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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

LOUIS XIII LE JUSTE (14/05/1610‑14/05/1643)

F

ils de Henri IV et de Marie de Médicis, Louis XIII naquit

à Fontainebleau en 1601. Roi en 1610, il régna d’abord

sous la régence de sa mère, qui suivit une politique de

conciliation avec l’Espagne et combla les Grands de faveurs

pour s’assurer leur tranquillité. Les États généraux, réunis en

1614‑1615, montrèrent la désunion des Ordres et l’impossibilité

deréformesfinancières.Lefavoridelarégente,ConcinoConcini,

marquis d’Ancre, fut a la tête des affaires jusqu’en 1617, date

de son assassinat sur ordre du roi. Le nouveau favori, Albert

de Luynes, reçut la dignité de connétable et gouverna jusqu’à

sa mort devant Montauban en 1621, continuant une politique

extérieure favorable aux Habsbourg. Revenue au pouvoir, la

reine-mèrefitentrer auConseil l’unedesescréatures, Richelieu,

ancien évêque de Luçon.

À partir de 1626 et jusqu’à la fin du règne, Richelieu fut comme

premier ministre le maître absolu de l’État. Les complots

successifs de Marie de Médicis, de Gaston d’Orléans, d’Anne

d’Autriche et de Cinq-Mars ne purent venir à bout de la faveur

du cardinal. Il soumit le parti protestant (prise de La Rochelle,

1628, édit de grâce d’Alès, 1629) et fit entrer la France dans

la guerre de Trente Ans, guerre d’abord couverte (1630) puis

ouverte (1635). Cette longue entreprise « d’abaissement de la

maison d’Autriche « allait durer jusqu’en 1659. Richelieu n’en

vit pas la fin, mais put assister à la conquête de l’Artois, de

l’Alsace et du Roussillon. Avec les années 1630, arriva une «

révolutiondansl’artdegouverner«correspondantauministériat

de Richelieu et à l’entrée de la France dans la guerre de Trente

Ans. Dans le contexte de la « révolution militaire « du XVII

e

siècle (effectifs décuplés, prépondérance de l’infanterie et des

armes à feu, fortification bastionnée), l’effort de guerre sans

précédent imposa et justifia un État tout-puissant, animé par la

seule raison d’État. « Géant du grand siècle «, étudiée par les

Anglo-saxonsplusquepar leshistoriensde l’Hexagone, l’armée

française devint un Léviathan armé ; l’impôt qui la nourrit pesa

comme jamais auparavant. L’exercice du pouvoir gagna en

efficacité, avec l’organisation du Conseil d’État et l’institution

des intendants. Un premier contrôle de l’opinion et de la langue

se mit en place (institution de l’Académie française, création

de la Gazette de France).

Le pouvoir tendit aussi à la brutalité : évoquant le début des

années 1630, Omer Talon écrit que « l’on voulait les choses par

autorité et non par concert «. La Fronde apparaît comme une

réaction ratée à ces changements trop rapides. Roi guerrier, roi

pénétré de ses devoirs, Louis XIII laissa faire le Grand Cardinal

tout en conservant la direction des armées, qu’il conduisit avec

bravoure (siège de La Rochelle, 1628, affaire du Pas de Suse,

1629,conquêteduRoussillon,1642).IlseservitdeRichelieusans

l’aimer, mais après sa mort, en 1642, conserva ses ministres et

continua sa politique jusqu’à samort survenue l’année suivante.

D’Anne d’Autriche épousée en 1614, il avait eu deux fils, Louis

XIV et Philippe d’Orléans.

76.

Demi-franc au buste enfantin et fraisé, type de

Rennes, 1615

, Rennes, 9 sous le buste, 9, 98820 ex., mises

en boîte : 183, 10 s. 8 d.t., (Ar, Ø 27,5 mm, 5 h, 6,99 g).

(pd. th. 7,094 g, titre 833 ‰, taille 1/34 1/2 marc, 10 d.

11 gr. A.R.).

A/

LVDOVICVS● XIII● D G FRAN● ET● NAVA●

REX (Mm)

. (Louis XIII, par la grâce de Dieu, roi de France

et de Navarre). Buste enfantin de Louis XIII à droite, lauré,

cuirasséetdrapéavecunefraise ;lettred’ateliersouslebuste.

R/

SIT● NOMEN● DOM[IN]I● BENEDICTVM

1615

. (Béni soit le nom du Seigneur). Croix formée de

fleurons fleurdelisés, avec en cœur une L.

M/

Couronne après REX = Laurent Denison (1609‑1615).

MG/

Croissant sous les 11

e

lettres du droit et du revers =

graveur inconnu.

Ce demi-franc est frappé sur un flan irrégulier, un peu court

et présentant un éclatement à 3 heures au droit. En dépit

de quelques faiblesses de frappe, le portrait du roi est bien

venu à la frappe. Exemplaire recouvert d’une patine grise

de collection.

C.- - Dr.- - Dy.- - Dr. 2/44.

RRR. TTB

 440 € / 980 €

Monnaie provenant de la collection M.L.F.A. (MON-

NAIES XXIV, n° 1288) de MONNAIES 33, n° 1203 et

de MONNAIES 52, n° 553.

Exemplaire de la plus grande rareté frappé avec le même

coin de droit que l’exemplaire proposé dansMONNAIES

XIX, n° 877 et repassé dansMONNAIES XXIII, n° 1113.

Frédéric Droulers signale la frappe de demi-francs de

Rennes aux millésimes 1615, 1617, 1619 et 1620 mais

faute d’en avoir retrouvé un exemplaire leur réserve le

n° 44 dans l’édition 2000 de son répertoire. Le registre

AN Z1b 303 signale bien la frappe de demis et de quarts

de francs dont 183 furent mis en boîte sous l’exercice du

maître Laurent Denison. Les seuls demi-francs avec la

couronne du maître Laurent Denison furent frappés entre

le 1

er

janvier et 31 juillet 1615.

n° 76 A/