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Bulletin Numismatique n°198 27 Hatier consacré au commerce. La comparaison avec les ma- nuels de 1985 est révélatrice : le plus précis, Hachette, don- nait, en plus d’une photo (Abd-al-Malik aussi), le poids du dinar et son rapport avec le dirhem d’argent, et rappelait que le dinar imitait le besant byzantin. Tous les manuels de cette époque sauf Nathan et Hatier présentaient des monnaies du monde musulman d’or (dinar abbasside) ou d’argent, parfois même les deux, et mentionnaient leur rôle dans le grand com- merce. Dinar Ommeyade (678) Le Moyen Âge occidental occupe naturellement une place plus importante dans les ouvrages. Les chapitres consacrés à l’essor des villes et du commerce d’une part, au royaume de France d’autre part, sont particulièrement susceptibles d’être illustrés par des monnaies. La période mérovingienne a été réduite à la portion plus que congrue dans les programmes. Il serait vain d’en chercher une monnaie dans les livres scolaires. En 1985, Nathan et Ha- chette montraient cependant des sous d’or (Childebert et Dagobert) et l’idéologie qui s’y attachait : filiation avec l’em- pire romain ou instrument de propagande royale. Denier Charlemagne (après 800) Comme en 1985, quatre manuels présentent le denier de Charlemagne, en explicitant parfois sa légende KAROLVS IMP(erator) AVG(vstvs). La présence d’un portrait d’une ex- ceptionnelle qualité pour l’époque explique cette fréquence. Cette monnaie frappée à la fin du règne est en fait exception- nelle, et plus encore exceptionnelle est la qualité du portrait sur l’exemplaire conservé au Cabinet des médailles de la Bi- bliothèque Nationale qui est toujours la monnaie choisie, malgré le manque de métal sur une partie du pourtour du flan. Rapidement dégradées, à en devenir caricaturales, les effigies ne figurèrent pas longtemps sur les monnaies des sou- verains carolingiens. Seul Hatier esquisse un développement en qualifiant dans le texte le denier de « bonne monnaie d’argent, qui ranime le commerce, mais qui reste surtout local et régional ». En 1985, Bordas, Hachette et Hatier précisaient la division de la livre en sous et deniers et liaient la frappe du denier au renouveau du commerce à l’époque carolingienne, tout en signalant que la circulation monétaire était très ré- duite ; Bordas signalait la disparition de la monnaie d’or. Ducat de Venise, droit Florin, droit Pour le bas Moyen Âge, la double fonction de la monnaie, instrument de l’échange et vecteur de la propagande royale est illustrée dans les ouvrages, sauf dans le Bordas, bien sûr, et désormais dans le Nathan 2005, qui ne présente aucune monnaie de cette époque. La première fonction citée ci-des- sus est présente dans le Magnard avec la photographie d’un ducat, sans autre commentaire. On le retrouve dans Belin (mais avec une des faces inversée), accompagné de la repro- duction d’une des nombreuses imitations du Changeur et sa femme , le célèbre tableau de Quentin Metsys, et encore dans Hachette. Dans ce dernier manuel figure aussi un Florin, dont les deux faces sont présentées, mais désaxées 3 !!! Le se- cond aspect est illustré par l’inévitable écu d’or de Saint Louis (Hatier et Magnard, ces manuels donnant également le texte, plus ou moins développé, de l’ordonnance de 1263). Cette première monnaie d’or capétienne est très esthétique, l’écu fleurdelisé est très parlant. Du point de vue de l’histoire éco- nomique, par contre, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple : on sait maintenant que cette monnaie a été frappée 3  Sans doute par excès de scrupules, les croisettes initiales des légendes ont été placées en haut, dans l’axe, alors que telle n’est pas leur position sur ce type. IMAGES DES MONNAIES MÉDIÉVALES DANS LES MANUELS SCOLAIRES

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