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Bulletin Numismatique n°240 31 La prochaine Internet Auction du 9 avril 2024 propose quatre exemplaires d’un peuple gaulois au nom énigmatique, les Aulerques Diablintes qui appartiennent au grand groupe des Aulerques comme les Cenomani (Cénomans, Le Mans) ou les Eburovices (Éburovices, Évreux). Dans le volume 2 du Delestrée Tache (DT), les auteurs ont isolé sous le numéro de série 302 un monnayage qui se décline en deux classes avec des statères en or et en or pâle (DT 2/ 2167 et 2168, classe I) ainsi que de rares quarts de statère en or pâle (DT 4/ 2168A), des statères en argent (DT 2169) et des quarts de statère en argent (DT 2171) et en billon (DT 2172). Ce groupe inspiré par le monnayage Cénomans pour le droit se caractérise au revers par la présence d’une situle (situla en latin, est un récipient muni d’une anse). AULERQUES DIABLINTES (Région de Jublains) Les Aulerques sont un très grand peuple qui se subdivise en trois grandes tribus dont les Aulerci Diablintes qui se trouvaient placés au nord-ouest des Aulerci Cénomans, sur le bassin de la Mayenne. Les Diablintes ne sont pas cités par César dans le De Bello Gallico. Statère d’argent à la situle (Ar, 6,21 g, Ø, 21,5 mm, 10 h) (Ar, 4,70 g, Ø, 22 mm, 3h) A/ Anepigraphe Tête laurée à droite, la chevelure en mèches en croissant dont les deux inférieures sont prolongées par le motif trilobé R/ Anépigraphe Androcéphale à droite, surmonté d’un aurige stylisé brandissant un fouet et tenant un torque ; sous le cheval, un personnage couché à droite, tenant une situle BN 6487 (or) -LT 6493 (or pâle) – DT 2169-2170 – Sch/ L 935 - Flan bien centré avec une tête complète au droit. Fine usure régulière, des faiblesses au revers. Patine grise. TTB 400€/800€ Monnaie agréable, frappée sur un flan centré. Usure régulière. Au revers, un joli cheval de haut relief. Patine grise. TTB/ TTB+ 600€/1 000€ Variante avec la bouche en forme de S. Monnaie d’un type exceptionnellement rare, avec un droit un peu décentré mais un superbe revers sur lequel on distingue bien la situle, avec le personnage couché. Le cheval est clairement androcéphale et l’aurige tient un torque bouleté avec un troisième globule qui termine la crinière du cheval pour l’un des deux exemplaires (bga_878658). Les quelques rares exemplaires de ce type ont été vendus lors de la dispersion de collections telle celle d’A. Trampitsch chez Jean VINCHON. D’après P. De Jersey, en 1994, ce type pourrait avoir été frappé dès la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. et perdurer ensuite pour les monnaies en argent ou en billon jusqu’au siècle suivant. Des monnaies d’or leurs sont attribuées, de type cénomans mais avec un revers particulier, ainsi que des monnaies de billon faiblement représentées, connues par les recherches de surface et les fouilles du sanctuaire tardif de Juvigné. S. Scheers considérait que l’attribution aux Diablintes n’était pas assurée, bien que se rencontrant dans le nord de la Mayenne. Dans un article des Mélanges Colbert-de-Beaulieu en 1987, C. Lambert et J. Rioufreyt signalaient deux exemplaires en or pâle de ce type trouvé dans l’Orne à Alençon et à Héloup. Trois exemplaires sont conservés en musées, à La Haye, à Bruxelles à Londres. Pour G. Aubin en 1981, il ne s’agirait pas de deux émissions successives mais concomitantes frappées plutôt au Ier siècle avant J.-C. Pour la série en argent, Le DMMA de la BnF (catalogue Muret et Chabouillet, 1889) recelait quatorze statères et un quart de statère dont les poids variaient de 3,35 g pour le plus léger (BN 6488) à 6,67 g pour le plus lourd (BN 6493). La série dite « à la situle » offre un droit « rigoureusement cénoman ». Les monnaies d’or à la situle sont classées aux Diablintes depuis le XIXe siècle « en raison d’une homotypie de revers décelée sur de rares statères en argent allié trouvés soit en pays réputé diablinte, soit sur un territoire situé au nord de la Sarthe et qu’aurait occupé le peuple des Esuii cité par César », mais dont on ne sait pas grand chose… Selon les auteurs du Nouvel Atlas, “en l’état, cette série à la situle, dont les témoins en or sont en nombre infime, paraît ressortir typologiquement à l’ensemble des Aulerci Cenomani et Diablintes, et témoigne peut-être d’une émission locale et périphérique, en tout cas plus tardive. Ce monnayage était considéré comme rare, mais nous avons eu la chance à Cgb.fr, depuis CELTIC I, de présenter un certain nombre d’exemplaires pour un monnayage prisé et recherché. Il est peu commun de voir présentés ensemble plusieurs exemplaires dont un rare quart de statère, alors n’hésitez pas ! Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT QUI SONT LES AULERQUES DIABLINTES À PROPOS DE DEUX STATÈRES D’ARGENT À LA SITULE

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