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MONNAIES ROMAINES
LA RÉPUBLIQUE
et 231 avant J.‑C. Récemment, D. Sear préfère lui attribuer
une étendue chronologique plus large comprise entre 235 et
230 avant J.‑C. De très bon style, il est antérieur au début
de la deuxième guerre Punique et ne se rencontre pas avec
les quadrigats ou didrachmes romano-campanien à tête
janiforme comme le fait remarquer M. Crawford (op. cit.
RRC. p. 40‑41). Sa démonstration s’appuie sur le trésor de
Catanzaro(IGCH.2019),découverten1967etquicontenait
trente-six pièces en argent, enfoui à la fin du III
e
siècle avant
J.‑C., de compositionmixte avec des espèces d’Italie du Sud
(Tarente,Héraclée,Brettiens),carthaginoise(demi-shekel),
accompagné d’un didrachme romano-campanien de ce
type. Ce trésor, trouvé dans le Bruttium, constitue un jalon
chronologique important. Conjointement au didrachme,
cette émission comporte aussi une drachme, une litra et
une demi-litra pour l’argent auxquelles sont associés as,
semis, quadrans et sextans de bronze.
RÉPUBLIQUE ROMAINE - ANONYMES -
(235‑230 avant J.‑C.)
Après l’occupation de la Sardaigne et de la Corse en 238 avant
J.‑C.parlesRomains,lesCarthaginoiss’emparentdel’Espagne.
Pour la première fois, le temple de Janus est fermé, marquant le
fait que Rome connaît la paix. En 233 avant J.‑C., nous savons
que l’Urbs (Rome) comptait 270.713 citoyens. L’année suivante
C.Flaminiusprocèdeàladistributiondeterresdelotsde«l’ager
Gallicus ». Une ambassade romaine est envoyée à Hamilcar, le
pèred’HannibalenEspagne.En230ou229avantJ.‑C.,Hamilcar
meurt et est remplacé par son gendre Hadrusbal. Un traité signé
en 228 avant J.‑C. entre les Romains et les Carthaginois fait de
l’Èbre, la frontière des possessions carthaginoises et garantit
la neutralité de Sagonte, alliée de Rome.
Anonymes.
7.
Didrachme, c. 235‑230 AC.,
Rome, étalon campa-
nien réduit ou romain, (Ar, Ø 19,5 mm, 12 h, 6,62 g).
(pd. th. 6,77 g, titre 1000 ‰, taille 1/48 L., 20 as ou
12 oboles).
A/
Anépigraphe
.Tête lauréed’Apollonàdroite,lescheveux
longs ; grènetis perlé.
R/
ROMA au-dessus de la croupe du cheval
.
« Roma », (Rome). Cheval libre bondissant à gauche.
Exemplaire sur un flan ovale parfaitement centré des deux
côtés. Très beau portrait de style fin, bien venu à la frappe.
Revers bien venu à la frappe. Belle patine de collection
ancienne.
RCV. 28 -BMC/RR. 68pl.74/19 -CRR. 27(5) -RRC. 26 /1
(A/ 9 - R/ 12), pl. 1/15 - RCV. 28 (2160$) - MIAMG. 374
(2000€) - RSC. 37 - PCR. 17 - MRR. 59 (1900€). - Varesi
16 (3500€).
RRR. SUP
1800 € / 3200 €
Cet exemplaire provient du stock d’Alain Weil du 5
février 1998 et de la collection D. C.
Pour ce type, M. Crawford a relevé une estimation
de neuf coins de droit et de douze coins de revers. M.
Crawford signale d’autre part que Bahrfelt avait relevé
dix-huit exemplaires tandis que Hersch avait répertorié
quatre-vingts exemplaires et que treize didrachmes étaient
connus à partir des trésors. Les auteurs du catalogue de
la collection Haeberlin (Adolph E. Cahn etAdolph Hess)
faisaientremarquerlestyledecedidrachme(SchönFeiner
Still).Cetypeestl’undesplusraresdumonnayageromain
d’origine grecque.
Cemonnayage,l’undesplusancienspourlesRomains,était
attribuéprécédemmentàCapoueouàlaCampanie.Frappé
sur un étalon romano-campanien, ce monnayage grec ne
présente pas encore une iconographie romaine. Les types
sont hellénistiques. Droit et revers ne sont pas très éloignés
des premiers didrachmes d’étalon campanien frappés entre
280et275avantJ.‑C.aumomentdelaguerrecontrePyrrhus
(RCV. 2). Seule la légende de revers permet de restituer ce
monnayage à la Rome de l’après première guerre Punique.
La chronologie de ce didrachme romano-campanien reste
controversée. D’abord fixé par H. A. Grueber entre 312 et
290avantJ.‑C.,cetypeestdatétraditionnellemententre234
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