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Bulletin Numismatique n°230 28 Flavius Constantinus Les Barbares traversent le Rhin gelé le 31 décembre 406 et se répandent en Gaule. Constantin III prend le pouvoir en Angleterre au printemps 407 et passe en Gaule pour tenter d’enrayer la vague d’invasions barbares (Vandales, Alains, Suèves, Alamans et Burgondes). Constantin III est reconnu pendant un court moment par Honorius et émet alors des solidi avec quatre G au revers des monnaies, pour Arcadius, Honorius, Théodose II et lui-même. Il repousse une attaque romaine de Stilicon au Printemps 408 et s’installe en Arles. Constantin III envoie son fils Constans et le Général Gerontius conquérir l’Espagne en 409. Constans est élevé à l’Augustat au début de l’année suivante. Les années 408-411 sont parmi les plus sombres de l’histoire de la Gaule et de l’Occident. Rome est prise et pillée par Alaric le 24 août 410. En 411, nous avons sept Augustes : Honorius et Théodose II, Constantin III et Constans, Maxime, Attale et Jovin. Tandis que Constans est tué à Vienne au printemps 411, Constantin III, après avoir été trahi par Gerontius, est assiégé par Constance en Arles, fait prisonnier, envoyé à Honorius et exécuté à la fin de l’été. Dans la prochaine Live Auction du 6 juin 2023, pour la première fois, nous proposons un rare solidus de Constantin III pour l’atelier de Lyon. C’est l’un des derniers empereurs à monnayer dans cet atelier avant la fermeture définitive de l’atelier en 413. L’exemplaire proposé est dans un état de conservation exceptionnel malgré le petit coup sur la joue de Constantin III et le flan légèrement voilé. Revers fantastique, finement détaillé. Patine de collection avec des reflets légèrement rougeâtres. Pour Lyon, le monnayage doit débuter très tôt en 407. Nous avons deux émissions : la première avec des légendes « Victoria aaavgggg » pour les quatre augustes Honorius, Arcadius, Théodose II et Constantin III ; la deuxième émissions, après la mort d’Arcadius le 1er mai 408 et les légendes « Victoria aavggg » pour Honorius, Théodose II et Constantin III. Constant II, fils de Constantin III n’est pas associé au monnayage Lyonnais. Le Docteur Bastien avait recensé 20 exemplaires pour cette seconde émission avec dix-sept coins de droit et treize coins de revers. Quant à G. Depeyrot, il a recensé 39 exemplaires, mais sans se livrer au même type de travail. Notre solidus serait frappé après le 1er mai 408 et jusqu’à la fin 409 (Bastien) ou 411 (Depeyrot). Sa masse est de 4,50 g pour un poids théorique de 4,51 g (1/72 L.) avec un diamètre de 21 mm et un axe des coins à 6 heures et un titre pratiquement pur. A/ D N CONSTAN-TINVS P F AVG « Dominus Noster Constantinus Pius Felix Augustus », (Notre seigneur Constantin pieux heureux auguste). Buste diadémé, drapé et cuirassé de Constantin III à droite vu de trois quarts en avant (A’a) ; diadème perlé. R/ VICTORI-A AAVGGG/ L|D// COMOB « Victoria Augustorum », (La Victoire des augustes). L’empereur debout à droite, vêtu militairement, le pied gauche posé sur un captif couché à gauche, les mains liées dans le dos, tenant un étendard de la main droite et un globe nicéphore de la main gauche (type de l’Ister). C. VIII/ 199, 5 corr. (60f. or) – Ric ; X/ 348, 1512 (R2) - Bastien, NR XVII, Lyon, p. 250-251/ 250 – Depeyrot, Moneta 5/ 131, 22.2 – DOC. 793 – RCV. 5/ 21060 (6000$). Cet exemplaire possède un « pedigree » et a été acquis auprès de Roland Kazmierczak à Saint-Saturnin-les-Apt (84) en 2010. Notre exemplaire ne semble pas présenter de liaisons de coins de droit ou de revers en regard des exemplaires recensés et photographiés. En revanche le droit est très proche de l’exemplaire Bastien 250s, pl. XXXVIII (M&M, Basel, 52, 1975, n° 803 provenant de la collection G. de Manteyer, n° 374) et présente la particularité d’avoir un minuscule C en fin de légende pour AVG. Au revers derrière le globe nicéphore tenu par l’empereur, nous remarquons la présence de deux globules superposés (:). Nous sommes persuadés que ce très rare solidus, symbole de la présence romaine en Occident et l’un des derniers exemples de la fabrication lyonnaise trouvera l’écrin qu’il mérite et ira enrichir une collection rehaussée par sa présence. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT CONSTANTIN III : UN EMPEREUR VENU DE BRETAGNE ! SOLIDUS DE L’ATELIER DE LYON lr88 (RIC X : 235€) lr80 (RCV 5/ 65€)

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