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Bulletin Numismatique n°239 42 5 août et le 6 septembre suivants17. La découverte de doubles tournois de son ouvrage portant une croisette initiale pourrait permettre de les rattacher à ce mandement et viendrait renforcer notre hypothèse18. DES CONDITIONS D’ÉMISSION DIFFÉRENTES ? Une dernière question se pose : ces hardis frappés après novembre 1507, et dont les poids et titres ne sont pas spécifiés dans les mandements ni dans les comptes de fabrication, ont-ils été ou non émis aux mêmes conditions que ceux battus auparavant ? Afin de tenter de répondre à cette interrogation, nous avons dressé le tableau des différentes émissions d’espèces de billon noir de Louis XII et François Ier (jusqu’en 17 SAULCY, IV, p. 120-121. 18 J. Duplessy répertorie dans son ouvrage un double tournois de l’atelier de Crémieu présentant une croisette au droit et au revers (Dup. 686A). L’auteur ne fournit malheureusement ni référence ni cliché permettant de confirmer la lecture et l’attribution de cette pièce, d’autant plus douteuse que la légende du revers DVPLES TVRONVS FRANCORV correspond à celle des doubles tournois de Louis XI, tous ceux de Louis XII, tant royaux que delphinaux, portant la devise SIT NOMEN DOMINI BENEDICTVM sous une forme abrégée. janvier 1540)19, dont nous pouvons tirer les enseignements suivants : Double tournois : Bien qu’un mandement adressé le 18 décembre 1499 à la chambre des comptes de Dauphiné ait précisé que « les doubles faits à 15 s. de poids (180 au marc) doivent être faits à 15 s. 6 d. (186 au marc) »20, on continua de les battre jusqu’en 1507 à Grenoble à la taille de 180 prescrite en février 1490. L’autorisation de juin 1512, qui reprenait la taille de 186 au marc, fut apparemment bien respectée par Girard Chastaing, et sans doute aussi par son successeur Antoine Vagnon21. Dans les ateliers du royaume, la taille qui était de 180 (ou 182 ?) au marc au début du règne de Louis XII fut portée à 186 en 150322, et maintenue à cette valeur durant les premières années du règne de François Ier. Si l’on fait abstraction du manque de respect des ordonnances dans certains ateliers, notamment delphinaux, les conditions des doubles tournois n’ont donc pas varié entre 1507 et 1515. Ce n’est qu’à partir de 1521 que leur titre et leur poids seront réduits, et à des valeurs identiques pour le royaume et le Dauphiné. Patac et denier coronat : On ne possède aucune information sur les conditions d’émission des patac et denier coronat autorisés en mai 1511 : étaient-ce toujours celles de 1503, ou déjà celles de 1517 – qui sont toutes deux connues ? ou d’autres ? Le fait que le grand blanc à la couronne de François Ier ait été émis en 1515 aux mêmes poids et titre que le douzain au porc-épic de Louis XII de 1507, et que les conditions des doubles tournois aient été comme on l’a vu maintenues sur cette même période, inciterait à penser qu’il en fut de même pour les deux monnaies noires de Provence, afin de conserver une cohérence entre les valeurs intrinsèques. Le maintien en 1511 des types du denier coronat de 1503 irait bien dans le sens de cette hypothèse ; mais l’adoption de nouveaux motifs pour le patac de 1511, totalement différent de celui de 1503 et dont le revers à la croix de Jérusalem sera reconduit à l’identique sur ceux de François Ier, pourrait laisser supposer au contraire une modification de son poids ou de son titre. 19 Notre tableau est limité aux seules monnaies noires concernées par notre étude. Il a été établi à partir des données de SAULCY, IV – vérifiées autant que possible sur les sources originales – et de nos propres recherches pour les ateliers de Provence. Contrairement aux espèces d’or, d’argent et de billon blanc, dont la fabrication résultait généralement d’ordonnances uniques pour l’ensemble du royaume, les émissions de monnaies noires faisaient l’objet de mandements ponctuels des généraux maîtres, en fonction des besoins des régions. Les conditions d’émission ne sont pas toujours connues et pouvaient être différentes d’une région à l’autre, parfois même entre plusieurs ateliers d’une même province. Tous les mandements ne nous étant pas forcément parvenus, les dates de « création » de ces espèces sont parfois difficiles à déterminer ; nous avons alors indiqué celles des premiers mandements connus, ou des commencements de fabrication. Cette recherche nous a permis de constater que J. Lafaurie et J. Duplessy ont oublié certaines émissions pourtant attestées par la documentation, et ont indiqué pour d’autres des conditions erronées ou les ont omises. 20 SAULCY, IV, p. 23. 21 SAULCY, IV, p. 132, indique par erreur une taille de 180 au marc, alors que le document original (AN Z1b 878, fo 21, que nous a obligeamment communiqué A. Clairand) précise bien que les doubles tournois frappés par Vagnon de mars 1514 à novembre 1517 – et dont les premiers sont donc au nom de Louis XII – sont « semblables aux précédents en forme, cours, poix, loy et remedde », et donc normalement taillés à 186 au marc. 22 Cette taille était déjà celle des doubles tournois ordonnés en Provence en novembre 1499. UNE DEUXIÈME ÉMISSION DU HARDI DE LOUIS XII ? Collectionnant les monnaies de 5 francs et 2 francs de Napoléon 1er (frappes courantes, flan bruni et essais) ainsi que les napoleonides en argent de haute valeur faciale, je suis toujours à la recherche de très belles pièces comme celle ci-dessous et je paye en conséquence. Si vous avez de très belles monnaies dont vous voulez disposer, n’hésitez à me contacter, nous arriverons toujours à un accord et nous serons tous gagnants. Yves BLOT 06.52.95.61.96 - 04.13.63.77.40 yvblot@hotmail.com

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