantes (1087), la lutte continua contre ses

successeurs, Guillaume le Roux et Henri Beauclerc. Dans le

mêmetemps,PhilippeI

er

commençalapolitiqued’accroissement

du domaine royal que ses successeurs poursuivraient pendant

tant de siècles : tour à tour, le Vermandois, le Vexin et le Valois,

le Gâtinais tombèrent entre ses mains. En 1101, il achetait une

partie du Berry. Mais, pour ces quelques succès, que de vaines

guerres, que d’échecs face à de petits seigneurs du nord de la

France ! Le contentieux avec la papauté, déjà en germe sous

ses prédécesseurs, parut au grand jour. Le roi s’opposa aux

réformes prônées par les papes Grégoire VII et Urbain II,

qui menaçaient son autorité sur les évêques. L’hostilité prit

aussi un tour plus personnel. En 1092, Philippe avait répudié

son épouse légitime, Berta, fille du comte de Hollande, pour

s’unir à Bertrade de Montfort, comtesse d’Anjou, femme de

Foulque le Réchin. Le couple fut excommunié plusieurs fois

publiquement, mais refusa de se séparer, et jusqu’à la fin de sa

vie, le roi se trouva en délicatesse avec l’Église. Son fils d’un

premier mariage, Louis, fut associé au gouvernement à partir

de 1098, avec le titre de dux exercitus (chef de l’armée). Quand

Philippe mourut, en 1108, son fils exerçait depuis plusieurs

années la réalité du pouvoir, sans encore avoir été sacré :

désormais, la légitimité de la dynastie était assez ancrée pour

que cette cérémonie n’ait pas paru indispensable du vivant du

roi régnant : signe que le long règne de Philippe, personnalité

contestée, n’avait pas été exempt de résultats positifs.

16.

Denier, 4

e

type, n.d.,

Étampes, (Ar, Ø 21,5 mm, 8 h,

1,05 g).

A/

+ PHILIPVS X REX [D-]I

. (Philippe, roi par la grâce de

Dieu). Porte accostée de IN et IC, au milieuAT ; au-dessus un I.

R/

CASTELLVM STAMPIS

. (Château d’Étampes). Croix

cantonnée aux 1 et 4 d’une S.

Ce denier est frappé sur un flan large et irrégulier. Exemplaire

recouvert d’une patine grise et sur lequel la croix du revers

apparaît en négatif au droit.

C. 62 - PA. 42 (2/2) - L. 61 var. - Dy. 46.

R. TTB

   150 € / 250 €

La porte de ville se retrouve également sur le monnayage

d’Orléans avec la légende BENEDICTA ; les lettres cantonnant

notre exemplaire sont probablement les restes de la légende

BENEDICTA qui aurait été reprise à Étampes.

HENRI I

er

(20/07/1031‑04/08/1060)

Le règne d’Henri I

er

, troisième monarque de la dynastie

capétienne, s’ouvrit par une guerre civile entre le roi et son

frère cadet, Robert, soutenu par leur mère la reine Constance.

C’est seulement après la mort de Constance, survenue en 1034,

que les deux princes se réconcilièrent. Pour assurer la paix

familiale, Henri investit Hugues du duché de Bourgogne. Ce

fut la tige d’une seconde maison capétienne qui allait durer

trois siècles. À ce premier conflit succéda une guerre contre

les comtes de Blois (1034‑1039), dont l’issue fut victorieuse :

les Capétiens annexèrent le Sénonais et la Touraine fut prise à

la maison de Blois pour passer aux comtes d’Anjou. Mais un

autre vassal commençait de porter ombrage au roi de France :

Guillaume le Bâtard, duc de Normandie. D’abord allié à Henri,

le jeune duc entra en conflit avec lui à partir de 1048. Contre le

duc, le roi soutint la révolte de ses vassaux normands. Battu à

Mortemer (1054) et Varaville (1058), Henri assista, impuissant,

à l’accroissement de puissance du futur roi d’Angleterre. Son

règne marque peut-être le point extrême de la décadence du

pouvoir royal. Au sud de la Loire, son autorité était devenue

quasi nulle. Le roi de France conservait pourtant une stature

internationale. En face du pape et de l’empereur, Henri lutta

pour préserver son autorité sur l’épiscopat et sur l’est de son

royaume. Si l’Empire assurait son emprise sur l’ancien royaume

de Bourgogne, le roi de France intriguait, sans grand succès,

pour détacher la Lorraine de l’influence germanique. En 1051,

il épousa Anne, fille du grand-prince de Kiev, Iaroslav. Cette

alliance montre bien que, dès cette époque, l’horizon de la

monarchie française dépassait de très loin l’espace restreint

du domaine royal ou de la France du Nord. En 1052, la reine

donna naissance à un fils, doté du prénom byzantin de Philippe,

qui fut incorporé dans la tradition des noms royaux. Henri fit

sacrer son héritier en 1059 et mourut l’année suivante, ayant

du moins assuré la continuité de la dynastie. Son long règne

avait été le plus obscur de ceux du XI

e

siècle.

15.

Denier, 1

er

ou 2

e

type, n.d., c. 1040‑1060

, Senlis,

(Ar, Ø 18 mm, 5 h, 0,79 g).

A/

+ HENRICVS REX

. (Henri roi). Croix.

R/

[+ CVTAS

SINLECTIS]

. (CitédeSenlis).Monogrammecarolindégénéré.

Ce denier est frappé sur un flan très large et irrégulier.

Exemplaire recouvert d’une patine grise et présentant très

peu de relief au revers. C. 35‑37 - L. 29‑30 - Dy. 20‑21.

RR. B+  / AB

 280 € / 420 €

Ce type monétaire frappé a Senlis présente parfois des

légendes dégénérées.

www.cgb

.

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