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MONNAIES GRECQUES
ASIE - AFRIQUE
BYBLOS (400‑376 avant J.-CC.)
Byblos, connue aussi sous le nom de « Gebal », la moderne
Jbaïl, est située à 30 km au nord de Beyrouth, l’antique Béryte.
Pour le IV
e
siècle avant J.‑C., nous connaissons les noms des
rois suivants : Elpaal,Azbaal,Adramelek etAinel. Ils présentent
tous la même typologie monétaire.
Azbaal - roi.
193.
Dishekeloutétradrachme,c.400‑376AC
,Byblos,
Phénicie, étalon phénicien, (Ar, Ø 25,5 mm, 3 h, 13,29 g).
(pd. th. 13,44 g).
A/
Anépigraphe
. Galère voguant à gauche, ornée d’un
masque de lion avec trois hoplites à l’intérieur ; gouvernail ;
au-dessous, les flots, un hippocampe et un coquillage
couché (murex).
R/
Légende araméenne (Azbaal, roi de
Gebal)
. Lion bondissant à gauche sur un taureau.
Exemplaire sur un flan ovale et irrégulier, bien centré des
deux côtés. Très joli droit où les détails de la galère et
des hoplites sont parfaitement visibles, l’hippocampe est
bien venu à la frappe et complet ainsi que le murex placé
au-dessous. Revers saisissant de vérité. Recouvert d’une
très belle patine superficielle avec des reflets mordorés.
Conserve la plus grande partie de son brillant de frappe et
de son coupant d’origine.
BMC. 4 pl. 11/12 - GC. 6011 (750£) - Dewing 2662 -
HGCS. 10/133.
RR. SUP / TTB+
750 € / 1200 €
Début de coin bouché au revers sur la tête du taureau.
Frappé avec un coin rouillé.
Nous avons peu d’informations sur Byblos dans la seconde
moitié du IV
e
siècle avant J.‑C. avant l’arrivée d’Alexandre
le Grand. L’ordre de succession des rois n’est pas connu. Il
est possible que Byblos, avec les autres cités de Phénicie,
se soit révoltée contre l’autorité du Grand Roi en 351
avant J.‑C. La ville était réputée pour son port militaire
que rappelle peut-être la galère au droit. Nous trouvons
aussi à l’exergue, un coquillage, le murex qui servait à la
réalisation de la teinture de la pourpre.
PHÉNICIE - ARADOS
(V
e
- IV
e
siècle avant J.‑C.)
Arados ou Rouad (Arad) aurait été fondée au VIII
e
siècle avant
J.‑C.pardescolonsvenantdeSidon.ElleestcitéedanslaGenèse
(X, 18). La situation exceptionnelle de l’île, 0,4 km2, situé à trois
kilomètresdelacôtedeSyrieentreLattaquiéetTripolisenfaisait
un endroit stratégique de première importance. La ville était
entourée d’une muraille défensive également utilisée comme
digue contre les flots. Le port, tourné vers la terre, était protégé
des tempêtes.Arados fut tour à tour tributaire des Égyptiens, des
Assyriens, puis des Perses, mais conserva des dynastes locaux
qui se maintinrent jusqu’à l’arrivée d’Alexandre le Grand.
Straton, fils de Gerostratos roi d’Arados, fit sa soumission au
conquérant en 333 avant J.‑C., livra sa flotte et l’aida lors du
siège de Tyr. Il conserva son trône.
192.
Statère, c. 350 AC, an 13 = 338/7 AC
, Arados, Phé-
nicie, étalon persique, 1
re
ém., (Ar, Ø 20,5 mm, 12 h, 10,28 g).
(pd. th. 10,56 g).
A/
Anépigraphe
. Tête laurée à droite d’une divinité bar-
bue (Baal-ArvadouMelqart).
R/
Lettresphéniciennes (ma)
.«ex
Arado», (d’Arados).Galèrevoguantàdroite ;au-dessous,lesflots.
Exemplaire sur un flan globulaire ovale, bien centré des deux
côtés. Très beau portrait, légèrement décentré au droit sur la
barbe. Très joli revers, de haut relief, bien venu à la frappe.
Belle patine gris foncé avec des reflets dorés.
BMC. 58 pl. 2/12 - GC. 5978 (150£) - B. traité848 pl. 117/4 -
HGCS.10/28. -J.W.Betylon,TheCoinageandMintsofPhoenicia:
The Pre-Alexandrine Period, Cambridge (MA), 1982, n° 9.
R. TTB+
320 € / 550 €
Exemplaire avec un visage archaïsant alors que les traces du
carré creux ont disparues.
Ce type de statère appartient à la troisième série de pièces, la
série datée. Ces pièces sont postérieures à la révolte des villes de
Phénicie contre le Grand Roi. Une partie de la flotte perse lors
de l’invasion macédonienne était commandée par Gerostratos,
roi d’Arados qui laissa son fils, Straton, comme régent quand
son père rejoignit l’Asie Mineure. C’est Straton qui ouvrit les
portes d’Arados àAlexandre le Grand quand ce dernier envahit
la Phénicie. Gerostratos, toujours à la tête de la flotte perse,
vint faire sa soumission au conquérant grec l’année suivante
et conserva ainsi son trône.
n° 193 A/