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Bulletin Numismatique n°198 26 V oici ci-dessous une analyse tout à fait intéressante. Bien que publiée en 2005 dans la revue Historiens & Géographes , l’auteur aujourd’hui à la retraite souhaite nous faire partager son article. La situation s’est-elle améliorée depuis ? Il y a de bonnes raisons d’en douter… La connaissance et la compréhension des phénomènes moné- taires, l’identification des monnaies médiévales restent l’apa- nage d’un groupe restreint de spécialistes et d’amateurs éclai- rés. Dans le domaine scolaire, la lourdeur des programmes et la difficulté de la question pour des élèves de 12-13 ans ré- duisent la présentation des monnaies et des phénomènes monétaires à quelques représentations photographiques et à quelques brévissimes mentions dans les textes des manuels. Nous avons étudié les récents manuels de classe de 5 e 1. Une comparaison avec ceux de 1985 (mêmes éditeurs) permettra de voir les évolutions survenues depuis sur ces points. Des monnaies figurent parfois, quoique assez rarement, dans les manuels de 6 e pour illustrer les chapitres d’histoire grecque ou romaine. À l’exception du Franc Germinal, assez fréquem- ment reproduit, elles sont quasiment absentes des manuels de 4 e et de 3 e . Tableaux et gravures sont surabondants pour ca- ractériser l’art de ces époques ; l’image du pouvoir que ces monnaies véhiculent est aisément supplantée et tout aussi bien illustrée par les portraits, statues ou palais royaux, et elles apparaissent secondaires pour étudier les phénomènes écono- miques. Le programme de 5 e offre plusieurs occasions de parler ou de représenter des monnaies : les élèves doivent étudier les mondes byzantin et musulman, le Moyen Âge occidental et la Renaissance, qui sort de notre objet. Nous avons relevé dans six (ou plutôt cinq) 2 manuels toutes les photographies de monnaies médiévales, ainsi que les passages des textes dans lesquels sont mentionnées les monnaies. Il apparaît de nettes différences de traitement entre les éditeurs d’une part, et une évolution sensible entre les manuels de 1985 et les actuels, vingt ans plus tard ; Nomisma Constantin VII (945) La monnaie byzantine est totalement absente des manuels de 2005. Les mosaïques de Ravenne ou de Sainte-Sophie, les ivoires… offrent certes d’autres possibilités de représenter l’empereur en majesté. Néanmoins, en 1985, cinq manuels sur six mentionnaient la monnaie d’or, soit comme véhicule 1  Belin, Bordas, Hachette, Hatier, Magnard, Nathan 2  Mentions et reproductions de monnaies sont totalement absentes du manuel Bordas 2005 idéologique, soit comme étalon monétaire privilégié pour le grand commerce, et quatre d’entre eux proposaient la photo d’un nomisma. Un manuel (Hachette) parlait même de la dépréciation de la monnaie d’or byzantine au XII e siècle. Dinar Abd-al-Malik (695) Les monnaies du monde musulman sont un peu mieux trai- tées, puisque cinq manuels proposent des images. On trouve trois fois (Hatier, Nathan, Hachette) le dinar d’or d’Abd-al- Malik qui, pour spectaculaire qu’il est avec l’empreinte du calife en pied dégainant son sabre, n’est pas forcément le plus représentatif. Le dinar du VIII e siècle avec écriture dans le champ présenté dans Belin offre une image plus réelle du monnayage musulman, ainsi que les cinq dinars fatimides du Magnard, mais qui, regroupés sur une seule image de dimen- sion moyenne, apparaissent bien petits. Ce manuel cite le dinar dans le texte (sans préciser explicitement qu’il s’agit d’une monnaie d’or), Belin cite le dinar et aussi le dirhem, qualifiés de « monnaies de forte valeur » dans le dossier du IMAGES DES MONNAIES MÉDIÉVALES DANS LES MANUELS SCOLAIRES H&G n° 394 p.48.jpg

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