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Bulletin Numismatique n°240 20 Jérôme MAIRAT, The Gallic Empire (AD 260-274), The Roman Imperial Coinage (RIC), volume V. 4, Spink, London, 2023 ; relié toilé avec jaquette, 22 x 28 cm, illus. n&b, XVII + 293 pages, 88 planches. Code Lr 118 : Prix : 185 €. Le Roman Imperial Coinage (RIC) a 100 ans ! Depuis cette date, l’ensemble du monnayage impérial entre Auguste et Zénon s’est vu pourvu d’un ou plusieurs volumes. La première série a été bouclée avec la publication du volume X, sous la plume de J. P. C. Kent pour la période comprise entre 395 et 491. Depuis cette date, trois nouveaux volumes ont été respectivement publiés en 2007, 2019 et 2023. Depuis 2019, le format de la série a changé pour passer du traditionnel 15,5 x 24,5 cm au 22 x 28 cm. Et avec cette nouvelle publication, c’est maintenant le contenu et la présentation de l’ouvrage qui se modernisent. Mais encore plus important, c’est la première fois qu’un Français, Jérôme Mairat, publie dans la langue de Shakespeare pour la prestigieuse série du Roman Imperial Coinage. En fait, Jérôme Mairat, est aujourd’hui conservateur à l’Ashmolean Museum, en charge des monnaies romaines, et maître de conférence en numismatique romaine à la faculté des lettres classiques de l’université d’Oxford, directeur de publication du RPC Online, éditeur du Roman Provincial Coinage (RPC) et co-auteur de plusieurs volumes de la série. Il n’est pas un inconnu pour nous. En fait, nous nous connaissons depuis plus d’un quart de siècle. Et quand je l’ai rnecontré, il était jeune et déjà brillant. Il collabora sur la série ROME à partir du numéro IV en1999 jusqu’au numéro XV en 2004, en rédigeant en particulier les introductions thématiques. Je suis donc d’autant plus heureux de présenter le compte-rendu de ce nouveau volume du RIC dont il est l’instigateur et l’auteur. Un volume qu’il consacre d’ailleurs à son sujet de thèse en 2014, The Coinage of the Gallic Empire. Ce nouveau volume de la série n’est en fait qu’une partie du volume V qui fut publié en deux tomes en 1927 et en 1933. L’Empire gaulois occupait les pages 310 à 425 de l’ouvrage de 1933, complété de trois planches (XIII à XV) et reposait sur des travaux hérités du XIXe siècle. Ce nouveau volume (V. 4) était donc espéré depuis longtemps par le monde scientifique, d’autant que cette partie du monnayage de l’Empire romain a suscité depuis plus de quatre-vingt dix ans de nombreuses polémiques aussi bien sur la chronologie que sur la répartition des ateliers et le classement des émissions, entre les écoles françaises, anglaises et allemandes, que toutes ces polémiques ne sont pas éteintes au moment de la publication du RIC V. 4 et qu’il pourrait bien en rallumer de nouvelles. Mais disons-le tout de suite, désormais nous ne pourrons plus aborder cette période sans se référer à l’ouvrage de Jérôme et à son parèdre (RIC V.). En premier lieu, nous ne pouvons que louer la présentation claire et synthétique héritée de la présentation du RPC. Qualité de la reliure, choix du papier, lisibilité des planches et des illustrations sont de nettes améliorations par rapport au RIC II.3, Hadrien en 2019 dont les planches étaient sombres et bouchées et comportaient une erreur de pagination ! La présentation éditoriale, en particulier pour le catalogue, pourra choquer les plus anciens d’entre nous. Elle est issue des travaux liés au RPC et permet une lecture différente et améliorée. La standardisation et l’harmonisation des deux séries, RIC et RPC, les rend plus attractives et complémentaires entre les deux domaines de publication. Arrivé à ce niveau, je ne pense pas que je verrai l’achèvement de cette nouvelle série de mon vivant. Espérons qu’avant 2124, nous ayons une vision globale et complète de l’Empire romain latinophone et hellénophone grâce aux différents volumes du RIC et du RPC. À la lecture de l’ouvrage, en 293 pages et 88 planches, nous découvrons l’intégralité de cet « Empire gaulois » entre 260 et 274 avec ses empereurs : Postume (260-269), Lélien (269) Marius (269) Victorin (269-271), Victorin divinisé (271), Domitien II (271), Tétricus I (271-274). La grande nouveauté est la numérotation en continu du catalogue qui comporte ainsi 829 entrées qui utilisent les même numéros sur les planches où plusieurs exemplaires peuvent être illustrés, permettant ainsi une meilleure lecture et compréhension. Le second point le plus important est l’attribution des monnaies à des ateliers identifiés, ce qui n’a pas toujours été le cas, en particulier pour l’école anglaise qui recourait à l’appellation atelier 1 ou atelier 2. Les deux grands ateliers maintenant retenus sont Trèves et Cologne, sans oublier Milan au nom de Postume. Si Lélien n’a frappé qu’à Cologne pendant son très court règne, Marius et Victorin dans les deux ateliers, Jérôme n’assigne les émissions divinisées de Victorin qu’à l’atelier de Trèves, ce qui n’a rien de surprenant. En revanche, l’atelier rhénan disparaît au profit de l’atelier Mosellan pour Tétricus Ier et son fils, ce qui ne manquera pas de soulever des contradictions. Enfin avant d’aborder la lecture de l’ouvrage, nous signalons que Jérôme semble avoir été marqué d’amnésie car il ne cite pas ROME XV, Le monnayage de l’Empire Gaulois, Paris 1999, édité par CGB dont il fut le rédacteur pour la plus grande partie, pas plus que l’ouvrage que nous avons rédigé en 2011 avec Nicolas Parisot et Michel Prieur, sur l’Empire Gaulois, les antoninienss 260-270 après J.-C., Collection Pierre Gendre et divers amateurs où son classement des émissions était repris. Peut être que ces deux « catalogues » n’étaient pas dignes de figurer dans la bibliographie, pas plus que l’article que j’ai consacré au monnayage d’or de Lélien, paru en 1986. Vous devrez marquer la table des matières aux pages VI et VII qui est synthétique et claire avant de découvrir la préface sous la plume des éditeurs du RIC (M. Amandry, R. F. Bland, A. M. Burnett et C. J. Howgego) (p. VII). La liste des remerciements (p. IX-X) rappelle l’apport des scientifiques et des firmes numismatique et vous pourrez y découvrir parmi ceuxci CGB et le rédacteur de ce compte-rendu. Suivent la table LE COIN DU LIBRAIRE, THE ROMAN IMPERIAL COINAGE (RIC), VOLUME V. 4

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