MONNAIES MODERNES
PREMIER EMPIRE (18/05/1804‑6/04/1814)
R
enforcée par la conspiration de Cadoudal de mars 1804, l’idée du pouvoir héréditaire trouve son aboutis-
sement le 18 mai 1804 lorsque Napoléon Bonaparte devient empereur des Français sous le nom de Napoléon
I
er
. Ratifié par plébiscite, l’Empire est consacré le 2 décembre 1804 lors du sacre de Notre-Dame. La
Constitution de l’an XII étant toujours en vigueur, le Premier Empire semble fonctionner comme une continuation
de la République française dirigée par un empereur. C’est en réalité une dictature personnelle où l’empereur
nomme et révoque les ministres, a l’initiative des lois et contrôle le Corps législatif. Dans les départements, les
préfets renseignent le ministère de l’Intérieur. Les postes, la presse, l’imprimerie sont contrôlées par la censure.
Les grands corps de l’Etat sont réorganisés ainsi que la Justice avec le Code pénal qui complète le Code civil
achevé sous le Consulat. Universités et écoles sont encadrées. En 1805, Napoléon devient roi d’Italie tandis que
se forment des coalitions contre l’Empire. Malgré la défaite navale de Trafalgar, les armées impériales remportent
de nombreuses victoires terrestres comme Austerlitz, Iéna ou Eylau qui assurent le contrôle de l’Europe conti-
nentale. Démembrée, celle-ci est attribuée à la famille Bonaparte qui semble triompher partout. Fortifiée par le
blocus continental, l’industrie est prospère mais le commerce souffre. En 1808, le blocus continental est ren-
forcé par un second décret pris à Milan en date du 17 décembre 1807. La guerre d’Espagne débute après que
Junot ait conquis le Portugal qui refusait d’appliquer le blocus. Rapidement, les Madrilènes se soulèvent contre
l’occupation française de Murat.
Les 1
er
et 2 mai, les français répriment avec férocité des mouvements de guérilla. Des exécutions massives ont
lieu. Elles sont immortalisées par Goya dans son célèbre Primer y Dos de Mayo. Joseph, roi de Naples, est
nommé roi d’Espagne à contrecœur. Murat le remplace sur le trône de Naples avec sa femme Caroline. Malgré
les abdications forcées de Charles IV et de Ferdinand VII à Bayonne, en présence de Napoléon, les Français
assistent à un soulèvement général en Espagne et sont battus à Bailen le 22 juillet : ils perdent Madrid. Welling-
ton et un corps expéditionnaire anglais débarquent au Portugal le 1
er
août. Junot doit capituler à Cintra le 30
août. Les Français reprennent Madrid le 4 décembre 1808. En avril 1809, Pie VII excommunie Napoléon qui le
fait séquestrer en représailles. Les alliés forment la cinquième coalition, mais les Autrichiens sont battus à
Eckmühl le 12 avril, Essling le 21 mai et Wagram le 6 juillet 1809. Au traité de Vienne, l’Autriche cède la Carniole,
la Carinthie et la Croatie qui vont former les provinces illyriennes qui sont incorporées à l’Empire. La colonne
Vendôme est inaugurée en 1810. Cette année là, Napoléon est au faîte de sa puissance et la France compte 130
départements du Tibre à l’Elbe. Après avoir divorcé d’avec Joséphine en décembre 1809, il épouse Marie-Louise
d’Autriche le 2 avril 1810. Louis abdique du trône de Hollande, le 9 juillet 1810, refusant d’appliquer le Blocus
Continental et le Royaume est annexé à la France. En 1811, l’Empereur, qui a fait dissoudre son mariage avec
Joséphine, épouse l’archiduchesse Marie-Louise qui lui donne un fils, le roi de Rome qui naît aux Tuileries le 20
mars 1811. Les relations franco-russes se sont détériorées après le mariage autrichien.
Finalement, Napoléon franchit le Niémen le 24 juin 1812. C’est le début de la campagne de Russie. À la tête de la
Grande Armée, il prend Vilna (28 juin), remporte la victoire de Smolensk (18 août), puis la difficile bataille de la
Moscova (5‑7 septembre). Il prend Moscou entre le 15 et le 18 septembre. La ville est incendiée par les Russes et
les Français doivent l’évacuer. La Grande Armée est obligée de faire retraite avec l’hiver russe qui commence
très tôt et un ennemi qui pratique la politique de la terre brûlée. C’est la bataille de la Berezina le 27‑29 novembre
1812. Sur 600.000 hommes, moins de 30.000 repassent la frontière russe. Le Général Malet tente un coup d’état
à Paris le 23 octobre. Il est fusillé le 29. Les Russes occupent Varsovie, Hambourg et Dresde. Les Prussiens
remportent les victoires de Lutzen et Bautzen les 2 et 21 mai 1813. Toute l’Europe se ligue contre Napoléon lors
de la sixième coalition et il est battu à la bataille des Nations le 16‑19 octobre 1813. La campagne de France
commence en janvier 1814. Malgré les victoires de Montmirail et de Montereau les 10 et 18 février, Napoléon ne
peut empêcher la capitulation de Paris le 31 mars. Il est contraint d’abdiquer le 6 avril 1814 et part sur l’île d’Elbe.
588
5 francs Napoléon Empereur, type intermé-
diaire, An 12 (1803‑1804)
, Paris, A,
3
,
766731 ex., (Ar, Ø 37,65 mm, 6 h, 24,98 g). (pd. th. 25 g,
titre 900 ‰, taille 40 au kilo).
A/
NAPOLEON EMPEREUR●
. Tête nue de Napoléon I
er
à droite ; TIOLIER sur la tranche de l’épaule.
R/
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE● / ●(différent)●AN 12●
●(lettre d’atelier)●
. 5 / FRANCS., en deux lignes, dans
une couronne composée de deux branches d’olivier, nouées
à leur base par un ruban.
Tranche A.
M/
Charles-Pierredel’Espine(1797‑1821).
GG/
Pierre-Joseph
Tiolier (1803‑1816).
G/
Pierre-Joseph Tiolier (1763‑1819).
D’infimes marques de manipulation et une faiblesse de
frappe sur les cheveux. De beaux restes du brillant
d’origine autour des reliefs. Aspect presque superbe.
F. 302/1.
R. TTB 52
580 € / 1000 €
280