MONNAIES FRANÇAISES MODERNES
193
278
20 francs or Louis XVIII, tête nue, 1823,
Lille
, W,
¡Fû
, 7619 ex., (Or, Ø 21,04 mm,
6 h, 6,42 g). (pd. th. 6,451 g, titre 900 ‰,
taille 155 au kilo).
A/
LOUIS XVIII ROI DE FRANCE●
. Tête nue de
Louis XVIII à droite, les cheveux noués d’un ruban
tombant derrière la tête ; au-dessous MICHAUT F. et
tête de cheval.
R/
20 F
. de part et d’autre d’un écu de France cou-
ronné entre deux branches de laurier, nouées à leur
base, 1823 entre différent et lettre d’atelier W le long
du listel sous la couronne de laurier.
Tranche B.
M/
Alexandre Beaussier (1817‑1840).
GG/
Nicolas-
PierreTiolier(1816‑1824).
G/
AugusteFrançoisMichaut
(1786‑1879).
Usure régulière de circulation sur les reliefs. La
monnaie conserve de petits restes du brillant d’origine
entre les lettres des légendes. Aspect trè agréable.
F. 519/30.
RR. TTB 45
1800 € / 3000 €
LOUIS XVIII (06/04/1814‑16/09/1824)
L
ouis-Stanislas-Xavier naît à Versailles en 1755
de l’union du dauphin Louis (fils de Louis XV) et
de Marie-Josèphe Louise de Savoie. Il reçoit
d’abord le titre de comte de Provence et est appelé
Monsieur quand son frère aîné, Louis XVI, devient roi
en 1774. Marié à Louise Marie-Joséphine de Savoie en
1771, il n’a pas d’enfants. Souvent en opposition avec
la Cour, il ne condamne pas, dans un premier temps, le
mouvement de 1789 mais l’évolution des événements le
décide à quitter Paris en compagnie de sa femme, le
jour même de la fuite de Louis XVI à Varennes, mais
par un autre chemin. Réfugié à Coblence avec son frère,
le comte d’Artois, il prend le titre de régent après
l’exécution de Louis XVI puis, à la mort de son neveu
Louis XVII, celui de roi.
Il se met à travailler à la restauration malgré le faible
secours dont il dispose et doit changer plusieurs fois de
résidence devant les victoires de la Révolution et de
Bonaparte. Avec le Premier Empire, la cause monar-
chique semble désespérée et Louis XVIII s’installe en
Angleterre dans une période d’exil et de gêne financière.
Lors des premières défaites de Napoléon I
er
, Louis XVIII
reprend son activité diplomatique qui, à l’initiative de
Talleyrand et grâce au soutien anglais, lui permet de
rentrer en France en mai 1814. Obligé de fuir à Gand
durant les Cent-Jours, Louis XVIII, lors de la seconde
Restauration, essaie de mener la même politique de
réconciliation que celle définie lors de son premier
retour en France. Après la Terreur Blanche (exécution
du Maréchal Ney), le régime s’assouplit et s’assoupit.
Le duc Decazes remplace Richelieu à partir de 1818.
Malgré les pressions royalistes, Louis XVIII soutient
fermement la politique modérée de Decazes dans les
premières années. La France est réintégrée dans le
concert des Nations après le congrès d’Aix-la-Chapelle.
Les forces d’occupation quittent la France. La loi sur
la censure est assouplie en 1819. Cette année-là, Géri-
cault présente le Radeau de la Méduse. La politique de
conciliation cesse après l’assassinat du duc de Berry
le 13 février 1820 par Louvel.
Débordé par la réaction des ultras après cet assassinat,
Decazes démissionne le 20 février et le duc de Richelieu
est rappelé, marquant ainsi le triomphe de la droite
pour la fin du règne et pour le règne suivant. L’enfant
du miracle, Henri, duc de Bordeaux, fils posthume de
Charles duc de Berry et de Marie-Caroline de Bourbon,
naît le 29 septembre 1820. Napoléon I
er
meurt à Sainte-
Hélène le 5 mai 1821. Villèle remplace Richelieu le 14
décembre 1821. La fin du règne est marquée par l’expé-
dition d’Espagne, commandée par le duc d’Angoulême,
organisée afin de rétablir Ferdinand VII, chassé par
les libéraux.
Les Français prennent Madrid le 23 mai, le fort du
Trocadéro le 31 août et Cadix le 30 septembre 1823.
Louis XVIII, malade et infirme (la goutte), meurt le 16
septembre 1824. Il est enterré à Saint-Denis le 23
septembre.
n° 278 R/