MONNAIES FRANÇAISES MODERNES
197
285
5 francs III
e
type Domard, 1848
, Paris, A,
6Ÿ
, 3048692 ex., (Ar, Ø 37,23 mm, 6 h,
25,06 g). (pd. th. 25,00 g, titre 900 ‰, taille 40 au kilo).
A/
LOUIS PHILIPPE I ROI DES FRANÇAIS
. Tête à
droite de Louis-Philippe I
er
coiffé d’une couronne de chêne
dont l’une des extrémités du ruban qui la noue derrière la
tête revient sur le bas du cou ; signé DOMARD. F. au-
dessous du cou contre le listel.
R/
5 / FRANCS
. en deux lignes, au-dessus de 1848, le
tout dans une couronne nouée par un ruban à sa base,
LOUIS-PHILIPPE I
er
(7/08/1830‑24/02/1848)
N
é à Paris en 1773, Louis-Philippe est le fils aîné
de Louis-Philippe Joseph, duc d’Orléans
(Philippe-Égalité), guillotiné en 1793 pour
corruption après avoir voté la mort de son cousin Louis
XVI. Il porte successivement les titres de duc de Valois,
deChartrespuisd’Orléansàcompterde1793.Favorable
à la Révolution, comme son père, il doit néanmoins se
réfugier en Suisse puis il voyage en Scandinavie, aux
États-Unis et enfin s’établit en Angleterre en 1801. La
Restauration lui permet de retrouver les biens immenses
de sa famille mais il reste considéré comme un rival
potentiel par Louis XVIII qui le reçoit froidement.
Réfugié en Angleterre lors des Cent-Jours, il revient en
France en 1817. Âpre au gain, il donne son appui à
l’opposition représentée par le parti libéral tout en
s’appuyant sur la haute bourgeoisie possédante.
Les journées de 1830 lui donnent l’occasion d’accéder
au pouvoir après avoir adhéré au drapeau tricolore et
multiplié les promesses. Il devient le 31 juillet 1830
lieutenant général du royaume puis roi des Français le
7 août. Son règne, sous une apparence libérale, va
devenir celui de la bourgeoisie et des milieux d’affaires
tandis que les oppositions (légitimistes, bonapartistes,
républicaines et socialistes) sont maintenues dans
l’illégalité. Sa politique de paix et son autorité lui valent
alors un prestige important auprès des cours euro-
péennes. Le banquier Laffitte est Premier ministre. La
Fayette est l’un des artisans de cette « révolution
bourgeoise ». Le 13 mars 1831, Casimir Périer remplace
Laffitte. La France intervient en Belgique en août 1831
pour contrer les Hollandais. Les Légitimistes, avec le
complot de la rue des Prouvaires, tentent d’établir
Henri V comme roi tandis que sa mère essaie de soule-
ver la Vendée. Elle est arrêtée le 3 décembre 1832 à
Nantes. L’épidémie de choléra tue plus de dix mille
personnes à Paris, dont Casimir Périer. Les obsèques
du général Lamarque sont l’occasion d’une tentative
de soulèvement républicain, écrasé dans le sang (cf.
Les Misérables). Les Français occupent Anvers le 23
décembre 1832. L’attentat de Fieschi du 28 juillet 1835
contre Louis-Philippe tue dix-huit personnes dont le
maréchal Mortier.
La première ligne de chemin de fer Paris-Orléans et la
colonne de Juillet sont inaugurées respectivement les
24 octobre 1837 et 28 juillet 1840. L’année 1840 marque
un tournant dans le régime, d’une grande instabilité
ministérielle avant d’avoir le ministère Guizot (« Enri-
chissez-vous !»). Le prince Louis-Napoléon Bonaparte,
après une seconde tentative de putsch, est condamné à
la réclusion perpétuelle et enfermé au fort de Ham dont
il s’échappera en 1846. Les cendres de Napoléon sont
ramenées de Sainte-Hélène et transférées aux Invalides.
À partir de 1841, Louis-Philippe engage la France sur
la voie de la conquête totale de l’Algérie, déjà commen-
cée sous Charles X, tandis que se développe un impor-
tant essor économique en Métropole. Une loi limite en
1841 le travail des enfants à 12 heures. Le premier
accident grave de chemin de fer a lieu sur la ligne
Paris-Versailles et fait 45 morts le 8 mai 1842.
Le 13 juillet, le duc d’Orléans, fils aîné du roi, meurt
accidentellement. Le 16 mai 1843, le duc d’Aumale prend
lasmalad’Abd-el-Kaderquiparvientàs’enfuir.Bugeaud,
gouverneur de l’Algérie, est fait Maréchal. 1843, c’est
aussi le début de l’Entente Cordiale et la visite de la
reine Victoria en France. Les Français battent les
Marocains à Isly. Abd-el-Kader se rend le 23 décembre
1847. Le refus de réformes entraîne la chute du régime
lors de la Campagne des Banquets et Louis-Philippe,
détrôné le 24 février 1848, se réfugie en Angleterre
après avoir abdiqué en faveur de son petit-fils.
formée à gauche d’une branche de laurier, à droite d’une
branche d’olivier ; au-dessous du nœud le différent de
Graveur Général encadré du différent de Directeur à
gauche et de la lettre d’atelier A à droite.
Tranche B.
M/
Charles-Louis Dierickx (1845‑1860).
GG/
Jean-Jacques
Barre(1843‑1855).
G/
Joseph-FrançoisDomard(1792‑1858).
Splendide monnaie, bien frappée et bien centrée, avec les
stries de polissage du coin de revers encore visibles. On
regrettera juste de fines hairlines et d’infimes coups de
sac dans les champs. Une très jolie patine grise recouvre
cet exemplaire de toute beauté.
F. 325/17.
SPL 64
650 € / 900 €
164délivrancessontnécessairespour fabriquerlesespèces
de ce millésime. Du 3 au 10 janvier, 18 délivrances ont
permis de solder les matières de l’année précédente.
1.848.258 pièces sont frappées entre le 11 janvier et le 25
février, date de l’abdication de Louis-Philippe I
er
pour un
total de 88 délivrances. La fabrication se poursuit après
la proclamation de la République du 6 mars au 4 avril
incluspouruntotalde1.347.294piècesetde58délivrances.
Il est impossible de distinguer les pièces frappées avant
ou après le 25 février 1848.