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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

sous la protection de la Vierge. Au droit, la légende est tirée

de l’Évangile selon Saint-Jean (I-29) : « Agneau de Dieu qui

enlève les pêchés du monde prends pitié de nous ».

JEAN II LE BON (22/08/1350‑8/04/1364)

Jean, duc de Normandie, monta sur le trône de France à

l’âge de trente-et-un ans, ayant déjà à son actif une longue

expérience de campagnes militaires. D’entrée, il s’aliéna

Charles de Navarre en cédant le comté d’Angoulême à

son favori, le connétable Charles d’Espagne. Ce dernier

fut assassiné par le Navarrais en janvier 1354. Au mois de

février suivant, Jean dut conclure le traité de Mantes avec

Charles et lui céder de vastes domaines en Normandie. Pour

répondre à la création de l’ordre de la Jarretière en 1348,

Jean institua l’ordre de l’Étoile, en 1351. En 1355, le prince

Noir, fils d’Édouard III, commença la guerre en Guyenne.

Sa chevauchée le mena en Armagnac, puis en Languedoc.

Dans le même temps, les Anglais lançaient des raids depuis

Calais. La monnaie s’effondrait, l’insécurité était générale.

En décembre 1355, les États généraux s’assemblèrent dans

la grande salle du palais de la Cité. Il fut décidé de lever un

impôt pour lutter contre les Anglais. Sa perception fut confiée

à des « élus « nommés par les États. L’année suivante, de

nouveaux États généraux furent réunis, toujours pour traiter

de la perception de l’impôt. L’évêque de Laon, Robert Le

Coq, chercha alors à dresser le prince Charles, duc de

Normandie, contre son père. La même année, les Anglais du

duc de Lancastre ravageaient la Normandie. Voulant mettre

un terme aux chevauchées du prince Noir, Jean II le coupa

de Bordeaux et le contraignit à la bataille près de Poitiers.

Le sort des armes fut défavorable aux Français et Jean fut

pris et emmené en captivité en Angleterre. Charles prit le

titre de lieutenant du roi puis, en 1358, celui de régent. À

Paris, les bourgeois portaient à la prévôté des marchands

Étienne Marcel, d’une vieille famille de drapiers, qui, aux

États de 1356, avait pris la tête d’un parti qui demandaient

la participation des États au gouvernement. De nouveaux

États généraux, convoqués en février 1357 par Charles,

furent plus défavorables encore à la monarchie. Robert Le

Coq et son parti tendaient à placer la royauté sous contrôle :

nomination de réformateurs généraux chargés d’épurer

l’administration, périodicité des États, entrée au Conseil

de dix délégués des États. Le 22 février 1358, Étienne

Marcel et ses partisans envahissaient le palais de la Cité et

assassinaient les maréchaux de Champagne et de Normandie

sous les yeux du Dauphin. Bientôt, Charles quitta Paris et

convoqua les États pour le 4 mai à Compiègne. La peste, les

jacqueries, les désordres lassèrent l’opinion et la ramenèrent

du côté du pouvoir. Le 31 juillet 1358, Étienne Marcel était

assassiné à son tour et, le mois suivant, le régent revenait

dans Paris. Cependant, l’anarchie gagnait à présent tout le

royaume. Les chevauchées des capitaines anglais mettaient

à sac les provinces. Il fallut traiter : le 24 mars 1359, pour

recouvrer la liberté, Jean acceptait de payer une rançon de

quatre millions d’écus et de céder à Édouard une grande

Aquitaine en pleine suzeraineté. Le traité de Brétigny, en

mai suivant, ramena la rançon à trois millions et les cessions

territoriales à l’Aquitaine, à Calais et au Ponthieu. Un traité

solennel, signé à Calais en octobre, confirma ces dispositions.

Libéré, Jean II décida de partir à la Croisade. En août 1362,

il quittait Paris pour Avignon. Cependant, le jeune Louis

d’Anjou venait de s’enfuir d’Angleterre. Fidèle à sa parole,

Jean remit le gouvernement du royaume à Charles et revint

à Londres en janvier 1364 pour prendre la place de son fils.

Il y mourut quelques temps après.

34.

Mouton d’or, 17/01/1355,

(Or, Ø 30 mm, 4 h, 4,71 g).

(pd. th. 4,706 g, titre 1000 ‰, taille 1/52 marc, 25 st.24 kar.).

A/

+ [A]Gn° DEI° QVI° TOLL’° PCCA° mVDI° mISERERE°

nOB, (M et N onciales, ponctuation par simple annelet

pointé)

. (Jean, roi ; agneau de Dieu qui enlève les péchés du

monde, prends pitié de nous).Agneau pascal à gauche, tournant

la tête à droite avec un nimbe crucigère, devant une croix avec

gonfanon qui coupe la légende de l’exergue dans un polylobe

interrompu en bas ; à l’exergue IOh’ - REX.

R/

+XP’C*VINCIT*XP’C*REGNAT*XP’C*IMPERAT, (N

rétrogrades, ponctuation par deux quadrilobes évidés et super-

posés)

. (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).

Croix tréflée et feuillue, avec en cœur une rose dans un petit

quadrilobe, accostée de quatre lis, dans un quadrilobe anglé

cantonné de huit petits lis.

Ce mouton est frappé sur un flan légèrement irrégulier et voilé.

De petites rayures au droit.

C. 354 - L. 294 - Dy. 291.

TTB+  / SUP

   1700 € / 2600 €

Dénommé tardivement sous Charles VI « mouton vieux » ou

« mouton à la grande laine », ce type est créé au moment où

Jean le Bon essaie d’asseoir son pouvoir. Il place le royaume

n° 34 A/