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MONNAIES GRECQUES
EUROPE
ROYAUME DE MACÉDOINE -
PHILIPPE II (359‑336 avant J.‑C.)
Philippe de Macédoine était le frère de Perdiccas III (365‑359
AC.), tous deux fils d’Amyntas III (381‑369AC.). Leur frère aîné
AlexandreIIfutassassinéparPtoléméequireçutlarégencepour
PerdiccasIIIetPhilippeII(369‑365AC.).Ptoléméefutfinalement
tuéparPhilippeIIen365avantJ.‑C.tandisquesonfrèretrouvait
la mort en combattant les Illyriens six ans plus tard. Philippe
II commença la conquête du monde grec à partir de 357 avant
J.‑C. Il fut l’ennemi infatigable d’Athènes et de Démosthène.
Il s’empara d’Amphipolis en 357 avant J.‑C. et mit vingt ans
à conquérir la Grèce. La victoire de Chéronée couronnait son
œuvre en 338 avant J.‑C. Il fut assassiné en 336 avant J.‑C., à
l’instigation de sa première épouse, Olympias, qui avait peur de
voir son filsAlexandre, dépossédé du trône deMacédoine après
la naissance d’un garçon issu d’un second mariage.
16.
Tétradrachme, c. 342/341 - 329/8AC.
, Macédoine,
Amphipolis, étalon thraco-macédonien, groupe 2, sérieA1,
(Ar, Ø 23 mm, 12 h, 14,49 g). (pd. th. 14,60 g, 4 drachmes
ou 24 oboles).
A/
Anépigraphe
. Tête laurée de Zeus à droite.
R/
FILIP-POU
. (de Philippe). Cavalier au pas à droite,
tenantunepalmedelamaindroite ;lechevallèvel’antérieur
à droite ; entre les jambes du cheval, une abeille stylisée et
un gouvernail entre les antérieurs.
Exemplaire sur un flan bien centré des deux côtés. Très
beau portrait de Zeus à l’usure superficielle de très beau
style. Usure un peu plus prononcée au revers. Jolie patine
de collection ancienne avec des reflets dorés.
Le Rider 502 a pl. 43 (A/ 241 -R/ 448) (2 ex.) -ANS. 569.
RR. TTB+ / TTB
450 € / 750 €
Cetexemplaireestdemêmecoindedroitquelesexemplaires
502 et 503, pl. 43 (A/ 241) reproduits dans l’ouvrage de
G. Le Rider. Notre exemplaire est très proche pour le
revers de l’exemplaire de l’AmericanNumismatic Society
(Le Rider, n° 502a, pl. 43, R/ 448 = ANS n° 569, pl. 21).
Ce monnayage avec le cavalier passant aurait débuté après
la victoire des chevaux de Philippe aux Jeux Olympiques
(348 AC.). Ce type fut frappé jusqu’à son assassinat en
336 avant J.‑C. Il semble d’après les travaux de Georges
Le Rider que la fabrication de ces pièces ait continué sous
les successeurs de Philippe entre 336/328 et 294 avant
J.‑C. avec des symboles d’émissions qui permettent de les
attribuer à Alexandre le Grand, Philippe III ou Cassandre.
Le Zeus du droit traduit les aspirations et les ambitions
panhelléniques du souverain macédonien qui a choisi un
moyen de propagande symbolique pour gagner les Grecs
à sa cause. Ce tétradrachme appartient bien à une série
frappée du vivant de Philippe II. Georges Le Rider a relevé
seulementdeuxtypespourcetteémissiontrèscourte(abeille/
gouvernail)avecunseulcoindedroitetdeuxcoinsderevers.
MACÉDOINE - AMPHIPOLIS
(II
e
siècle avant J.‑C.)
Amphipolis, colonie athénienne, a été fondée en 436 avant J.‑C.
pour protéger et exploiter les très importantes mines d’argent de
l’arrière pays à l’embouchure du Strymon. Pendant la guerre du
Péloponnèse, la ville fut assiégée et prise par Brasidas qui trouva
d’ailleurs lamort pendant la bataille, (Thucydide V, chap. VI-XI).
Lavillerecouvrasonindépendanceavecunmagnifiquemonnayage
civique entre 410 et 357 représentant au droit un magnifique
Apollon jeune. Philippe II de Macédoine, père d’Alexandre le
Grand, s’empara de la ville et des mines d’argent en 357 avant
J.‑C.Pendantlesdeuxsièclessuivants,Amphipolis futleprincipal
atelier des rois deMacédoine.Après Cynoscéphales, l’atelier eut
un monnayage autonome, composé de tetroboles. La dernière
phase de monnayage commença après la défaite de Persée et
l’organisation du royaume en quatre républiques.Andriscus, qui
se prétendait fils naturel de Persée se souleva contre les Romains
en 148 avant J.‑C. II fut finalement vaincu par Publius Cornelius
Scipio Nasica en 147 avant J.‑C. L’année suivante, en 146 avant
J.‑C., la Macédoine devint une province romaine.
15.
Tétradrachme stéphanophore, c. 150AC.
, Macédoine,
Amphipolis, étalon attique réduit, (Ar, Ø 29 mm, 12 h, 16,38 g).
(pd. th. 16,80 g, 4 drachmes ou 24 oboles).
A/
Anépigraphe
. Buste diadémé et drapé d’Artémis Tauropolos
à droite, l’arc et le carquois sur l’épaule, placé au centre d’un
bouclier macédonien orné d’étoiles.
R/
MAKEDONWN //
PROTHS// (SAUHR)/ (TKo)/ (TME)
. (Macédoine première).
Légendedechaquecôtéd’unemassue ;au-dessus,unmonogramme.
Exemplaire sur un flan ovale, bien centré des deux côtés. Beau
portrait d’Artémis Tauropolos. Bien venu au revers, de frappe
un peu molle. Usure importante, mais parfaitement lisible et
identifiable. Patine de collection ancienne avec des reflets dorés.
BMC. 8 - SB.- - Delepierre- - RQEMH. 133 - Cop.- - AMNG.
3/176 - Oxford. 3297 - P. 997.
TTB
225 € / 350 €
Les auteurs de l’AMNG avaient recensé cinquante-quatre
exemplairespourcettevariété.Nousremarquonsenparticulier
le petit monogramme en bas à gauche avec TKo au lieu de
TKp. Au droit, sur le bouclier macédonien, le buste d’Artémis
estentouréd’unecombinaison luni-solaireassociantcroissant
de lune et astre solaire.
Ce monnayage débute vers 158 avant J.‑C. pour prendre fin au
débutdelarévolted’AndriscusquiseproclameroideMacédoine
en149avantJ.‑C.Ilapuêtreproduitgrâceauximportantesmines
du mont Pangée dans l’arrière pays d’Amphipolis. La légende
de revers fait référence à la sujétion de la Macédoine après la
défaite de Persée à la bataille de Pydna en 168 avant J.‑C. Un
monnayage similaire existe pour la ville de Thessalonique avec
la légende de revers (MakedononDeuteras). Les monogrammes
placés au revers de chaque côté de la légende et de la massue
doivent être les initiales des noms de magistrats monétaires.
Cette monnaie fut frappée sous la domination romaine. F. de
Callataÿ pour cette série a relevé 683 exemplaires avec 149
coins de droit et 397 de revers. L’auteur estime le nombre de
coins de droit à environ 165‑170.