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Bulletin Numismatique n°199 30 E n 1779, sous l’égide du prince-évêque François Charles de Velbrück, le chirurgien Ramoux, le physi- cien Villette, l’horloger Sarton, trois écrivains Bassenge, Henkart et Reynier fondent dans Liège une société littéraire et scientifique, la société d’émulation . Le prince- évêque va jusqu’à acheter la salle des redoutes pour servir de local à cette académie. Cet espace est dédié aux rencontres et aux discussions en tout genre. Ecrivains, penseurs, savants, artistes, peintres, musiciens, architectes, médecins, indus- triels, officiers, sous la présidence du prince-évêque partagent en ce lieu leurs idées et leurs œuvres. Liège, Athènes du Nord, ouverte à l’esprit des Lumières, recueillait le fruit de cette acti- vité intellectuelle et se dirigeait vers le progrès matériel et in- tellectuel. Médaille : Liège, musée d’Archéologie et d’Arts décoratifs, Cabinet des médailles (Réf. : G. 78) RECTO : Au centre, un dessin représentant une déesse, coiffée d’une colonne murale, assise à côté du perron liégeois (sans doute personnifie-t-elle la Cité de Liège) ; à sa droite, à ses pieds, en médaillon, une tête d’homme barbu ; le perron porte deux écus ovales, aux armes de Velbrück et de Hoensbroek ; au pourtour, une inscription : « ARTIUM FAVORE » « LEODII ANNO MDCCLXXXV » (1785). VERSO : au centre, un caducée tenu par deux mains serrées ; une inscription périphérique : « ACADEMIA PICTURAE SCULPTURAE SOCIETASQ EMULA REGNANTE ET AUSPICANTE CONSTANTINO FRANCISCO » (Constantin François, comte de Hoensbroeck) http://www.slemul.ulg.ac.be/historique/220_ans.html La Principauté depuis 1316 avait su se distinguer en matière de droit et de liberté, sa contribution à l’évolution des idées ne fut pas moins négligeable. La paix de Fexhe comme la Magna Carta jalonnent dans l’histoire le chemin qui conduit les peuples à s’émanciper de la tyrannie. La cité ardente dif- fuse son esprit. Le 1 er février 1777 paraissait à Liège le premier journal quotidien de la Belgique, la Feuille sans titre . Plus tard, les patriotes liégeois fondèrent le Journal général de l’Eu- rope dirigé par Lebrun, dévoué à la revendication des libertés. Entre 1789 et 1791 devaient encore paraître le Journal patrio- tique , le Publiciste Eburon, l’ abeille politique , la nouvelle Cor- respondance , le Journal philosophique et chrétien , l’Ami des hommes , le Vengeur… Après la mort de Velbrück en 1784, le nouveau prince de Liège, Hoensbroeck, abusa du droit et de son pouvoir dans l’affaire dite des « casino de Spa ». Le monopole des jeux de Spa était accordé par le prince à une société dont il partageait les bénéfices… À la hauteur des antiques traditions de Liège, les ardents citoyens se soulevèrent. Le 17 aout 1789, de Ches- tret et de Donceel élus par des acclamations populaires imposaient au prince-évêque une organisation politique plus encline à respecter le droit et les libertés… 1789. Révolution liégeoise - Alliance des bonnes villes. D/ Le perron autour duquel s’enroule une banderole. R/ Le bonnet de la Liberté sur une branche de laurier, entourée par une banderole inscrite FEXHIAE/PAX. Chestret, RBN (1883), 290, 23 ; Dengis R10. 46 x 33 mm 19,45 g. Avec l’amicale autorisation de la maison Jean Elsen & ses Fils s.a. Hoensbroek feint de reconnaître l’heureuse révolution et ac- cepte de porter la cocarde liégeoise, rouge et jaune avant de s’échapper pour trouver refuge dans une abbaye près de Trêves. L’Empire germanique décide de réprimer, par la force des armes, la révolution liégeoise. Le 27 avril 1790, les Liégeois sont appelés aux armes. Au son du « Valeureux Liégeois » quatre régiments sont formés et armés. Une population enthousiaste mobilise toutes ses énergies pour chasser l’étranger du pays. Reynier et Henkart allèrent en vain demander à l’Assemblée constituante de LIÈGE EN FRANCE

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