MONNAIES ROMAINES
FONTEIA (85 avant J.‑C.)
M
anius Fonteius, notre monétaire, pourrait être le
questeur urbain (Quæstor Urbanus) en 84 avant
J.‑C. Il aurait été ensuite légat en Espagne (His-
pania Ulterior) en 81 avant J.‑C., puis légat en Macédoine
en 77‑76 avant J.‑C. avant de devenir préteur en 75 avant
J.‑C. et enfin légat propréteur en Gaule Narbonnaise en
74‑72 avant J.‑C. (d’après RE. II, 591, n°5).
Manius Fonteius.
272
Denier, 85 AC.
, Rome, (Ar, Ø 20 mm, 9 h,
3,85 g).(pd. th. 3,96 g,titre 950 ‰,taille 1/82 L.).
A/
MN● FONTEI● - C● F/ (RA)
. « Manius Fonteius
Caii Filius », (Manius Fonteius Fils de Caius)/ (Roma).
Tête laurée deVéjovis à droite ; au-dessous, un foudre ;
sous le menton, monogramme (ROMA).
R/
Anépigraphe
.Génieailé (Jupiterenfant)assisàdroite
sur une chèvre (Amalthée), surmonté des bonnets des
Dioscures étoilés ; à l’exergue, un thyrse couché ; le
tout dans une couronne de laurier.
Exemplaire sur un flan très large, bien centré des deux
côtés, avec le grènetis et la couronne complets. Très beau
portrait idéalisé de Véjovis. Usure régulière au revers avec
une faiblesse de frappe sur la couronne. Patine de collection
ancienne avec des reflets dorés.
B. 9(Fonteia) -BMC/RR. 2476 -CRR. 724 -RRC. 353 /1a -
RSC. 9 - RCV. 271 - MAR. 142 - CMDRR. 719 (300€) -
MRR. 1232 (225€). - Varesi 291 (250€)- Cal. 590.
R. TTB+ / TTB
120 € / 200 €
Cet exemplaire provient du stock CGB en 2000.
Grand buste. Pour ce type, M. Crawford a relevé une
estimation de 206 coins de droit et de 229 coins de revers
pour quatre variétés différentes. Les auteurs du CMDRR.
isolent quant à eux six variétés différentes pour ce type.
Ce denier est à mettre en rapport avec une série de pièces
pour Gargilius, Ogulnius et Vergilius (RCV. 263 à 265) qui
présentent tous au droit la tête d’Apollon Véjovis sans oublier
le denier anonyme avec le même portrait (RCV. 266). Le
temple de Véjovis d’origine étrusque (Jupiter jeune) était
placé dans la partie basse du Capitole sur l’Asylum dans
une partie du Tabularium. Ce temple contenait une statue
de Jupiter enfant sur la chèvre Amalthée qui est représentée
au revers de notre denier. Le droit est lui aussi copié à partir
d’une statue retrouvée du dieu à laquelle il manque la tête.
LICINIA (84 avant J.‑C.)
L
ucius Licinius Macer fut un historien de la première
moitié du I
er
siècle avant J.‑C. Annaliste, il écrivit une
histoire de Rome en seize livres dont il ne subsiste que
des fragments. Il fut aussi un brillant orateur. Questeur en
78 avant J.‑C., tribun de la plèbe en 73 puis préteur en 68
avant J.‑C., il devint gouverneur de province. À sa sortie de
charge, il fut accusé d’extorsion par Cicéron et préféra se
suicider en 66 avant J.‑C. avant que le verdict ne soit rendu.
Lucius Licinius Macer.
271
Denier, 85 AC.
, Rome, (Ar, Ø 20,5 mm,
4 h, 4,03 g). (pd. th. 3,96 g, titre 950 ‰,
taille 1/82 L., 3,5 scrupules).
A/
Anépigraphe
. Buste héroïque et lauré d’Apollon
Véjovisàgauche,vudetroisquartsenavant,brandissant
un foudre de lamain droite avec lemanteau sur l’épaule.
R/
C● LICINIVS● L● F●/ MACER en deux lignes
.
« Caius Licinius Lucii Filius Macer », (Caius Licinius
fils de Lucius Macer). Minerve dans un quadrige
galopant à droite, brandissant une javeline transversale
de la main droite et tenant les rênes et un bouclier de
la main gauche.
Exemplaire sur un flan large et ovale avec les grènetis
visibles. Très beau portrait d’Apollon. Revers bien venu à la
frappe, légèrement décentré. Très belle patine de collection
ancienne gris foncé avec des reflets dorés.
B. 16 (Licinia) - BMC/RR. 2467 pl. 38/8 - CRR. 732 (1) -
RRC. 354 /1 - RSC. 16 b - RCV. 274 (240$) - CMDRR. 803
(300€) - MRR. 1237 (200€). - Varesi 343 (300) - Cal. 889.
TTB+
195 € / 300 €
Cet exemplaire provient du stock du Saxon (Tours)
en 1997.
Pour ce type, M. Crawford a relevé une estimation de 250
coins de droit et de 278 coins de revers.
Apollon Véjovis est revêtu d’un pouvoir jupitérien puisqu’il
détient le foudre, symbole de puissance. Le droit est direc-
tement copié sur le denier de Lucius Cæsius (RCV. 175),
frappé en 112‑111 avant J.‑C. Véjovis, « le petit Jupiter »,
divinité latine était identifié comme le dieu de la nature
destructrice dont le principal effet était de provoquer la
surdité de ceux qui étaient victimes de sa foudre. Son culte
se répandit rapidement à Rome et il était vénéré dans deux
temples situés, l’un entre le Capitole et la roche tarpéienne
et le second sur l’île du Tibre. Armé d’un foudre et souvent
accompagné d’une chèvre, il est assimilé à Apollon et se
rencontre sur les monnaies des gens Cæsia, Fonteia, Julia
et Lucinia, familles d’origine latine.
n° 272 R/183