L’Art : la monnaie en tant que premier multiple de l’Histoire constitue bien une œuvre
d’art. C’est tellement vrai que certains graveurs comme Kimon, Évainète pour n’évoquer
que la cité de Syracuse n’ont pas hésité à signer leurs œuvres comme les plus grands,
comme Phidias ou Praxitèle. Alors que le plupart des monuments, des sculptures ont
disparu depuis longtemps ou ne subsistent plus que sous forme de ruines qui sont
autant de témoignages, la monnaie nous offre encore un certain nombre d’exemplaires
accessibles, non pas au plus grand nombre, mais à certains privilégiés, mais sans
commune mesure avec les prix atteints par un Rembrandt, un Picasso ou un Warhol.
Il faut comparer ce qui est comparable et un tableau ne peut être mis en concurrence
avec un petit disque métallique compris entre deux et quatre centimètres de diamètre.
Cependant, le message véhiculé par la Monnaie est au moins aussi important que celui
d’une œuvre monumentale. La monnaie, quand vous en avez l’opportunité, peut tenir
dans la main et procure au moins autant d’émotion que les temples de Paestum ou
bien l’Acropole.
La morale de cette introduction pourrait reposer sur le message que découvriront nos
héritiers dans vingt-cinq siècles et nous n’aurons peut-être pas un Bonaparte, lors de la
campagne d’Égypte pour lancer une sentence qu’il n’a certainement pas prononcé : « du
haut de ces Pyramides, quarante siècles vous contemplent ».
Nous vivons une époque formidable où nous proposons un accès gratuitement à la cul-
ture numismatique grâce à nos archives en ligne, où notre curiosité n’a pour limites que
celles que nous nous imposons. Dans ces conditions, collectionner n’est pas un acte
gratuit, mais obéit à une réflexion et à une volonté de trouver dans le Passé des explica-
tions pour le Présent et peut-être de l’espoir pour le Futur.
Laurent Schmitt
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INTRODUCTION
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